
Fist
Turn the Hell On
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1- Hole In The Wall Gang / 2- The Watcher / 3- Collision Course / 4- You'll Never Get Me Up (In One Of Those) / 5- Forever Amber / 6- Axeman / 7- The Vamp / 8- Terminus / 9- One Percenter / 10- Name, Rank and Serial Number / 11- Brain Damage / 12- Law Of The Jungle


Au début des années 1980, la scène saturée du nord de l’Angleterre était si vivace que certains érudits se sont mis à parler de North East New Wave of British Heavy Metal (NENWOBHM, pour les amoureux d’acronymes) afin de réunir Raven, Satan, Tygers of Pan Tang, Saracen ou Venom, dans une catégorie à l’écart de l’ensemble de la nouvelle vague metallique qui submergeait l’ile. Il est vrai que la vaste région autour de Newcastle regorgeait alors de formations talentueuses dont certaines auraient pu figurer au panthéon de Heavy Metal naissant.
Fist par exemple, disposait de plusieurs arguments pour occuper une place de choix, par son arrivée précoce sur les planches et par la qualité de ses compositions. Il n’en fut rien pour ce groupe local au succès naissant dès la fin des années 1970, actif sous le nom d’Axe puis de Fist à partir de 1979, année de sortie du premier album de Saxon. Ce nouveau nom n’est pas forcément des plus heureux, mais il permet la création d’un logo très bien imaginé (le F est formé par les doigts du poing). Très vite repéré par Neat puis MCA, Fist publie des singles populaires et un premier album dès 1980, Turn the Hell On, preuve d’une formation prometteuse bien que pratiquement oubliée dans la postérité.
Comme beaucoup de groupes de la toute première phalange de la NWOBHM, Fist n’est pas complètement émancipée des 1970’s et on entendra des échos à Nazareth, Budgie, Scorpions, UFO, AC/DC voire Aerosmith. Il en va ainsi du chaloupé "Axeman", ou des ballades "Terminus" et "Collision Course", qui se déploie dans un étonnant registre folk-blues aux détours sudistes et hard-rock.
L’album comporte néanmoins plusieurs titres très inspirés qui s’intègrent bien au répertoire de la NWOBHM, même si l’on demeure dans un entre-deux, à cheval entre les années 1970 crépusculaires et les 1980’s qui voient le jour. Les deux premiers morceaux de Turn the Hell On sont de loin les plus réussis, qu’il s’agisse du fougueux "Hole in the Wall Gang" au martellement de batterie et aux montées de guitare mélodiques, ou de "The Watcher", dont la cadence est nuancée par un pont arpégé et un solo emphatique dignes d’Iron Maiden (le single "Brain Damage", présent en bonus sur l’édition japonaise de l’album, possède un refrain très maiden-ien également malgré son riff à la Led Zeppelin). La virtuosité à la six-cordes est remarquable pour une formation de cet acabit : le très 80’s "Name, Rank and Serial Number" permettra de s’en rendre compte pleinement.
Du reste, l’énergie déployée par le groupe impose de le mettre en balance avec Saxon, tant cela saute aux oreilles sur "You'll Never Get Me Up (in One of Those)" (qui s’inspire aussi de Motörhead), "The Vamp", l’hymne aux motards "One Percenter (1%)" et sur le plus groovy "Forever Amber" (à la "Wheels of Steel").
Un bien bel album qui ouvre la voie à une belle tournée et des premières parties aux côtés d’UFO et autre Judas Priest, et qui donne l’espoir de tenir la dragée haute aux autres premières pousses de la NWOBHM – l’histoire en aura voulu autrement mais en 1980, tout était encore possible.
À écouter : "Hole in the Wall Gang", "The Watcher", "Name, Rank and Serial Number"