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Furia Antistatic 2008


Jerome, le 31/10/2008
Ah, le mois de novembre... Le froid qui arrive, les jours qui raccourcissent et la désormais incontournable Furia Antistatic. Depuis le début, le collectif gravitant autour de la manifestation se met en quatre pour proposer une affiche mêlant groupes du moment et formations nettement plus underground. Profitant de l'attrait de certain pour en faire découvrir d'autres. Intention des plus louable justifiant à elle seule le déplacement. Mais quand l'affiche de l'édition 2008 est tombée, difficile de trouver la faille. Et la vision du parking du Bikini aux trois quarts vide lors de l'ouverture des portes reste encore aujourd'hui quelque chose de difficilement explicable. C'est vrai que Uncommonmenfrommars, JMPZ et surtout Psykup ne sont prévus que plus tard dans la soirée. Mais attaquer par From Monument To Masses précédé d'un autre groupe américain (A. Armada) nous laissait imaginer un début de soirée nettement plus mouvementé. On imaginait des gens se battant pour s'arracher les dernières places ou pour pénétrer dans la salle, et des filles en transe. A la place, le rabattage était de mise pour éviter au premier groupe de jouer devant une salle vide, et les filles désinhibées ne feront leur apparition que bien plus tard. Difficile à croire.


Alors. Le public toulousain aurait-il perdu toute curiosité musicale ? Où est-ce parce que nombre d'étudiants durent rentrer chez leurs mômans en ce vendredi soir ? Peut importe, car au fond, ils ne doivent pas trop se douter de ce qu'ils ont raté. Ils ne pourront pas se vanter d'avoir pris une grosse claque dans la tronche par un groupe qu'ils ne connaissaient pas, sur fond de post-rock aérien emmené par un batteur déchaîné. Alternant envolées de notes et explosions sonores, A. Armada réussi rapidement à emballer les quelques spectateurs égarés, sans tomber dans la démonstration ou la répétition. On se demande encore comment tout les buveurs de bière postés à l'extérieur n'ont pas rappliqué fissa en entendant ce qu'il était en train de se passer. Et on ne pouvait finalement pas espérer meilleure mise en bouche avant de passer la vitesse supérieure avec From Monument To Masses.

Un peu comme le passage d'un groupe comme 31Knots durant l'édition précédente, réussir à faire venir FMTM dans la ville rose le temps d'un concert est déjà un petit exploit. Mêlant l'efficacité d'un post-rock digne d'un Fugazi à des samples politisés, les trois californiens oeuvrent en véritables orfèvres du son, à tendance expérimentale. Avec un côté méticuleux et appliqué, la musique de groupe ne laisse aucune place à l'improvisation et les échanges avec le public se font trop rares pour espérer créer une réelle symbiose. Difficile en effet de se permettre quelques écarts quand des samples courent derrière vous. On se contentera du coup d'apprécier la richesse des compositions, fidèlement retranscrites sur scène, laissant de côté le côté un peu froid du combo pour mieux se focaliser sur des parties instrumentales de haut vol.


Et c'est durant ce changement de plateau que choisi le slammeur Zob pour inaugurer la petite scène de la salle, histoire de faire patienter tout le monde avant la venue de la première tête d'affiche de la soirée. Seulement, difficile de faire entendre sa voix et ses textes au pays des furieux. Même accompagné d'un acolyte en guise de beat-box. A moins que le côté un tantinet arrogant et suffisant du bonhomme n'en ai agacé plusieurs. Pourtant, certains textes auraient certainement mérités une écoute plus posée.

Mais pas le temps d'avoir des états d'âme. Car quand les Uncommonmenfrommars foulent les planches, c'est rarement pour faire de la figuration. Seulement ce soir là, ils n'étaient pas les seuls à vouloir se donner en spectacle. Au point qu'ils furent à un doigts (dans la culotte ?) de se faire piquer la vedette par une punkette à cheveux verts déchaînée. "Des nichons dès le deuxième morceau ! C'est bon signe !". Tout à fait mon chère Motor Ed ! Et qu'importe si les dit-nichons squatterons la scène durant quasiment tout le concert en tentant parfois d'aller se frotter au musicos, ou préférant s'écraser dans la fosse sans même se préoccuper de savoir si quelqu'un dessous était prêt à les rattraper. Mais il en faut nettement plus pour chambouler nos punk-rockeurs franco-américain préférés, continuant d'headbanger et de sauter comme à chaque fois, reprenant aussi bien les titres de leur dernier album que ceux ayant fait leur réputation. Et après la distance mise en place par les deux groupes précédents, le passage des Uncommonmenfrommars armés de leur bonne humeur communicative donne un visage nettement plus festif à la soirée. En plus de multiplier le taux de remplissage du Bikini par trois ou quatre.


Et alors que Zob déroule sa deuxième prestation dans la même ambiance d'indifférence générale que précédemment, la scène de JMPZ prend tranquillement forme. Trois écrans, une batterie située complètement sur le côté afin de libérer la place pour Rudi et son didgeridoo mais également pour un Ben complètement survolté. La formation atypique ne mettra d'ailleurs pas très longtemps à prendre les commandes de la soirée en déversant leur fusion dub-électro-métal sur une fosse présente en nombre pour supporter les maconnais venu défendre leur dernier album (Sound Asylum). Palliant au manque de chanteur par la venue de guest en vidéo, la fin de concert se terminera par "Bizarre", titre ou un Reuno (Lofofora) en costard blanc viendra donner de la voix. Petit sourire entendu quand on se rappel son passage en chair et en sueur pour clôturer l'édition 2007 de la Furia Antistatic.

Après le slammeur Zob, c'est à Semi-Playback d'occuper la petite scène située sous l'escalier pour le premier des deux intermèdes musicaux qui leurs sont attribués. Formation intéressante (duo guitare - batterie) oeuvrant dans un power-rock agrémenté de quelques samples, le groupe réussit plus facilement à attirer quelques oreilles curieuse que leur compère du soir. Quelques titres intéressants en attendant la venue de la tête d'affiche locale.


Car quand Psykup joue à domicile, c'est toujours un événement. Mais quand le groupe se pose en tête d'affiche de son propre festival (rappelons que l'ensemble des membres du groupe gravitent autour du collectif Antistatic), la date prend rapidement une tournure exceptionnelle. L'adhésion du public est forcément immédiate. Surtout quand MiLka (chant) et Ju (guitare) s'amuse comme à chaque fois à ponctuer leur set de quelques interventions complètement décalées, en opposition totale avec l'aspect plutôt radical de leur musique. Au jeu des blagues potaches, on acquiesce sans réserve. Même concernant l'entracte des plus démonstratif pendant lequel Ju a bien failli perdre une couette sous les assauts d'une demoiselle à l'affection débordante à tendance agressive. Mais là aussi, il en aurait fallu bien plus pour entacher la soirée. Le groupe réussissant sans problème à rebondir pour mieux relancer la machine en alternant aussi bien morceaux de leur dernier album (We Love You All) tels que "My Toy, My Satan", "Birdy" ou encore "Color Me Blood Red" avec quelques titres plus anciens : "Your Vision" ou encore "Love Is Dead". En une heure et demie, le groupe se chargera de plier la soirée, ne laissant debout que les plus vaillants pour accompagner la seconde prestation de Semi-Playback et épauler le trio de Tamtrum chargé de clôturer cette Furia.


Car on imagine facilement la déception des trois déjantés venus d'Aix lors de leur entrée sur scène à la vue de la maigre poignée de personnes ayant résistée au passage du combo toulousain. Pas évident de lâcher complètement les chevaux dans ces conditions. Ce qui explique un peu le concert version diesel du groupe. Malgré ça, les amateurs d'électro dark ne seront pas déçus. Rythmes binaires, stroboscopes qui vous grillent les pupilles et chant haché à souhait, Tamtrum déballe ses attributs devant un reste de salle partagé entre regard dubitatif et extase frénétique. Ca sent le cuir et la sueur, le sexe et la dope. Même si tout cela tend finalement à se répéter un peu.


Difficile de ne pas tirer sa révérence après le passage de Tamtrum. D'un point de vue musical, cette édition 2008 de la Furia Antistatic a de nouveau tenue toutes ses promesses. Reste quand même ce petit arrière goût un peu amère, cette sensation étrange que le public n'a bizarrement pas répondu présent. A moins que tout cela s'inscrive dans le constat un peu effrayant relayé par les artistes au cours de la soirée : les concerts alternatifs ont de moins en moins la côte et certaines salles souffrent même d'une nette baisse de fréquentation. Alors, déjà que l'industrie musicale continue de pourrir de l'intérieure, n'allons pas en plus nous tirer une balle dans l'oreille. Sortez de chez vous, faites du co-voiturage. Prenez votre vélo, les transports en commun ou appelez les pompiers pour qu'ils vous déposent à la salle la plus proche, ce que vous voulez, mais soutenez les artistes et les manifestations locales. Pour que vive le collectif Antistatic. Pour que la Furia continue de nous en mettre plein les oreilles d'années en années. Car si demain nous n'avons plus que le choix de festivals gérés par de gros consortium bien grassouillet du porte feuille, type Rock En France ou le Main Square Festival, nous ne pourrons nous en prendre qu'à nous même. Amen.


Un grand merci à Mathieu ARTAUD et au collectif Antistatic.
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