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Interview Superamazoo


Jerome, le 11/02/2008


Albumrock : quelques mots sur votre rencontre, sur le début de l'aventure SUPERAMAZOO ?

MANU (chant) : Nous nous sommes rencontrés dans les rues de La Louvière, une petite ville post-minière de Wallonie. Comme beaucoup de jeunes wallons nous y traînions pas mal parce qu'il manque cruellement de lieux d'accueil pour permettre de mener à bien les projets, notamment les projets musicaux. Fred (trompette et machines) et moi, on s'est connus enfants à la « cité partagée » où j'ai grandi. C'est un vieux coron de mine qui était situé au pied d'un terril que par bêtise humaine on a rasé (pour exploiter le schiste qui se trouvait sous les forêts sauvages et les champs de fougères). Sa grand-mère était ma voisine. Plus tard nous nous sommes retrouvés au sein d'un projet musical qui a splitté. Nous avons poursuivi ensemble. Il m'a présenté Bruno (MC human beat-box). Ca fera bientôt 10 ans. David (sax) nous a rejoint quelques années plus tard, c'était un camarade d'école primaire. Toff (guitare, ex MIRRORBALL) et Bambin' (clavier, ex-glandeur) sont membres du groupe depuis bientôt un an.

DAVID : Nos débuts étaient fait de "jams", pendant de longues heures rouges les dimanches après-midi.


AR : Comment définiriez-vous votre musique ? Vos principales influences ?

MANU : Très souvent les gens nous disent que ce qu'on fait c'est « pas leur style » mais qu'ils aiment beaucoup. Logique : je pense que SUPERAMAZOO n'est pas classable. Nous sommes entrés dans notre local de répétition comme on entre dans un laboratoire pour y chercher une formule magique, sans choisir préalablement un genre. Nos goûts musicaux sont très variés, c'est le mélange de ces influences, de nos personnalités très différentes qui font SUPERAMAZOO. Je crois qu'on démontre par a+b et sans démagogie que les différences sont autant de richesses.

Il y a du bon dans tous les styles, selon mon humeur j'écoute du rock, de la folk, de la chanson française, du reggae un peu de hip-hop et des trucs inclassables... J'aime les pleurnichards et les belles mélodies, je suis aussi un amoureux des guitares...

FRED : Superamazoo c'est la continuité de nos vies musicales respectives ! On a jamais cherché à copier qui que ce soit ni cherché à diriger le style musical. C'est un mélange uni, compact et évolutif. Notre musique vient du cœur, de l'esprit et de l'âme, elle représente ce que nous sommes au quotidien. C'est un mix de nos influences respectives : ROCK, SKA, REGGAE, DUB, ELECTRO, HIP HOP, DRUM'N BASS etc…

GORGO : C'est un genre de « greatest-style » de « à peu près » tout ce qui s'est fait dans la musique… "C'est du Rock-Raggamuffin Hip Hop trip alternatif, originale fusion d'influences aux styles compétitifs."

DAVID : Notre musique émane de la personnalité de chacun, riche de son parcours. Les influences de SUPERAMAZOO sont très diverses, mais il y a des incontournables : Marley, Beastie Boys, Gainsbourg, The Doors, Tim et Jeff Buckley, Jagga Jazzist, Manu Chao, The Clash, Mozart, The Roots,…


AR : A quelques jours de votre passage en France, dans quel état d'esprit êtes-vous ?

MANU : Concentré sur les préparatifs et la sortie de notre premier maxi-single début février. Heureux c'est ma première tournée. Serein parce que chacun assure bien sa part de boulot et ça nous permet d'avoir l'esprit libre pour créer ou toucher nos instruments.

FRED : L'état d'esprit est bon, l'équipe est en forme et notre attaquant vedette marque comme il respire (rires en boite)…

Sans déconner, on est très excités de venir en France faire découvrir notre musique.

DAVID : Le groupe est très impatient de partir pour une première tournée, nous attendons cela depuis bien longtemps: un nouveau public à conquérir, des rencontres, des concerts qui s'enchaînent... (Ça libère !) Humainement on ne peut que revenir grandis. C'est une belle opportunité de pouvoir faire parler sa musique au-delà des frontières.



AR : Vous tournez depuis 2002. La scène a vraiment l'air d'être votre domaine de prédilection. Comment se sont passés vos débuts ?

MANU : Notre premier concert était à l'affiche d'un festival dont nous étions les co-organisateurs (un 1er mai alternatif). C'est vrai qu'on a plus d'expériences de scène que de studio et qu'on est plus vite parvenus à transmettre l'émotion juste en live. Retrouver « ce feu » en studio nous a demandé plus de temps, on a vécu ça comme une quête.

FRED : C'est vrai que sur scène on est plutôt à l'aise. Il fallait faire nos preuves sur plaque. C'est fait. L'album "COMPETENCES UNIVERSELLES" arrive, mixé par GAMBEAT (bassiste de RADIO BEMBA-MANU CHAO).

Cette année de concerts a été couronnée par le Dour Festival juste avant TOKYO SKA PARADISE ORCHESTRA et surtout ESPERANZAH avec entre autre GROUNDATION, FERMIN MUGURUZA et MANU CHAO. Belles récompenses, grandes satisfactions.

GORGO : Depuis toujours nous sommes très énergiques sur scène. Nous apprenons seulement à canaliser, structurer cette énergie pour en faire un « kinky roots style » !

DAVID : Dès les premiers concerts le public accrochait, cela nous a toujours motivé pour continuer à donner le meilleur de nous même.


AR : Votre 1er album est prévu pour le printemps 2008. Pouvez-vous nous en dire quelques mots ?

MANU : On en est très, très fier. C'est un rêve pour lequel on s'est battu. Malgré l'adversité et les épreuves on y est arrivé. Le boucler avec GAMBEAT, ça a dépassé nos espérances. On va le défendre avec beaucoup de foi car il sonne comme on l'espérait, il touche là où on voulait.

FRED : Notre album c'est le fruit de pas mal de galères et de travail. Pour survivre on a tous du passer par le taff (aucun de nous n'est un fils à papa), pendant ce temps là, forcément tu crées moins et tu ne vis pas forcément mieux. Là, on bosse tous les jours pour le groupe afin d'aller le plus loin possible. Il faut souligner qu'apparaîtront sur l'album des invités tels que : SOKLAK, CHE SUDAKA, COLECTIVO MICRO GUAGUA.

Pour les remixes il y a : DAMNY « LA PHAZE », RUDE « KINKY BEAT », TEDDY BEAR, UNDERGANG et SIDILARSEN.


AR : Attendre presque 6 ans pour sortir un 1er album, n'est-ce pas un peu long ? Doit-on y voir l'aboutissement de tout ce temps passé sur les planches ? Ou alors l'envie de partager votre musique avec encore plus de monde ?

MANU : Si ça a pris si longtemps c'est parce que nous sommes exigeants, on avait mis la barre haut et je pense sincèrement que ça valait la peine. Evidemment on ne peut pas prévoir les réactions mais je suis très optimiste et j'ai des raisons de l'être. Comme je le disais précédemment, on n'essaie pas sur scène de reproduire de façon «léchée » des compos enregistrées en studio mais au contraire de retrouver en studio l'intensité de nos prestations scéniques. Ca aurait peut-être pu prendre moins de temps si nous avions été suivis et pris en mains par des structures pro en Belgique mais nous sommes assez atypiques par rapport à la production belge et difficilement classable ; c'est une qualité pour moi mais cela peut représenter un obstacle. C'est clair qu'on a envie de partager notre zic avec un maximum de gens mais avec le respect qui leur est dû, donc rien ne serait sorti si nous n'avions pas été pleinement satisfaits. Maintenant c'est le cas.

GORGO : Je vous promets que nous n'attendrons pas 6 ans pour le deuxième album.

FRED : Comme je disais précédemment, c'est le fruit d'une longue période de galère et de travail. On n'avait pas de moyens, pas de local de répétition. Le bilan est positif : de plus en plus de concerts, l'album et notre asso : « le QUAI-SON» qui organise (occasionnellement pour l'instant) des concerts, met à disposition un local pour les groupes, un studio d'enregistrement. Nous avons toujours été impliqués socio-culturellement dans notre région, ça prend du temps mais ça nous nourrit humainement et on pense que le rock (au sens large) peut apporter beaucoup à une région, c'est pourquoi on encourage et suscite les vocations. "Une seule mission : distribution du bon son!!" (Gorgo)

DAVID : Nous avons pris le temps de bien faire les choses, de tester des formules, de voir comment le public réagissait aux nouveaux morceaux et arrangements.



AR : Comment s'est déroulée la collaboration avec Gambeat ? Qu'est-ce que cela vous a apporté ?

MANU : Grande expérience. Il nous a fait gagner 10 ans. Il aurait pu se contenter de produire l'album et basta. Mais il nous a généreusement fait profiter de pas mal de connaissances qu'il a engrangé tout au long de ses années de bourlingue musicale. Il a débroussaillé notre route, tout était plus clair à notre retour de Barcelone. Il nous a quasiment coaché. Grand Monsieur ! Et pas que par la taille !

FRED : Ca s'est très bien passé. On a un album qui nous plaît et qui nous ressemble. C'est super positif de bosser avec un gars qui vous respecte et qui n'essaie pas de vous changer, juste vous permettre de vous améliorer et vous faire progresser.

DAVID : Cette collaboration est pour nous du pur bonheur, avoir la chance de travailler avec lui est plus qu'enrichissant. Il nous a conseillé (entre autres) de créer des versions acoustiques de nos titres pour qu'on puisse se produire partout. Cela a eu un impact local, on a réchauffé quelques soirées dans les bistrots de notre ville.


AR : Vue d'ici, la scène Belge a l'air en pleine ébullition. Quel regard portez-vous sur elle ?

FRED : C'est vrai que ça bouge. J'aime bien DEPOTAX. J'aime aussi BALOJI et son single « ça nous rendra pas le Congo ». J'apprécie beaucoup les artistes qui ont des choses à dire (pléonasme nécessaire à notre époque). J'ai découvert aussi JAMES DEANO et son rap identité BELGE, décalé !!!!

DAVID : Oui dans le nord du pays (côté Néerlandophone), il y a des groupes qui réussissent plutôt bien, Deus, Soulwax, Dead Man Ray, 2 Many Dj's, …

MANU : Côté Francophone, la capitale est assez méprisante avec les groupes qui ne sont pas des bobos contemplatifs ; en Wallonie il est plus difficile de se produire : la misère culturelle s'ajoute à la misère économique… Mais des artistes comme James Deano, Baloji ou le groupe Girls in Hawaï sont bien présents sur la scène Belge et internationale.


AR : Merci beaucoup d'avoir répondu à toutes ces questions. Un dernier mot peut-être ?

FRED : Soyez vous-mêmes vous serez sexy !

MANU : SUPERAMAZOO REPRESENTE LA BIODIVERSITE !!!!!!!!!!!

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