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Interview : MINOU


Emilie, le 21/02/2014
Accoudés à une table sur la terrasse d'un café berrichon, je retrouve les MINOU, soit Sabine et Pierre. Entre deux discussions hors interview, le groupe confie que s’ils en sont là aujourd'hui c’est grâce à l’aide de Anne-Cécile et Geoffrey, qu’ils aimeraient bien monter à Paris même s’ils sont bien entourés dans le Berry, et qu’ils sont rassurés de voir que plein de jeunes groupes dans leur veine réussissent à se faire remarquer dans ce monde musical de brut. Y'a de la pépite dans le Berry, dis.


Vous êtes passés du groupe The Surgeries à MINOU, les styles sont bien différents. Comment en êtes vous venus à cette transition ?

Pierre : Déjà chronologiquement parlant, entre les deux il y a eu Blankass. Sur la fin de Surgeries, car on a vraiment senti qu’il y avait une fin à ce projet, on n’avait plus l’énergie du début, on est tous partis sur des envies musicales et professionnelles différentes … Et donc avec Sabine on a commencé à réfléchir à autre chose, à composer sur des morceaux qui ne pouvaient pas faire partie de Surgerie, et on est partis sur la tournée Blankass. Tout au long de cette tournée, le fait de jouer et discuter avec eux, nous a fait affiner ces chansons en suspend, les instrus ont commencé à avoir des textes.

Et est ce que c’est par la tournée avec Blankass que vous avez décidé d’écrire en français, ou c’était déjà dans vos idées avant ?

Sabine : Avant on avait déjà écrit en français et ce n’était pas du tout concluant –rires Mais finalement le français est venu assez naturellement, on avait envie de raconter nos histoires un peu perso et que les gens comprennent. C’était plus dans ce sens là. En anglais c’est plus impersonnel, la musique ne va pas ressortir pareil, enfin le français collait bien à la musique. On tenait à faire une musique accessible dans le son et dans le sens

Pierre : En fait le mot d’ordre était plutôt la sincérité quand on a commencé à jouer les titres, on ne voulait surtout pas partir dans un truc où on ferait des compromis. C’est un peu égoïste, mais c’est vrai que les groupes c’est fait de compromis alors que nous, on voulait faire notre truc et que ce soit direct au niveau de ce que l’on voulait faire passer. On ne se cache plus derrière la barrière de la langue, c’est plus dur.

Sabine : C’était intéressant l’exercice d’écrire un texte comme quand tu écris une chanson, comme tu écris une ligne de basse ou de guitare. Du coup c’est aussi difficile.

Vous avez entendu parler de la polémique autour de André Manoukian chez Didier Varrod, qui en gros dit que aujourd’hui plus personne ne sait écrire français, que les textes ne sont plus bons ni beaux … ?

Pierre : Il faut qu’il passe par les Bains-Douches de Lignières alors ! Nous on ne s’en aperçoit pas de ça parce que l’on est la tête dans le guidon, mais c’est vrai que si tu fais un petit pas en arrière tu te rends compte qu’il y a beaucoup de « jeunes » groupes qui chantent en anglais. C’est comme si le succès en France était plus mérité parce qu’il est en anglais tu vois ? Je pense que c’est par rapport à l’énergie que ça dégage. C’est vrai que ce n’est pas évident de faire du rock ou de la pop en français parce-que presque chaque mot renvoie à un artiste. C’est là que nous on prend beaucoup de temps par exemple. Mais du coup tu vois, on a vraiment maintenant, le sentiment de faire des chansons. Avec les Surgeries, on avait davantage des rythmes et des idées musicales que des textes.

Du coup avec MINOU c’est avant tout les textes ou les mélodies ?

Sabine : Maintenant on passe vraiment autant de temps sur les deux.

Pierre : On est des amoureux de l’arrangement et du bidouillage donc on passe énormément de temps sur la musique, mais les textes sont devenus très importants aussi.


Vous travaillez comment maintenant que vous êtes tous les deux ?

Pierre : pour la composition on est vraiment tous les deux, on fait ça à la maison, on prend des temps parfois sur des bouts de texte qu’on récupère, sur des bouts de mélodie que j’avais fait, on mélange et on essaye de faire un puzzle de tout ça

Sabine : C’est davantage Pierre qui écrit tout ce qui est composition musicale, il va amener une idée de texte et, c’est con à dire-rires mais moi je vais enlever à chaque fois. Je vais supprimer plein de sons que je n’aime pas enfin plutôt les transformer, ou changer les mots. Il apporte le squelette.

Pierre : Si tu veux je suis le côté new-wave du groupe, et Sabine le côté raisonnable –rires
Et donc tout ça a commencé il n’y a rien de temps, en 2012

Sabine : Euh oui c’est ça, ça fait un petit peu plus d’un an, on a sorti « Montréal » en décembre 2012.

Et vous avez déjà trouvé un tourneur qui est 3C

Pierre : Eh ouais, ça s’est fait en six mois de temps. Enfin ça s’est fait hyper rapidement mais en y réfléchissant il y a plein d’antécédents. Quand on était Surgeries, on avait cette boite en tête car on avait plein de bons échos d’eux, les groupes qu’ils avaient marchaient super bien, bref on les a démarché et on avait été refusé parce qu’ils n’étaient pas intéressés. Et puis quand on est arrivés à Issoudun on s’est fait notre petit groupe de potes, dans ce petit groupe il y en avait forcément qui avaient fait les formations (Ndrl : Les Formations d’Issoudun pour les secteurs du spectacle vivant), ces mêmes là qui ont forcément croisé des mecs qui connaissaient des mecs etc. Au final un copain à nous connaissait un bookeur de chez C3, il lui a fait passer notre maquette, il n’a pas répondu tout de suite mais un jour il a du écouter et en deux semaines de temps ça s’est concrétisé.

Vous avez de la chance parce-que les tourneurs c’est dur en ce moment !

Pierre : c’est ultra dur, on ne pensait vraiment pas qu’un partenaire comme eux allait tomber comme ça, surtout qu’on était très jeunes au niveau du live.

Sabine : Du coup là grâce à eux on fait des premières parties, on joue devant de grosses audiences, de supers scènes avec de supers sons donc c’est confort pour nous. Un autre public aussi, et on a été agréablement surpris en voyant que ces publics là ont aimé ce qu’on a fait.

Pierre : Et on continue de faire des petites salles, des clubs où on joue tout seul. Du coup quand on est seuls dans des petits lieux comme ça, on a toujours Charlie avec nous à la batterie mais également au pad quand on n’a pas la place, du coup c’est un petit peu plus électro.

Vous comptez aller vers des sons plus électro d’ailleurs ?

Sabine : Plus électroniques non, mais disons que c’est plus simplifié au Pad. Ca dégueule moins qu’à la batterie. Et ça prend moins de place –rires


Pierre : Moi je trouve que plus ça va, plus on s’électronise quand même. Dans le choix des sons et des choses, là dernièrement on a fait une compo que l’on va bientôt jouer et qui n’est que au synthé et au pad. On a pris le parti de ne pas toucher du tout à la batterie aux guitares et à la basse, et ça rend pas mal, ça ne dénote pas avec ce qu’on fait d’habitude. Mais on ne se met pas beaucoup de barrières là-dessus, on fait ce qui nous passe par la tête au moment venu et si ça rentre dans l’entité du groupe c’est cool.

Si vous aviez du remplir une note d’attention quand MINOU s’est lancé, vous auriez mis quoi ? On a déjà un peu abordé le sujet mais bon …

Pierre : Ca va être très bateau mais on souhaite que ce soit un projet énergique, sincère et mature. On voulait vraiment se prendre la tête à écrire des musiques, et à faire des bons concerts. Et puis parler d’évasion aussi, on voulait aussi que MINOU serve à s’ouvrir un peu la tête, fermer les yeux et pouvoir un peu entendre autre chose que « il pleut, tu me manques, je suis tout seul » -rires

Justement la chanson « Montréal » c’est un voyage que vous avez fait ?

Sabine : Non justement c’est un voyage que l’on n’a pas fait ! Avant d’intégrer la dernière tournée Blankass on s’est dit bon, on arrête Surgeries et puis je ne sais pas ce que l’on va faire, on s’est dit que l’on pouvait peut être partir. Bref, on était un peu mal dans notre peau et on voulait partir à Montréal. Et en fait Blankass nous on appelé, et s’est dit bon ben on ne part pas alors ! C’est comme ça que l’on a écrit la chanson, et MINOU est né de ça un peu.

Pierre : On avait cette chanson depuis très longtemps, elle avait une version anglaise, et la version française a juste encore plus appuyé le fait que nous ne sommes pas partis –rires. Ca a été le point de départ.

Et les premières scènes où vous avez chanté en français, ça vous a fait quel effet ? Vous vous êtes senti gênés ?

Pierre : Alors sur scène non, par contre en studio beaucoup !

Sabine : Ah oui oui. Les chansons il faut les chanter plein de fois avant pour essayer de s’approprier le texte. Moi je mets beaucoup plus de temps à chanter en français qu’en anglais parce qu’il faut vraiment que je me mette dans la peau du personnage. Et le public c’est vraiment différent parce qu’il écoute plus les paroles, l'attention et les comportements ne sont pas les mêmes.

Pour finir, parlons de ce que vous avez sous le coude, soit un EP tout frais. L’album d’ici une année ?

Pierre : On aimerait bien ! Pour le moment on souhaite sortir un six titres assez rapidement, pour faire un support à distribuer un peu plus conséquent. S’il pouvait voir le jour dans les premiers mois de 2014 ce serait bien. Mais je pense qu’au moment où ce maxi sortira, on aura déjà la dizaine de titres pour l’album. Pour le moment le trois titres qui est déjà sorti sert de carte de visite, surtout qu’il y a dessus une reprise (ndlr : « Holiday » de Polnareff), on l’aime bien. Et comme on dit aux personnes qui viennent nous l’acheter lors des concerts, c’est pile poil le temps du trajet de la maison jusqu’à l’école –rires.




Un merci tendre à Sabine et Pierre pour ce moment (et pour l'attente ...) !

Emilie L.

Le site officiel de MINOU
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