
Bütcher
Bestial Fükkin' Warmachine
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1- Thermonuklear Road Warrior / 2- Bestial Fükkin' Warmachine / 3- The Devil's Breath / 4- Elektrik Exekutioner / 5- Flight of the Nazgûl / 6- Karpathian Napalm / 7- The Blakk Krusader / 8- Speed Metal Attack


Face à la multitude d'albums qui paraissent chaque, nombre sont les groupes qui passent sous les écrans du radar. Il en est donc ainsi pour cette petite pépite belge, découverte dans l'année de manière totalement fortuite, qui résonne au doux nom de Bütcher. Bien que formée au début des années 2000, la formation originaire d'Anvers ne sort son premier album qu'en 2017, sobrement intitulé Bestial Fükkin Warmachine...
A la vue de tels éléments, il est difficile, pour ne pas dire impossible, de s'attendre à un album de folk ambiant ou de rock progressif atmosphérique ! Vous l'aurez bien deviné, et sans vouloir faire de mauvais de jeu de mots, ce premier opus est une véritable boucherie de speed/thrash metal lorgnant allègrement vers le black metal. On retrouve une certaine nostalgie dans l'univers visuel et musical du groupe pour les formations du heavy/speed metal des années 1980. On remarquera la présence des trémas sur Bütcher mais aussi sur le titre de l'album. Ce faisant, il s'inscrit dans la longue lignée des groupes ayant adopté ce signe à l'instar de Blue Oyster Cult, Mötley Crüe, Queensryche et bien sûr, de Motorhead ! L'influence de la bande à Lemmy plane à de nombreuses reprises tout au long de cet album.
On ne peut pas dire grand chose à propos de la pochette, si ce n'est qu'elle donne l'impression d'un terrible foutoir : il est difficile de réellement distinguer les motifs en détail mais il semblerait que l'on puisse apercevoir des sortes de démons et de squelettes armées de haches et d’autres accessoires sympathiques. Enfin, le logo du groupe, à la police très tranchante et agressive dans ses contours, est assez symptomatique des formations de speed/thrash des années 1980. Les titres font rarement dans la subtilité : outre le titre éponyme extrêmement poétique, le groupe passe en revue un certain nombre de thématiques bien clichées à la limite du kitsch : "Karpathian Napalm", "Speed Metal Attack", "The Devil's Breath". Enfin, il est amusant de voir que la lettre "C" a totalement disparu de l'alphabet du Boucher, qui lui préfère des "K" (Elektrik Exekutioner", "The Blakk Krusader", "Fukkin'...") afin, sans doute, de se donner un cachet plus barbare et destructeur...
Dès la première écoute, on découvre qu'il s'agit d'un cocktail explosif composé d'une bonne dose de speed metal (Angel Dust) et de thrash (Slayer), légèrement agrémentée de touches heavy metal à la Riot, Judas Priest voire Iron Maiden (le riff d'intro de "Thermonuklear Road Warrior" rappelle celui de "Back in the Village d'Iron Maiden). On retrouve également de nombreux passages teintés de punk de très haute intensité, le tout baignant dans des ambiances apocalyotiques black metal !
Les accointances avec le black metal sont d'ailleurs assez explicites, tant au niveau du jeu des guitares que du chant hurlé de Ruben Luts. L'introduction du titre éponyme est assez parlante en ce sens : un cerain nihilisme musical se dégage de la plupart des titres. La vitesse d'exécution est assez incroyable : les plans de KK Ripper rivalisent d'intensité avec ceux LV Speedhämmer qui martèle comme un beau diable derrière les fûts ! (On en profite pour admirer les magnifiques pseudonymes des musiciens !) Toutefois, il serait bien réducteur de considérer Bütcher comme un vulgaire groupe de speed/black jouant des riffs à 200 bpm non stop !
On a le droit à quelques changements de tempo ou de passages arpégés en son clair extrêmement bien sentis. Le bel exemple en est ce magnifique pont sur la seconde partie du titre éponyme, montant crescendo, un des rares moments où le chanteur s'adonne à des paroles moins agressives bien que très aigues, ou bien l'intro apaisée d'"Elektrik Exekutioner" avant qu'un hurlement démentiel ne mette fin à la trêve ! Sur les premières mesures de "Blakk Krusader", on croirait entendre l'intro de "Jailhouse Rock" d'Elvis Presley avant que les choses ne s'emballent... Que dire enfin, de "Speed Metal Attakk", un pur concentré de Black/punk agressif de moins de 2 minutes au chant ultra criard qui vient porter un coup de grâce aux derniers intrépides qui auraient survécu aux 7 premiers titres !
8 titres, pas d'intro superflue, 30 minutes d'une intensité effroyable au bout desquelles l'auditeur en ressortira éreinté, rincé... avant de le relancer une nouvelle fois pour profiter cet assaut furieux !