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Interview : Lippie


Emilie, le 18/06/2012
Lorsque l'on tape Lippie sur internet, et que l'on cherche des images correspondantes, on tombe sur une flopée de rouges à lèvres, de bouche en cul-de-poule, et de bimbo en plastique. Ironie. Lippie, la vraie qui fait de la musique, est d'une simplicité et d'un naturel débordant ce qui a rendu notre entretien d'une sincérité déroutante. Comme sur scène. Interrogée moi même par la jeune brune, nos échanges débordent du cadre de la simple interview, et écrasées dans ce canapé rouge, nous oublions presque le but premier. Si son magnétisme fonctionne avec tout son public en concert, nous ne sommes pas près d'oublier Lippie ...


Tu as fait pas mal de scène toute seule et maintenant tu es avec un petit groupe. Tu peux me retracer ton parcours jusqu'ici ?

Oui, j'ai fait beaucoup de solo pendant huit ans, et sur mon parcours j'ai rencontré des gens, des musiciens. Il y avait Black and White Skins en collectif d'artistes parisiens, on avait Hindi Zahra, Twin Twin, on était pas mal et des gens de talents, Cocorosie notamment, et puis Spleen m'a fait jouer sur quelques scènes. Le collectif nous permettait d'avoir des scènes sympas. Pendant mes solos j'ai aussi été choriste d'Hindi Zahra au Maroc. Voilà, sinon j'ai quand même continué mon travail solo en essayant certaines formations à des moments mais il n'y avait pas d'albums donc j'ai pas crée de groupes finalement, quand j'ai eu mon album j'ai pu en créer un. Mais les solos je continue de les faire et je les fais avec joie, c'est une autre approche de la musique et de moi, de ma personnalité musicale, c'est pas pareil (rires)


Ton répertoire change aussi du coup ?

Ouais ouais, c'est moins conventionnel le solo. Il y a des artistes qui jouent solo, de bons musiciens qui font toujours tout solo

Comme Mesparrow par exemple qui fait que des boucles

Ouais voilà ! Je suis guitariste aussi mais là je joue moins de guitare sur la formation en groupe. Quand je suis seule j'ai ma guitare, je fais des boucles, ça peut arriver que j'ai un clavier, je change d'instrument.


Pourtant au début tu n'étais pas lancée pour être musicienne

Non parce que j'étais partie pour faire une école d'art graphique, j'ai fait une école d'arts appliqués, mes profs m'ont dit ''écoutez allez faire du théâtre mademoiselle ce sera bien mieux pour vous'' (rires) je te jure ils m'ont dit ça, du coup je les ai écoutés et j'ai fait une formation de comédienne. Et après la musique, j'en ai toujours fait mais c'était mon exutoire suprême quoi, c'était vraiment l'unique endroit où je me permettais tout sans penser à rien. Mais non, je n'aurais jamais pensé faire de la musique.


Tu aimes beaucoup le déséquilibre dans la musique, ça viendrait de là ?

Je pense aussi qu'il y a la légitimité dans les arts. C'est difficile de s'y sentir légitime, sauf si tu es un enfant de ça, que tu as baigné dedans, mais moi de là où je viens j'ai du mal à me dire que j'étais suffisamment bien pour le métier. J'admire les musiciens, et quand tu n'es pas un excellent technicien mais que tu as quand même quelque chose à dire, c'est ça l'originalité, c'est ça qui te démarque aussi, je pense. Donc il y a la légitimité mais aussi le désordre que j'installe parfois un petit peu c'est plus humain, mon rapport avec l'humain, le questionnement, le fait que tout n'est pas acquis, qu'on doit se battre. J'ai voulu le montrer, maintenant je me calme un petit peu, je suis un peu plus sereine parce que j'ai déjà fait ce que j'avais à faire. Mais c'était vraiment plus pour l'humain quoi, pour qu'il se libère de certaines choses tu vois, parce qu'on a l'habitude d'être comme ça mais il faut donner pour recevoir.


Ce que tu fais me fait penser à du PJ Harvey, sur scène tu as aussi une certaine énergie …

Ouais c'est quelqu'un que j'ai écouté, Shannon Wright aussi de qui j'étais super fan. J'écoute pas mal de Public Ennemies, Fishbone, Bad Brains, enfin des groupes qui ont beaucoup de messages.


Concernant ton album, tu l'as enregistré super vite !

Ouais, genre en un mois et demi ! Dans le château en dessous de Châteauroux, à la campagne et aussi un peu à Paris, et on a fait le mix à New York avec John Forté que j'ai rencontré mais vraiment à dix jours après avoir enregistré mon album avec une équipe parisienne. Et puis finalement on se rencontre avec John, on fait un morceau, on s'entend bien, c'était pas du tout prévu ! Et du coup au dernier moment j'ai dit ''eh bah on va le faire avec John'' (rires) et on a fait ça tout simplement. C'était simple comme bonjour. Du coup ça amenait aussi une fraîcheur parce qu'il y a une pureté dans une rencontre, il n'avait aucun a priori sur mon passif et sur qui je pouvais être, alors que d'autres oui. Donc c'était super de travailler avec lui.


Et le mixage collait aussi avec ce que tu voulais ?

Ouais ouais, j'ai quand même collaboré avec lui sur la production mais je lui laisse son mérite sur la réalisation et sur la production, c'est vraiment le producteur du disque. Mais j'ai quand même donné mon avis plusieurs fois, c'est sympa de bosser en groupe, en équipe, quand tu rencontres quelqu'un comme ça on était que tous les deux donc au bout d'un moment tu fais confiance en l'autre personne, à son histoire, et je me suis dit que je laissais partir la chose. On le partage, c'est à nous du coup, c'est plus que à moi.



Ça t'a pas fait étrange de donner comme ça ton projet alors que t'avais bossé seule dessus ?

Bah si. Mais je crois que grandir c'est aussi ça, c'était de partager. Et ça vaut la peine parce que seul on se raconte des histoires mais à deux c'est différent, il y a deux points de vues différents, ça enrichit ta musique et ça ouvre des fenêtres sur tes pensées ou sur autre chose. Et aussi John il a apporté beaucoup car il a vu en moi ce côté plus femme, il a pris ce qu'il y avait au présent et pas au passé. Il a réussi à amener une douceur, ma douceur, qui est très importante et voilà pourquoi je suis contente. Il a ramené de la lumière dans ma musique parce que j'étais un peu plus sombre, mélancolique, obscure, à rester sur le passé beaucoup alors que John m'a amené plus vers le présent.


Dans les paroles ou dans la musique ?

Dans les deux. Non dans la musique. Dans le chant aussi, la façon d'avoir enregistré ma voix, d'avoir chanté de cette façon sur le disque, d'avoir mis la voix en avant comme ça, toute une forme de production qui a donné une couleur au disque.


Sur ton Myspace il y a des featuring qui ont l'air beaucoup plus expérimentaux. C'est une autre facette de toi ou c'est pour tester ?

Disons que c'est que j'avais envie que les gens puissent découvrir ça, c'est pas mon projet, ce sont des collaborations et heureusement qu'on en a plusieurs. Donc c'est ce qu'il y a autour de Lippie, c'est de la production musicale, c'est pas forcément scénique


Je voudrais parler de la pochette, qui est quand même assez marquante. Ton portrait presque passé sous l'eau, c'est quelqu'un qui te l'a fait ?

Des coulures oui ! C'est un petit peu l'univers proche du milieu urbain, c'est un ami qui me l'a fait. Un jour il m'appelle et me dit ''ouais j'ai un portrait de toi'', en fait il avait une photo et il a fait ce portrait. Ca tombait un peu au moment où on en était à l'image, je l'ai vue, je me suis pas tout de suite dit que ça allait être la pochette, je lui ai d'abord dit ''ah dis donc toi tu peins ?'' (rires), il avait gardé le secret et finalement j'ai pas réfléchi bien longtemps et je l'ai choisie. Puis il y a aussi le fait qu'une photo peut pas remplacer une peinture parce que c'est vraiment une création, elle a pas existé avant c'est sûr.



Merci à Lippie pour cette rencontre et cet échange, ainsi qu'à François de 3ème Bureau !

Le Myspace de Lippie
Son facebook


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