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Critique d'album

Crime & the City Solution


An Introduction To...


(24/09/2012 - Mute - Post-punk - Genre : Rock)
Produit par

1- All Must Be Love / 2- Hunter / 3- On Every Train (Grain Will Bear Grain) / 4- Home Is Far From Here / 5- Keepsake / 6- The Bride Ship / 7- Free World / 8- New World / 9- I Have The Gun / 10- The Dolphins and the Sharks / 11- The Sun Before the Darkness / 12- The Last Dictator I / 13- The Last Dictator II / 14- The Last Dictator III / 15- The Last Dictator IV / 16- The Adversary
Note de 4/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"20 ans après, ce groupe essentiel du post punk revient sur le devant de la scène"
Marc, le 15/10/2012
( mots)

Les Ailes du Désir, deux anges et quelques mortels assistent au concert d'un groupe de post-punk dans un club de Berlin-Ouest. Un moment de grâce vécu sur grand écran, je tombe sous le sombre charme de ce combo au nom improbable : Crime & the City Solution. Cinq ans après le chef d'oeuvre de Wim Wenders, et quatre albums, le groupe d'origine australienne n'existait déjà plus.

Egoïstement, je me suis longtemps enorgueilli de l'avoir chéri de son vivant. Seulement voilà, ô surprise, à la fin de l'année dernière, l'ancien auteur-compositeur Simon Bonney annonce qu'il va remettre en route Crime & the City Solution. J'ose à peine le croire avant qu'il en dévoile le line-up. On y retrouve trois membres de sa dernière mouture, fortifiés par quelques pointures, dont Jim White à la batterie (Dirty Three) et David Eugene Edwards à la guitare (16 Horsepower, Wovenhand). L'enregistrement d'un nouvel album réalisé à Détroit, là où vivent aujourd'hui Simon Bonney et Bronwyn Adams (désormais sa femme et membre du groupe dès 1987), est même bouclé depuis le printemps dernier. American Twilight, c'est son nom, sortira au début de l'année 2013.

An introduction to n'est donc qu'une mise en bouche qui recueille le meilleur de Crime & the City Solution durant sa période berlinoise, de 1987 à 1991. Une très belle façon de se rappeler au bon souvenir des anciens et de se faire connaître des plus jeunes. Le groupe a eu trois époques distinctes dans sa carrière, une australienne à ses tout débuts, puis une londonienne avec le regretté Rowland S. Howard (Birthday Party). Mais seules les quatre années passées à Berlin ont été choisies par Simon Bonney pour confectionner ce best of qui réunit des morceaux extraits de leurs trois derniers opus : Shine (1988), The Bride Ship (1989) et Paradise Discotheque (1990).

Le groupe néo-berlinois s'est naturellement rapproché de Nick Cave, leur "frère" australien, également exilé à Berlin et présent dans Les Ailes du Désir, en enrôlant Mick Harvey (batterie), qui faisait également partie des Bad Seeds, et Alexander Hacke (guitare), membre de Einstürzende Neubauten. Dans Shine, les quatre premiers morceaux de ce best of en sont issus, le chant ou le spoken-word délivré par la voix profonde de Simon Bonney se révèle plus lyrique et agressif que dans leur premier album made in London. Un clavier et le violon de Bonwyn Adams apportent une nouvelle profondeur et une atmosphère fascinante à "All Must Be Love". Le traditionnel couplet-refrain est pulvérisé, toute la bande nous embarque, lentement mais sûrement, tissant soigneusement sa toile avec de troublantes révélations. "Hunter", riff 70's et batterie percutante, et la montée en puissance de la mouvante "On Every Train (Grain Will Bear Grain)" montrent malgré tout que le groupe se cherche encore.

Dès l'année suivante, cette nouvelle identité va réellement prendre corps avec The Bride Ship, dont quatre titres sont ici mis en avant. Simon Bonney affirme son style vocal, le groupe embrasse des sons plus western ("Keepsake"), le mélange est de plus en plus mystérieux. Les paysages désertiques, les villes désolées, les rues mal éclairées et les âmes vagabondes y sont décrites. Animée par des paroles majestueuses, la chanson titre nous plonge dans un méandre de notes orientales sur fond d'ambiance apocalyptique. Crime & the City Solution devient mystique et semble être dans un état purgatoire. Les indomptables "Free World" et "New World" l'attestent.

Le groupe enchaîne avec l'album Paradise Discotheque, il sera pendant vingt-deux ans celui qu'on supposait être le dernier. Il est de loin le plus beau, le plus inspiré et le plus saisissant. Pour preuve, sept des neuf chansons qui le composent figurent dans An Introduction To... Toutes les promesses entrevues dans The Bride Ship y sont concrétisées. Le douloureux feu qui anime l'âme de Simon Bonney est ravivé pour éclairer notre route. "I Have the Gun", un morceau deux en un, alterne audacieusement une allègre country-swamp-blues avec un menaçant grondement électrique couplé à une voix surpuissante. La compréhension collective du groupe est évidente, l'humeur et les styles sont variés. La pulsion de la basse, le piano, le violon, et j'en passe... "You're everything you seem to be", c'est "The Dolphins and the Sharks". Une jungle, des percussions hindoues en boucle, le crépuscule d'un dieu : "You put the sun before the darkness, is this the winter of our fall"... Et que dire de la quadrilogie "The Last Dictator" ? Simon Bonney y délivre tout son lyrisme dans ce nouveau testament musical, entrelaçant des allusions bibliques avec une figure tyrannique. Un véritable tour de force créative.

Comme pour boucler la boucle de mon histoire avec ce groupe, "The Adversary", leur dernier morceau en date, composé pour la BO de Jusqu'au Bout du Monde de Wim Wenders, clot cette compilation, qui, pour une fois, a une vraie raison d'être. An Introduction To n'est donc pas qu'une opportunité médiatique pour refaire parler de Crime & the City Solution avant sa tournée aux USA et en Europe (hélas aucune date n'est encore prévue en France...), il est aussi l'occasion de (re)découvrir ce grand groupe trop méconnu, et par la même de témoigner d'une période musicale autrement plus intense et inspirée qu'aujourd'hui. Puisse le prochain album de Simon Bonney et de sa nouvelle bande me contredire, d'une certaine façon...

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