
Smalltape
Circles
Produit par Phillip Nespital
1- Open Up / 2- Circles / 3- What Has Been Sowed... / 4- Fade / 5- The Purgatory Pug / 6- The Mess In Me / 7- Nothing To Regret / 8- Break


Avant de confectionner les petites pépites prog-rock que sont The Ocean et The Hungry Heart, Philipp Nespital posait en 2011 les bases de son projet sur un premier album centré autour d'un objet iconique – la fameuse cassette dont Smalltape emprunte le nom. Circles est ainsi le premier jet de l'ingénieur du son basé à Berlin, d'abord formé au piano, sur lequel il excelle, avant de s'essayer à toute la panoplie du multi-instrumentiste moderne. Particulièrement bien entouré sur ses albums suivants, Nespital n'est ici accompagné que de son ami d’école, le guitariste Stephan Pankow, qui livre deux solos de guitare sur "The Purgatory Pug" et "Nothing To Regret".
Si The Ocean est un disque particulièrement abouti, Circles est indéniablement un disque de jeunesse où l'Allemand expérimente et tâtonne, livrant quelques fresques progressives entrecoupées de courts morceaux acoustiques faisant office de transitions où diverses atmosphères sont explorées. Pour apporter davantage de profondeur aux compositions, Nespital n'hésite pas ainsi à enrichir la délicate ballade "Fade" de toute une panoplie d'effets sonores et livre un travail approfondi sur les harmonies vocales, que ce soit sur les chœurs de la ballade "Nothing to Regret" où le piano est à l'honneur ou sur l'étonnant "The Mess in Me" chanté a capella.
Préfigurant le travail à venir sur l'album suivant, Nespital s'attelle à la conception de trois titres plus progressifs qui avoisinent les dix minutes. Le premier, qui donne son nom à l'album, s'avère prenant mélodiquement et croise habilement les textures électriques et acoustiques sans oublier d'aligner quelques break électriques grondants avant une fin de morceau chaotique. La pièce maîtresse de ce premier opus est assurément "The Purgatory Pug", aux développements instrumentaux guitares-claviers très accrocheurs, puissants et légers à la fois. Le groove y est addictif tandis que l'accalmie suivie de la reprise du thème au piano démontrent toute la virtuosité de Nespital à ce poste. Enfin, "Break" clôture l'album avec son jeu staccato, ses sonorités de claviers vintage et ses excellents développements jazzy à la Keith Jarrett préfigurant l'orientation à venir avec Tangram.
Nécessairement imparfait, Circles ouvre de nombreuses portes et brille en particulier sur son morceau central "The Purgatory Pug" qui permet d'apprécier les bases solides du projet de Nespital et d'entrevoir l'excellence des opus à venir. Potentiel confirmé dès le magistral The Ocean six années plus tard.



















