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Critique d'album

Bloodrock


Bloodrock U.S.A.


(00/10/1971 - Capitol - Hard Rock / Progressif - Genre : Rock)
Produit par Bloodrock

1- It's a Sad World / 2- Don't Eat the Children / 3- Promises / 4- Crazy 'Bout You Babe / 5- Hangman's Dance / 6- American Burn / 7- Rock & Roll Candy Man / 8- Abracadaver / 9- Magic Man
Note de 4/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Bloody America"
François, le 20/03/2025
( mots)

Jouant sur la métaphore, Jean Rostand rappelait qu’ "avoir l'esprit ouvert n'est pas l'avoir béant à toutes les sottises": avec autant d’humour – et beaucoup plus de cynisme – Bloodrock détournait le slogan hippie "open your mind" avec une illustration à la fois gore et pop-art (pout le côté comics). En 1971, la guerre du Vietnam continue de s’enliser et les avions américains vrombissent sur la péninsule indochinoise pour faire pleuvoir des bombes et des pesticides. Avec la fumée des charniers s’envolent les derniers rêves du Flower Power, obligeant à adopter une attitude beaucoup moins illusionnée quant à l’utopie libérale que devaient incarner les États-Unis, mais dont l’histoire était celle d’une nation guerrière et impérialiste.


Bloodrock U.S.A. s’ouvre d’ailleurs sur la vieille composition anti-guerre du Vietnam "It's a Sad World", initialement écrite en 1968 par Warren Ham pour le groupe Israfel. On y entend encore l’esthétique typique des années 1960, à laquelle on aurait ajouté une flûte tull-ienne et un solo d’orgue, preuves de l’influence britannique sur le combo du Texas.


En effet, le groupe s’enfonce un peu plus dans les eaux du rock progressif, avec un talent certain qui s’affirme ici encore davantage. Il ne fait qu’affirmer le statut adopté depuis le début de sa carrière, celui d’être la transposition américaine et inattendue du Heavy-prog’ anglais à claviers, piochant tantôt chez Uriah Heep (le magistral "Hangman's Dance" dont le final folk est une surprise), tantôt chez Atomic Rooster (le tout aussi bon "Magic Man", dont l’introduction est sous influence du coq atomique), en y ajoutant l’approche du premier hard-rock US à la manière de Grand Funk Railroad.


C’est justement cet équilibre qui en fait un groupe populaire, également capable de produire des compositions plus directes et plus simples, peut-être parfois un peu trop simplistes (le hard-rock léché "Don't Eat the Children, le rock’n’roll dansant à la Rolling Stones "Abracadaver"), mais parfois géniales : on savoure les effluves funk et soul de "Promises", le hard-rock façon Atomic Rooster – à nouveau – de "Crazy 'Bout You Babe" ou d’Uriah Heep – encore eux – sur "American Burn", le bon sens de "Rock & Roll Candy Man". Sur cette production, Bloodrock maîtrise vraiment les différents registres dans lesquels il s’aventure et fait montre d’une écriture remarquable. 


Dernier album de la première période du groupe, Bloodrock U.S.A. est potentiellement le meilleur opus de cette série de quatre. Quant à la suite, les tentations progressives jusqu’alors velléitaires, s’affirmeront pour faire du combo un des premiers représentants du rock progressif US aux côtés de Styx et autres pionniers du genre de ce côté de l’Atlantique.


À écouter : "Magic Man", "It's a Sad World", "Hangman's Dance", "Rock & Roll Candy Man"

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