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Festival Rock Preserv'


Christine, le 10/08/2011

Rock Preserv' 2011 : ambiance et live-reports

Vendredi 22 juillet : On n'a pas tous les jours 20 ans.


Arrivés vendredi en début d'après midi, nous sommes accueillis par Mélinée, la chargée de communication qui nous pilote sur le site, agrandi cette année sur 28 ha, trois scènes, avec un off à l'écart pour la tranquillité des artistes en dehors des concerts. Tout est fait pour favoriser l'accueil. L'espace presse pour les interviews nous surprend agréablement, installé sous une tente, la déco type berbéro/auvergnate est chaleureuse et sympa.
Marc, le frontman de No One Is Innocent nous y rejoint pour une interview décontractée, puis, shooting photo terminé, nous nous rendons sur le site même du festival. Nous sommes en avance, l'ouverture des portes n'aura lieu que dans 2 heures, ce qui nous laisse le temps de rôder et de humer l'ambiance des derniers préparatifs.

Le Festival Rock Preserv' est le plus grand festival rock solidaire d'Auvergne. Le mot d'ordre, c'est échange, bien relayé par l'ensemble des bénévoles que nous allons croiser pendant ces deux jours : disponibles, conviviaux et à l'écoute.
Au coeur du site du festival, un chapiteau rouge accueille les associations de prévention et de solidarité On retrouve AIDES et Handi-Gene, partenaires historiques du Rock Preserv', mais aussi la Lutte anti-alcoolique, l'Association AGILE (qui défend les droits des homosexuels, des bisexuels et des trans-sexuels), SOURIRE, qui participe à un projet de centre d'accueil au Cambodge, un stand sur la prévention du diabète, un stand sur l'Afrique de l'ouest, et la Ligue d'Enseignement qui présente le Service Civique et le bénévolat.
Autour de nous, des stands plus mercantiles font face aux indispensables buvettes et espaces de restauration qui nous le verrons, accueilleront le plein de festivaliers pendant les alertes pluie !

Il est 19h30, les Roule Ma Poule s'installent sur la scène n° 2. Si le nom démontre que le sérieux n'est pas de rigueur la bande de copains adepte du "Rock libre" se doit de chauffer les premiers visiteurs, avec leur Rock punky festif. Tâche ingrate pour ce combo sympathique, le public est clairsemé, les nuages menacent, les organisateurs ont les yeux levés vers le ciel.

Site des Roule Ma Poule
les photos

Rafales de vent et pluie torrentielle, nous y sommes ! Devant la grande scène, la question se pose : on continue ? mais la motivation des bénévoles, les visiteurs déjà présents et souriants sous leurs capuches, les artistes toujours partants, font que l'on ne souffrira que d'une petite demie-heure de retard dans la programmation, "The show must go on" !
Les plus anciens, cachés sous des bâches ou à l'abri des buvettes, échangent sur la pluie à Woodstock, pendant que déjà, un petit groupe de jeunes gens démarrent dans le rire une bataille de boules de...boue...

Faire se répondre et synchroniser la musique traditionnelle égyptienne et l'Electro, les thèmes arabes et le tempo occidental, faire jouer côte à côte un violoniste punk à crête violette et un joueur de rababa (violon traditionnel égyptien ) en djellaba , accompagner aux sampler les mélopées et la voix envoutante de Sayed Emam, pari réussi pour le magnifique set de Egyptian Project ft Orange Blossom, démonstration époustouflante de la force de rassemblement et de fusion de la musique. L'alchimie fonctionne , le résultat est sublime et ensoleillé !

Site de Egyptian Project
Site de Orange Blossom
Les photos

Sous les pieds des auditeurs et des danseurs du public, qui a commencé à se rassembler, le sol détrempé se transforme en patinoire. Nous traversons en glissant pour attendre Down In Anger devant la petite scène .
Quelques farfelus déguisés, dont certains en fauteuils roulants, en profitent pour se faufiler au milieu des visiteurs .
Tout au long de la préparation du festival et pendant les deux jours, les handicapés sont aussi actifs que les "valides" : ensemble ils travaillent sur la façon d' accueillir au mieux les festivaliers handicapés, mais ils démontrent aussi que l'ont peut être dans un fauteuil et s'occuper de la sécurité en front-stage, bosser au Off à la restauration, et participer à l'animation générale sur le site, avec la Cie Elixir, cirque de rue et déambulation.

Mais soudain le ton monte. Rage, gros son, mélange de Metal, de Rock et de HipHop, Down in Anger est sur la scène. Entre Egyptian Project et Tiken Jah Fakoly, il faut avouer que ça nettoie les oreilles, et le combo formé dans la capitale clermontoise en 2009 est là pour nous rappeler nos autres racines, binaires et colériques .

Site de Down In Anger
Les photos

Tiken Jah Fakoly, attendus par de nombreux fans, rassemblera le plus de monde en ce premier jour du Rock Preserv'. Sous des lumières rouges et vertes, la star ivoirienne du reggae nous distille son message sur les rythmes reggae pur jus. Tiken démarre son set calmement, "guru" de la paix, de la musique et de l'amour, il lève la main, bénédiction..? Mais le rythme s'accélère petit à petit, la danse de Tiken change de tempo, échauffé, il chante plus fort, il saute plus haut...pour finalement tomber la toge et se retrouver bras nus et musclés, tshirt près du corps, visage tendu, poing levé et chant revendicatif, dénonçant l'exploitation de l'Afrique et la mondialisation : ."Afrique, un continent où tout reste à faire", chanson "Vieux Père", qui s'adresse aux jeunes africains, "ouvrez les frontières"....le guru s'est transformé en militant . Le public danse. Et nous on s'interroge, sans doute un peu blasés : on n'y croit pas, ça manque de feeling, et le set nous lasse au bout d'une demie heure. (Bob, revient !)

Site de Tiken Jah Fakoly
Les photos

C'est une édition un peu spéciale pour le Rock Préserv' : cette année il fête ses 20 ans. Beaucoup de questions se posent sur les évolutions du festival, sa programmation notamment. Nous en discutons avec quelques bénévoles et des spectateurs.
Mais pour ceux qui aurait oublié ce pourquoi le Rock Preserv' a été créé, pour ceux qui nous ont susurré : "ça devient le Rock Variet'", No One is Innocent va se charger de remettre les pendules à l'heure :
Contexte : vous avez suivi et peut être dansé sur la voix de Tiken Jah Fakoly. Vous venez d'apprécier la prestation de la compagnie Elixir et applaudi le feu d'artifice tiré en l'honneur des 20 ans du festival, il est plus de minuit et vous sentez un petit relâchement musculaire, précurseur des premiers bâillements.....
Sur la grande scène plongée dans le noir un battement puissant retenti, une sirène d'alarme en fond...public du Preserv', te voilà averti...
Marc et sa bande font leur entrée sous les hurlements du public avec "US Festival".
La suite sera non stop : Les titres de Drugstore alternent avec les incontournables et toujours d'actualité "Revolution.com", "Nomenklatura", le relativement doux "L'Amour de la Haine", "La Peau".... On le sait, No One est un groupe de scène, et la line-up actuelle fonctionne parfaitement. Le couple Marc/Shanka est à fond, c'est imparable, c'est savoureux, c'est physique, c'est nerveux, c'est ce qu'on attendait. Et on en redemande. et quand le quintette fait mine de partir, un rappel sera juste suffisant pour satisfaire les festivaliers déchainés. Mais où sont donc passés les détracteurs de Drugstore ?
Marc invite les filles à monter sur la scène...des gars vont taper l'incrust, et c'est avec le jump frénétique de "Drugs" que No One va saluer les fidèles : fidèles au groupe, fidèles au festival, et fidèle au gros son qui déchire.
Le set de No one sera pour nous un des meilleurs moment du Rock Preserv'.

Site de No One is Innocent
Les photos

La programmation va continuer sans nous avec le Punk-Rock-Ska de Foolish et l'Electro de Beat Torrent, qui vont faire danser les couche-tard du camping jusqu'à point d'heure.
La pluie ne s'est plus manifestée depuis cet après midi, bon présage pour le lendemain.

Samedi 23 juillet : Un festival à programmation variable


Rock Preserv' est un festival rural, installé dans un champs qui s'est vite transformé en gigantesque terrain boueux et glissant suite aux averses du matin, mais qu'à cela ne tienne, quelques bottes de foin étalées sur le sol détrempé ont vite transformé cet inconvénient et dès samedi, la paille accueille 6000 personnes, venues en famille et confortablement installées....par terre.
Pendant l' interview avec les Turbo Tigers, La Connecta fait son Rap sur la scène 2, suivi par Hill Valley. Les jeunes clermontois vainqueurs de la première édition du tremplin Delazique tournent sans discontinuer depuis leur victoire. Leur rock influencé par les Foo Fighters, Block Party ou Foals, porté par deux chanteurs énergiques, un combo bien furieux sur la scène, rencontre partout un franc succès.

Paki Star prend la relève et nous offre un chouette moment de chanson française, enlevée, fraiche, portée par la voix de Paki, auteur compositeur et interprète du groupe, aux textes travaillés.
Site de Paki Star

Un festival sous le signe de l'Afrique...et pourquoi pas le World Preserv ?
Egyptian Project Ft Orange Blossom, Tiken Jah Fakoly hier, HK et les Saltimbanks et Yannick Noah aujourd'hui...les rythmes africains ont égayé le ciel chargé de nuages de Broût-Vernet.
On part vers l'Afrique du Nord avec les chansons très engagées et politisées de HK et de ses saltimbanques. (A ce sujet, on se demande d'ailleurs où sont passés les électeurs de Sarkozy...pas dans le public visiblement). Pour distiller ses messages, HK fait le choix de la dérision et prend le parti d'en rire. Se présentant comme un "ch'ti, mais en plus bronzé", il enchaine ses chansons aux référencesmusicales multiples : Afrique, Blues, HipHop, chanson française (on entend du Brel, la voix de Piaf ?), accompagné par des musiciens déjantés, clavier, accordéon, guitare, basse....le set est un show, à l'énergie qui se veut communicative. Sympa pendant un moment...

Site de HK
Les photos

Pour nous remettre les oreilles et les jambes en place, rien de tel qu'un bon bol de Hard Rock. Et si quelques festivaliers avaient besoin d'une médecine, Les Turbo Tigers vont l'administrer. "Are You Ready to Rock ?" démarre le set des disciple des Twisted Sisters, de Motorhead et d'ACDC, venus du fond de leur Amérique auvergnate (et la route est longue !) défendre leur dernier album No Butts, No Glory", à grand coup de riffs de guitare. Bruce et Zak sont souriants et les frappes sur ses fûts de Buc Buster nous rassurent sur sa capacité à se dérider. Pas de prise de tête, le Rock est là pour la fête et pour se faire du bien, proposition suivie par le public qui visiblement apprécie.

Site des Turbo Tigers
Les photos

Retour à la grande scène, il est 21h30.
Yanniiiick...
La tête d'affiche, c'est lui, ce samedi soir à Broût-Vernet.
Avec deux semi remorques et un bus-tour, c'est la grosse machine Noah qui s'installe.
Le show est bien rodé, c'est un spectacle qui est donné, tout est prévu, minuté, chorégraphié : sourires, saluts de la main au public, yeux dans les yeux avec les fans...Le bain de foule va durer cinq bonnes minutes : Noah va loin au milieu du public, il s'offre . Poing levé sur ses chansons "engagées", chaleur dans la voix lorsqu'il rend hommage à son grand père ou à Angela Davies, échange avec le public, humour...tout est dosé... artificiel.
Mais ça fonctionne ! 6000 personnes reprennent ses chansons (il chantera tous ses tubes, pendant un concert d'une heure et demie), 6000 personnes qui dansent, qui répondent à ses sollicitations, qui l'appellent, le cherchent du regard.... enfants, grand parents, hommes, femmes, venus en famille, tous sont conquis.
Constat.
Une dernière chanson, reprise de " New York avec Toi" de Téléphone ("le meilleur titre du concert", me chuchote-t-on à l'oreille) clôture le set.

Site de Yannick Noah
Les photos

L'intérêt , finalement, c'est que la plupart des festivaliers venus voir Noah ce soir vont rester pour la suite, et vont donc avoir droit à une véritable défibrillation sonore.
Les techniciens déménagent la grande scène pour laisser la place à des fûts de ferraille. Pendant ce temps, changeant d'allure à chaque apparition, la Cie Elixir continue à animer le festival par ses déambulations extravagantes et pittoresques. La compagnie de théâtre urbain joue avec les éléments : le feu, l'air...le but : étonner, surprendre, par des créations fabuleuses. Elle nous présente son second spectacle très visuel et envoutant, l'endiablé "Flamm&Co " .

Site de la Cie Elixir


Un groupe ? une bande ? une tribu...inclassable...samedi à 0h15 les Tambours du Bronx sont venus réveiller nos sens.
Puissant, sauvage, séminal, comment décrire le spectacle et les frappeurs ? L'un après l'autre, ils viennent en front de scène pour guider leurs compagnons, tels des chamans. Ils dansent, brutes, le corps comme possédé, les yeux hallucinés, ils crient, provoquent le public. Les tambours résonnent , au plus profond de notre cerveau reptilien. Les fûts sont défoncés par des barreaux de chaise. Les machines accompagnent depuis quelques temps le groupe, et tout en restant discrètes, tout au fond de la scène, elles mettent en valeur la puissance dégagée par les éphèbes cogneurs.
Les Tambours nous font remonter aux confins de la musique. "Et dieu créa le son" et nous, on voudrait que ça dure jusqu'au bout de la nuit.
Pour quelques heureux récipiendaires, un bâton servira de souvenir, pendant que quelques disciples, sous les étoiles, frappent des barils offerts par les membres de la troupe.

Site des Tambours du Bronx
Les photos

C'est terminé pour nous, nous décidons de rester sur cette dernière sensation intense. Missil va clôturer la soirée, sous le signe de l'Electro.
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