
UFO
Misdemeanor
Produit par
1- This Time / 2- One Heart / 3- Night Run / 4- The Only Ones / 5- Meanstreets / 6- Name of Love / 7- Blue / 8- Dream The Dream / 9- Heaven's Gate / 10- Wreckless / 11- The Chase / 12- Night Run (U.S. Remix) / 13- This Time (U.S. Remix) / 14- Heavens Gate (U.S. Remix) / 15- Name of Love (U.S. Remix) / 16- One Heart (U.S. Remix) / 17- Blue (U.S. Remix)


Il n’y a pas de miracle, et même si No Place to Run avait ouvert les années 1980 avec brio, UFO demeurait un groupe de la décennie précédente, qui avait certes inspiré (et même chaperonné) la nouvelle vague britannique déjà plus musclée et intransigeante - mais seulement pour être mieux remplacé par cette dernière. Car ensuite, le groupe enchaîne les albums moyens voire mauvais, et perd au passage une grande partie de son aura – et donc de son public. La tournée européenne de 1983 a même été un échec tel que les membres décident de laisser Phil Mogg seul face au désastre.
Résolu, celui-ci décide tout de même de conserver le nom du combo mais doit changer la chrysalide (rapport au label), en recrutant à tour de bras des musiciens parmi les anciens membres (Paul Raymond) ou parmi ceux qui ont participé aux tournées (Paul Gray, Robbie France qui quitte aussitôt le navire), ainsi qu’au sein de la scène britannique (Jim Simpson de Magnum). Bref, en 1985, UFO n’est rien d’autre qu’un bateau de Thésée dont le capitaine, dernier vestige d’un âge d’or, peine à tenir le gouvernail.
Pire, UFO est tout sauf un ovni dans le paysage musical du milieu de la décennie puisqu’il est devenu un groupe de Hard FM parmi d’autres, avec son lot de synthés pompiers et de mélodies mièvres, à ranger entre Foreigner, Bon Jovi et Journey, voire même à côté de Phil Collins, comme en témoigne le manifeste "This Time".
Se succèdent les refrains faussement hymniques de "One Heart" et de "Night Run", les ballades insignifiantes "Dream the Dream" et "The Only Ones", seulement remarquables pour quelques parties de de guitare, et les titres plus que convenus ("Meanstreets", "Blue"), si bien qu’on trimera pour dénicher quelques passages de qualité, même furtivement, pour diriger l’écoute du lecteur ("Name of Love", "Heaven’s Gate", principalement pour son solo, éventuellement "Wreckless" qui réserve quelques belles surprises instrumentales). Le tout est bien sûr enrobé de synthétiseurs invasifs et composé avec tous les gimmicks de la période.
Bref, Misdemeanor est un mauvais album d’UFO, entaché des stigmates de la décennie, et qui symbolise bien cette longue période de perdition, difficile et laborieuse, dont le groupe peinera à se relever.
À écouter : "Name of Love", "Heaven's Gate", "Wreckless"