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Critique d'album

Crime & the City Solution


American Twilight


(25/03/2013 - Mute - Post-punk - Genre : Rock)
Produit par

1- Goddess / 2- My Love Takes Me There / 3- Riven Man / 4- Domina / 5- The Colonel / 6- Beyond Good and Evil / 7- American Twilight / 8- Streets of West Memphis
Note de /5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Un retour inespéré, tout aussi sombre que flamboyant "
Marc, le 28/03/2013
( mots)

Oh non, encore un groupe qui se reforme ! Vingt-deux ans après qui plus est ! Certes, on pourrait s'en lasser, voire s'en passer pour certains, mais lorsque c'est une figure culte du post punk qui remet en route sa bande, les ailes du désir ne peuvent que ressurgir. Ce nouvel opus ne pouvait cependant pas être attendu sans une petite appréhension, même s'il avait été précédé par An Introduction To..., la récente compilation de la fameuse période berlinoise de ce combo d'origine australienne, et que mon envie avait été augmentée par l'annonce d'un imposant et excitant line-up incluant Alexander Hacke, David Eugene Edwards et Jim White, entre autres. Mais non, cela ne faisait finalement aucun doute, fort de cette nouvelle entité, le plan de vol de la bande à Bonney ne pouvait que me porter vers de hautes altitudes.

Mais entre les rêves, surtout s'ils sont angéliques, et la réalité, il y a souvent un monde. Celui que décrit Simon Bonney dans cet American Twilight est pourtant toujours aussi dense et chaotique. Après l'apogée créatrice berlinoise, cette odyssée made in America a pris corps à Detroit (Michigan), là où il vit désormais avec sa femme, Bronwyn Adams, qui fait toujours partie de l'aventure. En constatant qu'il y avait beaucoup de parallèles entre l'après-réunification de Berlin et le Detroit d'aujourd'hui, avec une splendeur effondrée des deux villes, Simon Bonney s'est inspiré de son nouvel environnement et l'a retranscrit dans cette œuvre de fiction. Sur son grand écran panoramique, le spirituel, toujours mis en paroles poétiques, garde sa place essentielle en s'inscrivant dans le gothique, le punk blues et l'americana.

Rien de changé sur le fond, restait à découvrir la forme. "Goddess", sous une rythmique amérindienne, des guitares au premier plan et un Simon Bonney beaucoup plus chantant, célèbre une beauté mythique. Son amour qui va au-delà du monde avec des cuivres Mariachi et des cordes saturées accompagnent sa voix redevenue plus grave dès le deuxième morceau. Le Crime a bien l'air ressuscité, pourtant, un quelque chose va m'empêcher de le ressentir totalement. Des choeurs période Motown parcourent "Riven Man" et les notes créées par les sept musiciens se superposent, en surface seulement, car le vernis craque par endroits à cause d'une production par trop étouffante. L'écoute s'en trouve troublée. Le conglomérat de sons atteint son paroxysme avec "Domina" où les choeurs évangélisateurs et ceux qui l'accompagnent apparaissent beaucoup trop ronflants sur la longueur.

Heureusement, le riff estampillé David Eugene Edwards dans "The Colonel" et la montagne russe beaucoup plus maîtrisée de ce morceau éclipsent cette contrariété. La ballade "Beyond Good And Evil" a son droit de cité mais c'est "American Twilight" qui remporte les suffrages. Cette chanson-titre a pour sujet Detroit et indirectement deux de ses maires noirs américains : Young Coleman pour avoir été le premier a y être élu en 1974 et Kwame Kilpatrick pour avoir dû démissionner en 2008 et être encore en prison aujourd'hui pour diverses malversations et affaires de moeurs. "Nous ne devons pas laisser les prophètes de malheur et les opposants nous faire perdre la foi, car sans amour et sans espoir il ne peut y avoir d'avenir", déclare Simon Bonney en prélude. La rythmique, les cuivres et la fuite en avant de ce morceau illustrent bien sa vision actuelle de cette ville et plus globalement de celle qui guette l'Amérique tout entière, même s'il s'attache à nous révéler le sacré au coeur des décombres. Le puissant crescendo de "Streets of West Memphis" l'atteste : "Here comes the rain".

Alors que le dernier Nick Cave & The Bad Seeds est fait de magnifiques ballades bienveillantes, le retour de Crime & The City Solution est tout aussi sombre que flamboyant. A l'évidence, ces deux groupes qui faisaient parler les anges dans Les Ailes du Désir ne sont plus sur les mêmes longueurs d'ondes. Cette différence ne pourrait souffrir d'une énième et inutile comparaison à faire entre ces deux combos, si ce n'est que là où l'orchestration minimaliste de Nick Cave laisse opérer tout son charme, Simon Bonney et sa bande se laissent emporter par un souffle pas toujours bien contrôlé. Mais l'essentiel est sauf, même grisonnantes, les ailes du désir de Crime & the City Solution se sont remplumées et Simon Bonney a encore bien des choses à nous dire.

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