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Critique d'album

In Mourning


The Weight Of Oceans


(01/01/2012 - Spinefarm Records - Melodic Death Metal - Genre : Hard / Métal)
Produit par Jonas Kjellgren

1- Colossus / 2- A Vow To Conquer The Ocean / 3- From A Tidal Sleep / 4- Celestial Tear / 5- Convergence / 6- Sirens / 7- Isle Of Solace / 8- The Drowning Sun / 9- Voyage Of A Wavering Mind
Note de 3.5/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Les abysses n’effraient que ceux qui ne s’y aventurent pas"
Franck, le 09/04/2025
( mots)

N’étant pas particulièrement amateur de chant guttural – surtout quand il tend à imiter un gargarisme démoniaque -, ni des fameux blast beats épileptiques prônés par les musiques extrêmes, ma connaissance d’un genre comme les death metal reste, je l’avoue, assez limitée. Elle se résume à quelques albums d’Opeth et, plus récemment, au premier opus de Múr, un jeune groupe des plus prometteurs qui semble prendre un malin plaisir à bousculer les codes préétablis. Mais ça, c’était avant qu’In Mourning ne vienne bousculer ma perception du genre ! Attiré par une pochette à l’esthétique résolument lovecraftienne, et intrigué par l’étiquette melodic death metal – qui me semblait jusque-là presque antinomique –, j’ai fini par me laisser tenter par The Weight of Oceans, un album sorti en 2012 dont la récente réédition a pu redonner un coup de projecteur.


Autant dire que je ne m’attendais pas être happé aussi violemment, et ce, dès le premier tour de platine. Il faut dire qu’avec un morceau inaugural aussi brillamment orchestré que "Colossus", le groupe suédois nous fait immédiatement adhérer à sa cause. Neuf minutes de haute volée : une amorce atmosphérique, tout en retenue, où un air itératif et aisément assimilable semble dissimuler une puissance brute et irrépressible, tapie sous la surface. La section rythmique, de plus en plus insistante, accompagne cette montée en intensité jusqu’à un climax que l’on imagine explosif. Puis, la créature tentaculaire se dévoile enfin, emportant l’auditeur dans des abysses dont il sera bien difficile de s’extirper. La dynamique post-rock – évoquant par moment Alcest - cède alors à un growl caverneux survolant la frénésie d’une rythmique désormais affranchie de ses chaînes. Loin de l’obscurité redoutée, notre plongée dans les fins fonds de l’océan nous révèle des merveilles insoupçonnées, le groupe se laissant aller à des embardées progressives étonnamment lumineuses, avant de dévoiler un refrain particulièrement entrainant et fédérateur. Grâce à une structure aérée, le groupe parvient à faire cohabiter les multiples facettes de sa personnalité, aboutissant à une musique finalement assez inclassable.


Il serait finalement réducteur de cantonner In Mourning à la seule étiquette death metal tant la musique des Suédois dévoile, au fil de l’écoute, des nuances inatendues, malgré un rythme qui ne faiblit jamais. Très Heavy, un titre comme "A Vow To Conquer The Ocean" se distingue par son souffle épique et son lyrisme teinté de pathos, parfait terrain de jeu pour quelques changements de tonalité menant à un final des plus ravageurs. De son côté, "From a Tidal Sleeps" explore un post-rock osant la confrontation de différentes textures sonores, à l’image de quelques touches de synthé renforçant le caractère halluciné de l’œuvre, tandis que les premières lignes de chants clairs font leur apparition.


Tel le calme après la tempête (ou avant la suivante), le milieu d’album ("Celestial Tear", "Sirens") offre quelques moments de quiétude bienvenus, tout en apportant une palette émotionnelle supplémentaire à l’édifice. Malgré son caractère extrême, un titre comme "Convergence" marque les esprits avec son groove et l’émotion authentique véhiculée par son refrain. Si le groupe scandinave se montre résolument progressif, il s’adonne volontiers à des structures plus conventionnelles à l’image d’un "Isle of Solace" qui compense son côté un brin prévisible par des élans djent qui confèrent au morceau un supplément d’explosivité.


Le seul défaut de The Weight of Oceans (s’il faut en trouver un) est de ne jamais totalement réitérer le tour de force de son titre d’ouverture. Pour autant, il reste un album riche, inspiré et ponctué de nombreuses surprises. Surtout, il donne envie de plonger dans le reste de la discographie d’In Mourning, un groupe singulier, capable de faire voler en éclats toutes vos idées reçues sur un genre musical fondamentalement obscur.


 


A écouter : "Colossus", "Converge", "Isle of Solace"

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Commentaires
JulienAR, le 09/04/2025 à 21:50
Très belle chronique Franck. A te lire tu as entrouvert un immense -et obscur- horizon stylistique bardé de pépites !
FrancoisAR, le 09/04/2025 à 20:14
C'est vrai que c'est beau "Colossus" !