En revanche, il n'en est pas de même pour Dutch Uncles. Sans remettre en cause la qualité de leur prestation scénique portée par l'énergie du chanteur et pianiste Duncan Wallis, le live des
Dutch Uncles ne sauve malheureusement pas la piètre qualité de leurs titres. Jouant un son pop fourre-tout sans grand intérêt, le quintet n'a ni attiré, ni motivé l'audience présente ce soir là. Pourtant, on se laisse emporter par le talent de cet interprète à la voix proche de celle d'Andy Partridge (
XTC). Il semble tenir le groupe à bout de bras : endossant le rôle de frontman du début à la fin, s'adressant aux spectateurs gentiment entre deux morceaux pour les faire patienter, esquissant quelques pas de danse pendant le final, puis tenant le stand merchandising et indiquant même les toilettes à un spectateur perdu ... On a tout de même quelques fourmis dans les jambes avec "Dressage" et on s'étonne du déconcertant "The Ink". Mais c'est un concert où s'enchainent des titres trop longs et parfois déstructurés. On n'accroche ni au son des guitares, ni aux claviers un peu brouillons, ni même au timbre de Duncan Wallis pourtant riche en variations diverses, à la limite d’une voix féminine.
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Et même si on ne connait pas grand chose de Dutch Uncles, leur nom ridicule ne pousse pas non plus malheureusement à creuser plus (sauf à l'évocation de l'expression "être élevé à la dure"). La formation a néanmoins quelques atouts sur le papier : l'héritage de Manchester, un premier album au compteur, une signature chez
Memphis Industries (The Go Team, Tokyo Police Club) ... Malgré cela, il s'avère que nous ne sommes pas convaincus par cette première partie et que nous attendons toujours la petite étincelle qui entraine à réécouter les morceaux après le concert.
Enfin, les premières notes de "Lion's Share" résonnent dans le Grand Mix. On frissonne déjà de plaisir à l'écoute de ce son
quasi
cristallin. Ce premier titre est interprété parfaitement et nous tombons instantanément sous le charme d'Hayden Thorpe. Après une pluie d'applaudissements, il nous salue d'un
"Bonsoir good evening". Puis, ils enchainent avec leur tube "
Bed of nails", et on acquiesce en écoutant les mots
"I would lie anywhere with you". On se délecte du son si particulier créé par Ben Little qui joue de la guitare avec un archet de violon. Les membres du groupe dansent dans un rythme chaloupé et vivent leur musique pleinement. Hayden Thorpe, vêtu d'un col roulé noir et d'une veste à épaulettes, lui semble parfois presque trop sérieux. Après les superbes "Devil's crayon" aux rythmes caribéens et "We still got the taste", changement de rythme avec "Deeper" et l'arrivée de Katy qui s'installe derrière Hayden au clavier. C'est Tom Fleming qui interprète ce titre au tempo lent. Coiffé d'un bonnet en laine noir, Tom est la seconde voix de Wild Beasts, toute aussi formidable et s'unissant à merveille aux mélodies pops du groupe. Quelle chance d'avoir autant de talents au sein d'une même formation ! Le duo Hayden&Tom est absolument divin pendant "
Albatross" tiré de
Smother, face à face, les claviers entre eux. Ils interprètent ce titre avec délicatesse et emportent tous les amoureux dans les rêves les plus romantiques ... Après un
"We love you !" du public, ils enchainent sur "Loop the loop", bénéficiant d'un son toujours plus pur. Ce concert c'est aussi la redécouverte du second album
Two Dancers, (nominé au
Barclaycard Mercury Prize en 2010) ) avec les titres "Two dancers II", "This is your lot" et "Hooting and Howling".
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Entre deux morceaux, il y a parfois des petits temps de latence silencieux pendant lesquels on s'impatiente, tant les interprétations sont réussies. On apprécie encore une fois le duo Hayden&Tom sur "
Reach a bit further". C'est avec "Hooting and Howling" que
Wild Beasts achève le concert, rythmé par les applaudissements du public comblé.
Après une courte pause ponctuée par les hurlements et les trépignements du public, le quatuor est revenu pour un rappel de trois titres en apothéose : "Fun powder plot", "All the king's men" et "End come to soon". Ces derniers rivalisent de perfection. On craque pour "All the king's men" où les
"Watch me" de Tom Fleming comblent de bonheur les plus fans d'entre nous. Mais finalement, c'est "End come to soon" qui remporte tous les suffrages et qui transcende le public, littéralement en apesanteur.
Wild Beasts que nous avons eu l'honneur d'interviewer
ici et que nous avions admiré pendant
les Nuits Secrètes cet été sera à l'affiche de
l’Orangerie à Bruxelles le 8 novembre 2011.