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Critique d'album

Guru Guru


Guru Guru


(00/00/1973 - - Krautrock - Genre : Rock)
Produit par

Note de 3/5
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Note de 3.0/5 pour cet album
"Krautrock'n'roll"
François, le 04/06/2024
( mots)

Il y a trois raisons qui peuvent guider un combo à intituler son album du nom du groupe. La première, qui est la plus évidente, intervient à la parution d’une œuvre inaugurale pour permettre d’asseoir l’identité d’une formation émergente (ce fut le choix de Led Zeppelin, Black Sabbath, Yes et de bien d’autres). Cette première hypothèse exclue, il reste deux autres motifs : celui d’une renaissance artistique ou humaine (après une longue séparation) ou un sérieux manque d’inspiration qui touche jusqu’au choix du nom de l’album.


Alors qu’est-il arrivé à Guru Guru pour que ce digne représentant du Krautrock en vienne à sortir un Guru Guru en 1973 ?


D’abord, le groupe avait perdu son bassiste historique, Uli Trepte, vite remplacé par Bruno Schaab. Ensuite, peut-être sous l’influence de Conny Plank, Guru Guru persiste dans son orientation plus électrique et plus rock, inaugurée sur Hinten (1971) et renforcée sur l’excellent Känguru (1972). Alors, à l’écoute de la première face de Guru Guru, tout se passe comme si "Bo Diddley" (Hinten, 1971) avait préfiguré la direction empruntée à ce stade de leur carrière – c’est une lecture téléologique malvenue, bien évidemment. Parce que le long "Meddley" investit pleinement le champ du rock’n’roll 1950’s en se montrant très légèrement expérimental (ou plutôt psychédélique, pour sa longueur et ses soli). On y entendra entre autres Johnny Kidd et Eddie Cochran, mais surtout, des musiciens allemands en train de s’amuser sans chercher à produire autre chose qu’un bœuf-hommage. La première face est également occupée par les encore plus anecdotiques "Samantha’s Rabbit", un rock excentrique et zappaien, et par "Woman Drum" où la batterie joue un rythme Diddley-ien pour que s’amusent à nouveau les guitares. Cela se laisse écouter, sans convaincre outre mesure.


L’amateur de Krautrock se dirigera donc vers la seconde face, et notamment vers "Der Elektrolurch", le petit bijou de l’opus qui est devenu un titre incontournable du répertoire du groupe : c’est un rock planant aux guitares électriques cristallines, dans la veine de Känguru, où des narrateurs dissertent en allemand à propos du nom du groupe (à l'image de "Deutsch Nepal" ou de Floh de Cologne) devant des divagations expérimentales. Le groupe demeure dans ce registre avec les extrême-orientalismes de "The Story of Life", une pièce qui nous invite à suivre les pas du gourou dans un environnement d’abord jazz-rock, puis cosmico-bruitiste façon Ash Ra Tempel.


Deux faces pour deux versions différentes d’un seul et même groupe, qui préfèrent rester hermétiques l’une à l’autre plutôt que de s’hybrider: le choix était périlleux et assez peu pertinent, même si dans le registre le plus Krautrock, Guru Guru continue de briller – provisoirement.


À écouter : "Der Elektrolurch", "The Story of Life"

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