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Critique d'album

Fires In The Distance


Air Not Meant For Us


(28/04/2023 - Prosthetic Records - Melodic Death Metal - Genre : Hard / Métal)
Produit par

1- Harbingers / 2- Wisdom of the Falling Leaves / 3- Crumbling Pillars of a Tranquil Mind / 4- Adrift, Beneath the Listless Waves / 5- Psalm of the Merciless / 6- Idiopathic Despair
Note de /5
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Note de 4.5/5 pour cet album
"Un astre en expansion"
Julien, le 28/07/2025
( mots)

Et l'ascension continue.
Trois années après avoir découvert le death/doom à forte appétence mélodique de Fires in the Distance, le quatuor américain prolonge avec assurance les promesses esquissées sur son premier opus avec ce nouvel album : Air Not Meant For Us.
Une confirmation plutôt qu'une révolution. La précédente parution, Echoes From Deep November, dévoilait déjà la capacité immersive du groupe, portée par une lutte élémentaire aux teintes automnales, entre feu et glace. Sur les cendres de ces premières hostilités, les musiciens du Connecticut tracent un nouveau sentier brumeux. On s’y enfonce comme on s’élève, porté par des courants contraires, vers un ailleurs aérien : un disque suspendu à la frontière du réel, du cosmos et de l’onirisme. Ce territoire offre un espace propice à une expression encore plus contemplative, tournée vers des aspirations progressives. Des intentions traduites notamment par un usage plus prononcé, mais mesuré, des cordes. Autant de choix nuancés qui ne ternissent en rien l’excellence sonore de cette seconde livrée.


À l’instar de son prédécesseur, Air Not Meant For Us s’ouvre sur ce qu’il propose de plus marquant avec "Harbingers". Le clavier, fluide comme une averse de cristal, laisse affleurer une tension dramatique portée par les guitares, façonnant un paysage sonore d'une ampleur quasi cinématographique. Un morceau d’une rare alchimie, vortex inaugural qui nous aspire dans l’univers dense du groupe. Porté par des riffs à la lourdeur mélodieuse, mêlés de subtiles ruptures, "Harbingers" brille d’une intensité singulière. Une lumière capable de franchir les frontières du death-metal pour captiver les âmes non initiées.
Dans le sillage de cette ouverture astrale, l’album rayonne par la profondeur et le soin apporté à chaque intention sonore. Fires in the Distance sculpte un vide intersidéral où s’illuminent d’envoûtantes constellations mélodiques. Des thèmes de guitare entêtants et pénétrants veillent dans l’immensité, tels des présences immatérielles guidant l’écoute. Ils prennent la forme de trous noirs hypnotisants ("Wisdom of the Falling Leaves"), ou d’accélérations fulgurantes qui traversent les nébuleuses à une vitesse défiant les astres ("Idiopathic Despair"). L’approche guitaristique menée par Yegor Savonin atteint son sommet dans le solo incandescent de "Crumbling Pillars of a Tranquil Mind", véritable signal lumineux traversant l’obscurité.
On navigue dans cette toile obscure que forme Air Not Meant For Us, captivé par un synthé aux allures de poussière d’étoile, à la fois discret et omniprésent. Autant de traces suggérant un relief émotionnel dressé dans la mélancolie, qui confèrent au caractère subjuguant de l’album, définitivement scellé par le morceau conclusif "Idiopathic Despair". Reste la performance vocale de Kristian Grimaldi, dont les growls rugueux et massifs évoquent un champs d’astéroïdes inévitables. Autant de chocs violents, déclencheurs de nouvelles trajectoires ; celles vers lesquelles Fires in the Distance a choisi de nous propulser.


Ainsi, Air Not Meant For Us s’impose comme la continuité logique de Echoes From Deep November. Un prolongement étoilé, une ascension naturelle et évidente dans la cartographie sonore du quatuor américain.
Là où l’album précédent jetait les fondations d’un univers fait de contrastes élémentaires et de mélancolie organique, ce second volet dépasse la sphère céleste pour y dessiner son propre cosmos, en étirant le temps sans jamais le diluer. Les morceaux s’étendent comme des nébuleuses, portés par une respiration ample et des inspirations progressives. Mais jamais la contemplation ne devient stagnation : chaque titre conserve une tension, des mouvements constants, une gravité maîtrisée qui nous maintient en orbite de l’album.
Preuve de l’affiliation avec son premier effort et de la cohérence suggérée, les Américains conservent leurs racines exclusivement instrumentales, comme en témoigne "Adrift, Beneath the Listless Waves", splendide interlude suspendu hors du temps. Une dérive entre deux galaxies, rappel discret mais éloquent de ce que le quatuor sait évoquer sans dire.
Dans ce voyage au long cours, le groupe sculpte son propos au fil d’une odyssée maîtrisée et alchimique dans ses intentions. Rien ne déborde. Fires in the Distance a su bâtir sur la réussite de son premier album pour faire naître ici une œuvre plus vaste, mais tout aussi habitée. Un astre façonné dans la lumière froide et mélancolique, celle qui jaillit durablement du ciel tissé par leur death/doom mélodique.


 


A écouter : "Harbingers" ; "Idiopathic Despair" ; "Crumbling Pillars of a Tranquil Mind"

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