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Art Rock 2007


Pierig, le 15/04/2007

Samedi 26 mai

Petit Théâtre, the place to be?


Tandis que les Rita Mitsouko ou Abd Al Malik se faisaient entendre sur la grande scène Poulain-Corbion, le petit théâtre de la Passerelle proposait une affiche terriblement alléchante.

17h30. C'est le DJ japonais Ryoichi Kurokawa qui ouvre le bal, avec son electro bruitiste et hyper-expérimental, à base de larsen et autres parasites sonores. A réserver aux initiés : ce ne sont pas les projections d'images un brin abstraites qui rendront cette prestation plus amicale.

18h30. Un peu refroidi par le précédent concert, c'est avec circonspection qu'on regarde les six musiciens de Do Make Say Think se lancer dans une performance très planante, un peu prise de tête... en un mot : pénible. Et puis, peu à peu, la mayonnaise prend. La musique décolle, les solos prennent des allures de chevauchées épiques. Le sextet dégage quelque chose de sauvage, une ambiance électrique et électrisante dans laquelle on se plonge, on se perd. Toute la salle retient son souffle, tandis que sur scène, les Do Make Say Think semblent en transe. Un spectacle d'une intensité rare, qui se termine beaucoup trop vite.

22h00. Sans doute l'endroit où il fallait être ce samedi. La nouvelle est tombée quelques jours avant le début du festival : Patti Smith donne un concert devant 200 privilégiés, la veille de la grand-messe de Poulain-Corbion. C'est en serrant fort son billet, précieux sésame, qu'on entre dans le Petit-Théâtre, qui résonne encore des excellentes vibrations de Do Make Say Think.

A ce stade du récit, il convient de décrire les lieux. Un théâtre à l'italienne, avec les loges, les balcons et le poulailler de rigueur, le velours rouge qui va bien, le tout dans un endroit tellement petit qu'on a l'impression que rien qu'en tendant le bras, on pourrait aller chercher une bière en coulisses. Du coup, on se retrouve assis à un balcon, à environ deux mètres de dame Patti.

Alors forcément, l'atmosphère est chaleureuse. Patti Smith est juste en face, avec son groupe (dont son guitariste historique, Lenny Kaye), en formation accoustique. Détendue (presque à l'excès, tellement elle semble à l'ouest), la chanteuse gratifie son public de quelques blagues, s'excuse de ne pas bien connaître les paroles de certaines chansons, parle de Bob Dylan ou du « president of french republic ». Ici, on est entre nous. Derrière les artistes, défilent des photos de la fameuse agence Vu', par ailleurs organisatrice de ce concert.

Le répertoire? Des morceaux de la Dame, beaucoup de reprises de son dernier album (Beatles, Stevie Wonder, Dylan, Doors, etc.), plus quelques autres inédites (Lou Reed et son Perfect Day). Le tout est calme, acoustique. A mille lieux du spectacle pro qu'elle donnera le lendemain, la Patti apparaît fragile, toujours sur le fil, terriblement simple et humaine. Image qu'elle brisera consciencieusement pour le dernier morceau, un triomphal « People have the power » avec standing ovation à la clé. « Normalement, là, on devrait sortir de scène, attendre vos applaudissements, puis revenir... Mais en fait, je crois qu'on va juste rester ». Et le Patti Smith Group d'enchaîner avec une magnifique reprise de « Smells like teen spirit » à vous coller des frissons.

A la sortie du spectacle, tout le monde sort avec des étoiles dans les yeux. Une source fiable jure même avoir vu des gens pleurer.

Et pendant ce temps, scène Poulain-Corbion...

La douceur de Aaron


18h30. Une pointe du grand Yann Tiersen (clavier de Olivier Coursier), une sonorité parfois très Radiohead (chant de Simon Buret) et une boîte à rythme virevoltante entre douceur enfantine et mélancolique ("Artificial animal riding on neverland") et brutalité poétique, Aaron nous amène toucher du doigt sa galaxie. Le violoncelle de Maëva Lebert rajoute une pointe de gravité à l’apparente sérénité du duo français. 1er festival et réaction surpris face à l’accueil euphorique des festivaliers, loin de s’attendre à un tel effet. Point fort de la prestation, la sublime reprise de Bjork, "Bachelorette" qui marque la position tranchée de Aaron sur leurs influences. Une fin menée par une reprise de Léonard Cohen, adoucie de la danse virevoltante de S.Buret, conclue une performance de haute volée.

Musiques du Monde


21h45. Trois violons, un violoncelle, deux DJ’s, une guitare, un accordéon, une voix. Gotan Project (gotan pour tango en verlan) annonce la couleur : une couleur rouge, comme l'amour, comme ses influences sonores, de Buenos Aires à Paris. En un peu plus d'une heure, le groupe qui connaît un succès fou depuis la sortie de leur premier album en 2001 "La revancha del tango", nous offre une magnifique prestation, modernisant et requinquant le tango à travers des sons électroniques à profusion et une voix magnifique, offerte avec parcimonie. Le concert prend toute sa dimension musicale et éclectique lorsque deux rappeurs s'invitent à cette osmose sonore à l'aide d'un écran géant, placé juste derrière le groupe. Des images de danseurs entremêlent les beats pour nous transporter promptement dans l'univers improbable de Gotan Project. Une prestation jouissive, pour un groupe qui n'en finit plus de grandir. Moment fort du festival, démontrant bien là toute la quintessence de la pluralité musicale qu'essaye d'offrir Art Rock.

23h. Une salle à moitié vide pour un géant du rythme. Muni d'un simple harmonica, d'une boîte à rythme enregistreuse et de son pied, Son of Dave rend complètement fou nos cervicales. Prise de risque et de liberté permanente pour un vieux sage génie dans son genre. Méritant un accueil bien plus chaleureux, SOD nous envoie une prestation personnalisée et improvisée, rendant ainsi sa prestation intemporelle et jouissive du début à la fin. Il suffit de fermer les yeux pour s’imaginer allongé dans des champs de coton à perte de vue, à côté des "O'Brothers". Un Dave sans limite ni frontière. Rien que du son et du rythme.

Le retour des Rita


23h45. Les Rita Mitsouko tiennent le cap. Entre ballade populaire et tubesque ("Ding Ding Dong") et une puissance rock parfois bluffante, les Rita jouent parfois dangereusement avec le kitsch (notamment avec le clavier). Et pourtant, 15 premières minutes étincelantes, de la performance technique à la guitare (et uniquement d’ailleurs, ne dégageant pas grand charisme) de Fred Chichin, à la voix glaçante de plaisir de Catherine Ringer, qui n’a d’ailleurs rien perdu de sa souplesse sur scène, pour preuve, sa danse de gogo. A noter un passage en anglais sans incidence ni révolution, gardant toujours les mêmes recettes, une mélodie entêtante, sans fin ("Badluck queen"). N’oublions pas les absences inscrites dans des ballades sans grands intérêts et plutôt obsolètes ("Berceuses", "Rendez vous avec moi-même"), cassant ainsi une ambiance magique qui n’arrivera jamais. Mais les Rita nous manquait, ils sont bel et bien de retour pour mêler populaire et confirmé, kitsch et branché.
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