Les Top 10 des vacances : #98 Yes

Nouvelle série d’été durant laquelle un rédacteur vous propose de découvrir ou de réviser un groupe plus ou moins culte en dix titres. Vous aurez droit à une sélection représentative qui vise à mettre en avant des morceaux par rapport à leur place dans le répertoire du groupe, sans toutefois renoncer à la subjectivité avec des choix parfois plus inattendus. Aujourd’hui, l’un des grands noms du rock progressif, Yes.

10- "Love Will Find a Way", Big Generator – 1987. Pur plaisir coupable très FM qui me donne l’occasion de préciser un point sur ce top : en dehors de l’âge d’or du groupe (1971 – 1977), je suis très peu sensible à la production de Yes tout en me considérant comme un véritable amateur de leur musique. Ce n’est pas par purisme, mais l’inspiration semble s’être atténuée petit-à-petit jusqu’à disparaître avec l’avènement des années 1980, à partir desquelles le groupe propose des albums moyens voire médiocres. Même cette friandise présente sur Big Generator est bien en deçà de la moindre mesure des neuf titres qui suivent. 

9- "Roundabout", Fragile – 1971. Si Kool and the Gang a cru opportun de reprendre le riff un peu funky de "Roundabout", c’est peu dire que de parler du premier "tube" de Yes, pourtant sans concession du côté de l’ambition musicale.

8- "I’ve Seen All Good People", The Yes Album – 1971. Après deux albums sur lesquels Yes cherchait encore sa direction, The Yes Album installe enfin l’esthétique yessienne dans le paysage progressif. Quelques pièces ressortent de cet album qui demeure un patchwork, dont cette ballade légère mais ambitieuse qui témoigne de la révolution musicale en marche entre les 1960’s et les 1970’s.

7- "Siberian Khatru", Close to the Edge – 1972. Masqué par l’immense "Close to the Edge", "Siberian Khatru" paraît pourtant presque plus opulent : la composition est très complexe, marquée par de nombreuses variations pourtant parfaitement agencées, et grouille de passages brillants (le pont aux clavecins, le solo de guitare aérien, le registre très rock sur plusieurs mouvements).

6- "Close to the Edge", Close to the Edge – 1972. L’album le plus apprécié de leur discographie et le plus représentatif de la scène progressive doit beaucoup à sa suite qui frôle les vingt minutes, un morceau à tiroir plein de surprises mais somptueusement agencé qui se hisse au sommet des compositions interminables du genre.

5- "Heart of the Sunrise", Fragile – 1971. Titre de tous les contrastes, "Heart of the Sunrise" est une peinture impressionniste qui représente les nuances de lumières solaires aveuglant le rêveur en pleine méditation : chaque note est un point au sein d’un ensemble dont le sens n’apparaît qu’une fois l’œuvre dévoilée dans sa totalité. La mystique d’Anderson à son sommet.

4- "And You And I", Close to the Edge – 1972. La plus belle ballade progressive de Yes qui dispose d’un des plus beaux passages composé par le groupe : la reprise finale du thème initial à la guitare acoustique en mode folk puis presque funk.  

3- "Awaken", Going for the One – 1977. L’histoire retient l’année 1974 comme tournant dans l’histoire du rock progressif et début de son déclin. Il reste néanmoins des choses excellentes par la suite et même les grands noms étaient capables de faire de belles choses : l’orientalisant "Awaken" en est la preuve la plus éclatante.

2- "Starship Trooper", The Yes Album – 1971. Ici se dévoile pour la première fois l’étendue du talent des musiciens, notamment d’Anderson et de Squire. Après une rupture nette, une deuxième partie grandiose, où les accords mènent progressivement au solo, frôle l’absolu.

1- "Gates of Delirium", Relayer - 1974. Sûrement le titre le plus complexe, le plus difficile d’accès mais le plus impressionnant, d’une richesse incroyable. Et surtout, quel final (appelé "Soon") … Splendide.