
Overkill
Feel the Fire
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Il y a quelques injustices à limiter l’élite du Thrash Metal américain historique à seulement quatre groupes (le fameux Big Four), néanmoins, force est de constater que certains combos ne sauraient prétendre à intégrer cette noble compagnie. Il en va ainsi d’Overkill, combo de la côte Est (New Jersey) évoluant dans l’aire d’influence de New York, qui malgré une discographie très honorable, ne peut revendiquer un titre plus élevé que celui de second couteau.
Issue de la scène punk, la formation commence par composer ses setlists à partir de reprises des groupes phares du genre comme les Dead Boys : il reste d’ailleurs des traces de la préhistoire d’Overkill – qui connut plusieurs noms avant de choisir définitivement celui-ci – sur leur premier album qui se referme sur une cover metallique de "Sonic Reducer".
Néanmoins, au cours de la première moitié de la décennie, les musiciens se tournent de plus en plus vers le Heavy Metal britannique dont les tubes intègrent leur répertoire et influencent leur écriture – d’ailleurs, le nom Overkill évoque évidemment le second album de Motörhead. Ainsi, avant d’épouser complètement le Thrash Metal dans une forme très inspirée par Metallica, Overkill est un groupe baignant dans l’esthétique metallique britannique, comme en témoigne éloquemment leur premier album.
En effet, la New Wave of British Heavy Metal, si fondatrice pour la scène Thrash américaine, vient à l’esprit sur la plupart des morceaux, avec comme référence principale Iron Maiden. C’est le cas sur "Raise the Dead", dont la rapidité du solo dévoile les capacités de Bobby Gustafson, sur "There's No Tomorrow" aux touches orientales ou encore sur "Second Son" (of a seventh son). Sur "Hammerhead", Overkill sait jouer un peu plus vite et être plus brutal, avec des chœurs virils et des riffs Thrash mais globalement, la Vierge de Fer plane toujours, tel un spectre, sur la composition.
L’autre référence mobilisée est Judas Priest, comme l’illustrent "Rotten to the Core", dont les chœurs confèrent une identité un peu plus Thrash, ou encore l’excellent "Feel the Fire", mâtiné d’épique à la manière de Manowar, de belles parties chantées et d’un riff dantesque. Hymne à leur nom, l’excellent "Overkill" aurait pu figurer sur l’un des meilleurs opus du Metal God - mais aussi d'Iron Maiden, en plus agressif tout de même. C’est en fin d’album qu’Overkill déploie une fureur Thrash de façon plus assumée, que ce soit sur le synthétique "Blood and Iron" ou sur le char d’assaut qu’est "Kill at Command" (qui conserve tout de même quelques touches maideniennes).
Ce manque d’originalité empêche Overkill de jouir du statut des grands noms du Thrash et le place entre deux générations de groupe : à la remorque du Big Four dont il assure les premières parties (Anthrax ou Slayer), il propulse néanmoins des jeunes pousses qui ouvrent ses propres concerts (Nuclear Assault).
À écouter : "Feel the Fire", "Kill at Command", "Overkill"



















