
Undergang
Rue Du Maroc
Produit par
1- Rue Du Maroc / 2- Le Silence Des Soumis / 3- Instant Et Instinct / 4- Army Of Notes / 5- A La Rencontre / 6- Interludique / 7- Death Designers / 8- Quiet Side / 9- L'abstrait / 10- La Main Tendue / 11- Kasbah / 12- Acteur / 13- Toujours Debout / 14- Rue Du Maroc


Undergang n.m [eundeurgangue] : "homme-pieuvre, homme orchestre, poulpe."
Derrière ce nom de groupe se cache en réalité le projet d'un seul homme. A la fois chanteur, bassiste, guitariste, batteur, scratcheur, Cédric Gleyal contrôle tout du bout des doigts, prenant le partie des machines comme pour mieux maîtriser sa musique. Baptisé du nom de la rue toulousaine ayant vue éclore son projet, ce Rue Du Maroc frappe là où ça fait du bien, mélangeant les styles en même temps que les cultures. Sur fond de beats dévastateur viennent s'ajouter la fièvre du punk, le phrasé du hip-hop et l'énergie du rock pour enfanter de quatorze titres brûlants d'urgence.
Morceau titre débutant sous la forme d'un compte à rebours, "Rue Du Maroc" laisse rapidement la place à "Le Silence Des Soumis" agissant comme un électrochoc. Aux rythmes saccadés des machines viennent s'ajouter des riffs de guitare tout en percussion. Le son est beaucoup plus mordant, incisif et on a un peu de mal à croire que l'on tient dans les mains le successeur d'Alter Native, premier album de l'homme-groupe sortit deux ans plus tôt. Peut être est-ce du à la patte de Damny Baluteau (La Phase) à la production, mais à ne pas douter, le chemin parcouru par Undergang durant ces dernières années est assez impressionnant. Alternant les titres rageurs ("Instant Et Instinct", "Army Of Notes" ou l'excellent "Toujours Debout" et son intro tirée du célèbre château créateur de "stars" éphémères) avec des passages nettement plus calmes et aériens ("Quiet Side", "A La rencontre"), Undergang réussi à tenir l'auditeur en haleine tout en distillant ses textes subtils et survoltés. Redoutable d'efficacité, ce Rue Du Maroc reste avant tout un savant métissage musical, transpirant l'urgence. Et à l'image de l'histoire du disque, tout commence et tout se termine au même endroit. Dans cette "Rue Du Maroc" clôturant également l'album, comme un rappel, une invitation à se replonger dans l'univers alternatif de cet artiste hors normes. La boucle est bouclée mais loin d'être sclérosée.
Et pour terminer, on ne peut que s'arrêter sur ces quelques lignes, tellement criante de vérité, lâchées sur son site le jour de la sortie du disque : "Un "album", c'est le prix de trois paquets de clopes, de 2 menus Big-merde, de 2 navets hollywoodiens au cinéma, de 300 kms en voiture, d'une coupe de cheveux, d'un t-shirt, de 3 kebabs... C'est encore trop cher ? Pour un bout de plastique et quelques feuilles imprimées, c'est vrai mais ce disque représente avant tout un long travail en amont pour 5 personnes, des heures de compositions, des heures d'enregistrement, des heures d'infographie, des heures de démarchage et plusieurs milliers d’euros d’investissement sans budget pour la promotion". Rien à ajouter.