
Done Anker
Eblouis-moi
Produit par
1- L'Arène / 2- Presque parfaite / 3- J'en suis sûr / 4- La fin des prières / 5- Tu fais simple / 6- Eblouis-moi / 7- Je suis la foule / 8- On est vrai / 9- Mes anciens inconnus / 10- Fidèle / 11- Confidence / 12- Légende vivante


Né en 2004 sur les ruines de l’éphémère groupe Kindelonn, ce projet solo de Done Anker, jeune artiste d’origine suisse-allemande, possède bien des atouts et le label Nocturne, qui l’a signé sur la foi d’un 5 titres autoproduit déjà chiadé, ne s’y est pas trompé.
Eblouis-moi est donc le premier album, signé de son nom, d’un auteur-compositeur-interprète ambigu, abonné aux fables cyniques que portent des orchestrations énergiques et accrocheuses. Entre Gabriel Evan et Mauss, il étoffe cette frange du rock français où le groupe s’efface clairement devant son leader, qui impose un univers personnel et assume plus volontiers une facette mélancolique et romantique au creux de ses textes. Cette corde sensible les engage d’ailleurs sur la corde raide, tant leur son peut parfois lorgner vers le kyoïsme, à moins que ce ne soit le contraire. Funambules littéraires, ce qui les rend crédibles est la qualité de leurs textes et cette insistance à ne jamais délayer le miel, à varier les thématiques et ne pas laisser les rênes de leur musique à de simples riffs accrocheurs.
Dès "L’arène", tube binaire imparable casse-cou, le ton est donné : un parfum scénique se dégage, volontaire. Les arrangements discrets laissent la part belle aux instrumentations et fuient l’atmosphérique. "Presque Parfaite", "La fin des prières", "Je suis la foule" sont autant de mélodies simples et efficaces, arborant parfois une touche rétro, entre new-wave et funk, qui marque l’identité originale de ce nouveau venu. La fin de l’album, plus baladine, laisse libre cours à des claviers reposés, moins euphorisants, qui servent la richesse de l’univers artistique de Done Anker, sans convaincre ni désabuser, lorsque se dégage de sa première moitié un vrai souffle accrocheur. C’est qu’Eblouis-moi défend une idée séduisante du rock, faite d’évidences mélodiques pourtant hors format. A cet égard, l’étrange visuel de l’album est parfaitement adapté : vous reprendrez bien un doigt de ce cocktail rougeâtre, fait de lait enrichi en uranium ?