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Interview : Lisa Portelli


Emilie, le 13/07/2011
Présente sur la scène Jeunes Talents lors des Solidays, j'en profite pour rencontrer Lisa Portelli, alors qu'elle porte dans sa main son premier album Le Régal. Toute discrète, elle commence à répondre à mes questions, avant que la tempête Twin Twin ne vienne briser ce calme sous la tente de l'espace presse. Pas du genre à être discret, le trio taquine Lisa Portelli, qui peine à rester impassible.


Il y a quelques temps tu étais aux découvertes du Printemps de Bourges, au chantier des Francos, là tu es aux Solidays …

Oui alors le Printemps de Bourges c'était il y a un bout de temps déjà, en 2006, c'était avec un projet différent, les morceaux étaient un peu différents. Là cette année j'ai fait pas mal de choses aussi, mais c'est vrai que ça s'est plus concrétisé pour moi avec cette sortie d'album. Du coup, vu que j'ai pas mal de bagage du fait des nombreux festivals que j'ai fait avant, j'ai pu rôder mon truc, et voilà j'adore le faire, avec beaucoup moins de stress qu'avant.

Tu présentais ton premier album, qui était un auto-produit c'est ça ?

Oui, on peut même dire que c'était une maquette, qui est sortie à Reims principalement. Donc mon vrai premier album c'est celui ci, Le Régal, qui est sorti en mai, et nationalement. Ça commence à bien tourner, il y a plein de dates qui arrivent.

Et cet album tu l'as sorti il y a combien de temps en fait ?

Alors la première fois que j'ai enregistré j'avais 19 ans, et Le Régal j'en avais 24.

Et tu notes une différence flagrante entre les deux ?

Ah ouais, clairement ! En gros sur le premier j'avais une chanson sur ma grand mère décédée, j'en avais une qui parlait de coccinelle, (rires) c'était très … enfin ça faisait parti de mon âge aussi. Mais en même temps il y avait déjà des expérimentations, il y avait des choses très intéressantes qui m'ont amenée à faire Le Régal. Donc déjà je cherchais beaucoup, mais musicalement c'était moins affirmé.

Sur ton album Le Régal justement, tu as des mélodies très délicates comme ''L'échelle', et d'autres beaucoup plus rock comme par exemple ''Animal K''. Est ce qu'avoir un album en dents de scie si je puis dire était important ?

Je pense que c'est venu instinctivement, enfin c'est à dire que j'aime pas me répéter, et je trouve que c'est important de se surprendre. Mais il y a quand même une homogénéité dans cet album, même si oui ''L'échelle'' et ''Animal K'' sont très différentes, on retrouve ma patte, c'est ça qui était intéressant, faire des choses différentes tout en ayant une vraie couleur.

Tu parles d'homogénéité, et justement, je trouve qu'il y a vraiment un sens au fil des chansons, une suite logique, comme si tel titre ne pouvait pas être à la place de tel autre

Tout à fait. Quand je l'ai fait je n'ai pas pensé à ce mouvement là, et en fait au final après avoir écouté toutes les chansons, en faisant l'ordre, j'ai voulu créer justement cette chose là,. Je trouve qu'il y a des titres très terriens, et d'autres très aériens, et du coup il y avait ce mouvement là que je trouvais très intéressant. Je voulais aussi qu'on écoute l'album en entier, que ça accroche bien, qu'il n'y ait pas de temps d'ennui, pas de répétition, pour qu'on suive le voyage.


Ton album a des allures plus pop que rock, alors que sur scène ça explose. Est ce que tu avais réfléchi voire travaillé cette différence quand tu as enregistré ?

En fait, quand j'ai fait l'album, je n'avais pas le batteur qui est avec moi sur scène, du coup quand on a enregistré on a un peu fait de la dentelle, enfin on a bossé avec des gens différents, et donc il y a moins ce coté live forcément. Et après quand j'ai bossé avec mes deux musiciens on a vraiment trouvé un fond de groupe, qui fait que sur scène on a ce coté plus explosif et brut. Du coup je trouvais intéressant de pas faire la même chose sur scène, que les gens soient surpris. Il y a moins l'énergie sur l'album que sur scène.

Mais c'est agréable de revisiter un album sur scène, sinon je vois pas trop l'intérêt.

Ouais, et en fait l'album précise les choses, on entend bien les textes et les guitares. Sur scène on peut moins choper les subtilités du textes, qui sont pas forcément réalistes. Donc l'album permet de bien capter mon univers, et comprendre ce que je raconte.

Tes textes ne sont pas faciles, enfin on a pas quelque chose de bien dessiné et défini en les écoutant. Est ce que c'est pour laisser libre interprétations aux gens, ou alors est ce que c'est pour toi un moyen de pas trop te dévoiler ?

Il y a des deux en fait. Je pense que j'aime bien qu'il y ait un peu de mystère. Je parle beaucoup en image etc, et je pense que c'est aussi pour que les gens se laissent emporter par la musique et la musique des mots. Je trouve que ça transporte plus. Moi j'écoute beaucoup de choses en anglais, je comprends pas l'anglais, et je trouve qu'il y a ce truc là de pas forcément comprendre. Mais en même temps mes textes racontent vraiment quelque chose, donc il faut prendre le temps de les comprendre. C'est ce que j'aime par exemple chez Bashung, parfois il y a des textes où j'entends la musique des mots, j'aime comment ils sonnent, et après je me dis ''ah mais en fait il parle de ça''. Puis je me sens vraiment musicienne à la base, c'est ma formation, je me sens pas proche de la chanson française en fait.

Tu me parlais de Bashung, et justement je voulais faire référence à lui notamment pour ta chanson ''Vaste vague'', qui fait très poème chanté, à la Bashung.

Oui ! En fait cette chanson je voulais pas la mettre au départ, je la trouvais trop barrée, et en fait je me suis rendu compte qu'elle était assez identitaire. J'expérimentais vraiment quelque chose, et au final je me suis dit que c'était intéressant de montrer que dans la chanson on pouvait tenter des choses. La boucle dedans est venue totalement au hasard. En fait je travaillais, et à un moment j'ai appuyé trop tôt sur une pédale, ce qui fait que ça a enregistré le truc, et j'ai pas réussi à la reproduire cette boucle là. Je trouvais ça intéressant donc j'ai voulu la garder. Elle est aussi influencée par Rodolphe Burger, je sais pas si tu connais, il est pas très connu, mais il fait beaucoup de musiques dark, très parler, qui donne cet univers là très particulier.

Comment nait un texte chez toi ?

En fait, ça dépend, mais souvent j'ai besoin d'être dans le calme, des fois pendant une semaine je vais m'enfermer. C'est pas évident pour moi d'écrire des textes, c'est plus facile de faire de la musique, donc il faut que j'aille chercher en moi et en général il y a un sens assez existentiel, comment on se positionne par rapport au monde, c'est assez contemplatif. Et donc j'ai besoin de ressentir quelque chose de fort.


Donc tu vas pas te mettre à un bureau en te disant ''bon aujourd'hui j'écris trois chansons''

Ah si ça m'arrive de m'imposer une écriture. Mais souvent c'est un sujet que j'ai en tête, par exemple récemment j'ai écris une chanson sur le voyage, les choix dans la vie, quand l'entourage ne comprend pas forcément ce qu'on veut etc. Donc je l'avais en tête ce sujet, je voulais que ce soit une course musicalement, mais j'ai plein d'éléments dans la tête et avec ça je vis tous les jours et au bout d'un moment ça va sortir. Mais il me faut un sujet, et après je vais trouver les mots qui vont colorer ça. Ça demande d'être sacrément alerte dans la vie, de vivre pleinement les choses, d'être à l'écoute. Et ça c'est fascinant. Ça me force à bien regarder les choses, et aller plus loin, parce que des fois on a tendance à s'enfermer dans nos visions.

Quand tu es entrée en studio, tu avais une idée précise de ce que tu voulais donner ?

Ce qui compte c'est quand même les morceaux à la base, donc si les morceaux sont bien guitare voix .. après je me dis que les morceaux vont révéler les arrangements. Donc j'avais mes morceaux en sachant ce que je voulais mettre, et c'est venu très naturellement. Et puis non c'est bien de pas trop prévoir, les musiciens m'ont surprise, c'est bien qu'ils soient créatifs ! Donc il y avait Lionel Gaillardin qui a réalisé l'album, et Yan mon guitariste, on a essayé de trouver un son à deux guitares qui n'est pas simple. Ensuite un batteur est venu etc. Et en fait il y a très peu d'arrangements sur l'album, il est pas très fourni, Lionel voulait vraiment qu'on capte les chansons à la base, qu'on entende bien la guitare, ma voix et les textes.

Et pourquoi ''Le Régal'' en titre ?

En fait j'avoue que je savais pas trop comment l'appeler cet album. Je voulais un titre tape à l'oeil, efficace, mais qui me ressemble. Au début j'étais partie sur ''Animal K'', mais ça connote un coté trop animal par rapport à ce qu'était l'album. ''Le Régal'' je l'ai composé bien après avoir enregistré l'album, la maison de disque a beaucoup aimé donc on s'est dit qu'on allait le mettre. Et c'est un titre plus sucré que les autres, donc on trouvait ça bien de le mettre en valeur, parce que c'est un premier album, et peut être pour donner une visibilité. Je pense que mon projet n'est pas forcément évident, il y a des morceaux très personnels, avec une identité très forte -pas tous-, donc c'était peut être plus important de mettre ce titre là en valeur.



Merci beaucoup à Lisa Portelli, ainsi qu'à toute l'équipe des Solidays !


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