
JPL
Retrospections Volume I
Produit par


Archives de l’ego-compositeur, telle pourrait être l’explicitation du concept de "retrospections" inventé par Jean-Pierre Louveton (alias JPL), employé pour nommer des collections de compositions restées dans les tiroirs, brouillons et œuvres inachevées que tout artiste multiplie sans savoir vraiment comment les dévoiler. Depuis, les retrospections de JPL se déploient en trois volumes, voire davantage car de l’aveu même du musicien, les deux premiers opus publiés sous ses initiales (Bienvenue sur la Terre – 2002 puis Noir & Blanc – 2003) suivaient le même principe sans l’assumer ouvertement.
Publié en 2008, Retrospections Volume 1 est donc le quatrième album studio de JPL. Il voit le jour entre deux opus de Nemo, juste avant le chef-d’œuvre Barbares (2009), et suit de loin le premier véritable album de JPL, l’excellent Cannibales (2005). Il s’agit ici de revisiter des compositions principalement issues des années 1990, ainsi que de proposer quelques nouveautés, afin de les faire sortir de l’oubli.
Ce premier volume est principalement destiné à mettre en valeur les talents de ce guitariste génial (dans le sens fort du terme) - c’est du moins le résultat produit par des compositions massivement instrumentales à l’exception notable du doux "Soleil d'hiver" et du pop "En un clin d'œil".
On entendra ainsi JPL multiplier les notes dans des registres variés, avec toujours autant de fluidité et de virtuosité : registre néoclassique ("Cathedrales" et "Silence dans la salle !", avec un clin d’œil à l’Ouverture 1812 de Tchaïkovski), néo-progressif ("Ma première mort", "Planète en vue" - avec quelques influences floydiennes ou cameliennes sur "L'orée"), jazzy et bluesy à la fois ("Au revoir, à jamais"), cinématographique ("Du temps de Louis"), planant ("Loins"), funky ("No comprendo"). La qualité et la diversité de son jeu ne sont peut-être jamais aussi bien mises en valeur que sur "Extrême stress / décompression" et "Cathedrales", le dernier étant peut-être un peu desservi par des claviers aux sonorités perfectibles.
Même si ces premières retrospections confinent parfois à l’exercice de style, cet album est un très beau témoignage de la virtuosité de JPL et une offrande généreuse aux mélomanes amateurs de l’œuvre du guitariste vellave.
À écouter : "Silence dans la salle !", "Extrême stress / décompression", "Du temps de Louis"