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Compte-rendu de concert

Fontaines D.C.


Date : 23/08/2022
Salle : LKA Longhorn (Stuttgart)
Première partie :

Un set de grande qualité assuré par les chefs de file du post-punk britannique moderne !

Mathieu, le 28/08/2022
( mots)

Ce fut la sensation de ce premier semestre pour tout amateur de post-punk britannique, l’avènement des irlandais de Fontaines D.C. avec leur troisième album, Skinty Fia. Un disque tape à l’œil, de par sa pochette d’un rouge profond ornée d’un titre couleur or inscrit en caractères gaéliques, mais aussi et surtout de par sa qualité intrinsèque, de haute volée dans le domaine.  

Il aura fallu se rendre jusqu’à Stuttgart, plus précisément en périphérie du centre-ville, pour rejoindre le LKA Longhorn, modeste salle à la capacité de 1500 personnes, afin d’attraper en plein vol notre quintet Dublinois en pleine tournée des festivals Européens. 

C’est à guichet non fermé - ce qui permettra de profiter pleinement de la soirée - que s’élance dans un premier temps SMILE, quatuor originaire de Cologne, proposant un post-punk façon Dry Cleaning, une chanteuse suintant la nonchalance, armée d’un phrasé mi parlé - mi chanté. Un set expéditif (un brin plus de 30 minutes), mais convainquant, qui permettra de faire connaissance avec un groupe d’avenir, aux capacités non discutables.  

La tension monte dans la fosse, lorsque les premières balances se font entendre, et tandis que le set-up du groupe principal se dévoile peu à peu. Pas de drapeau Irlandais à l’horizon, mais nous faisons face ce soir à une scénographie épurée, barres LED et roses rouges ordonnées ornant l’arrière scène.  

Il est 21 heures lorsque les lumières s’effacent pour laisser place à la bande son introductive, accompagnant l’entrée en scène de nos cinq musiciens. Alors que l’on s’apprête à se laisser happer par le mysticisme de l'introduction du dernier cru, surprise, c’est l’abrasif “A Lucid Dream” qui déboule, ouvrant le bal avec tact. C'est un début de set sans concessions que nous proposent les gaillards, 2 titres de Dogrel entamant le pas (“Hurricane Laughter” et “Sha Sha Sha”) entrainant instantanément sur leur passage le public allemand, des plus réceptifs, à coups de hochements de tête, poings levés et quelques prémices de pogos.  

Grian Chatten mène son auditoire à la baguette, assurant une partie vocale indiscutablement irréprochable de bout en bout. Magnétique lorsqu’il emploi son timbre grave et profond (“Big Shot”, “How Cold Love Is”, “Skinty Fia”), saisissant lorsque la tonalité vire aux aigues (“Jackie Down the Line”, incisif avec sa guitare acoustique, “A Hero’s Death”), le chanteur ne tient pas en place derrière son micro, transférant à la foule une énergie des plus communicative.  

Le contraste est d’autant plus saisissant à côté des autres membres du groupes. Bien que les lignes de guitares (“Roman Holidays” et son riff solaire) et l’efficacité de la batterie (“Boys in the Better Land”, solide !) soient parfaitement retranscrits en live, le contraste avec Chatten perturbe tant les musiciens restent statiques. Sans une once d’émotions, c’est avec un air presque blasé, les yeux très souvent rivés sur les frettes, que nos deux guitaristes et notre bassiste se cantonnent quasi exclusivement aux versions studios, en mode pilotage automatique dira-t-on.  

Pas de folies dans les structures des morceaux donc, mais des approches parfois modulées. L’accentuation de la facette industrielle de “Nabokov” et “Skinty Fia” est saisissante, tandis que quelques variations de tempos se glisseront ça et là. On retiendra “Too Real”, en version accélérée, encore plus éloquent qu’en studio mais surtout le morceau phare du dernier opus : “I love You”. Abordé également sur un tempo plus vif, les breaks scandés par Chatten se révèlent d’autant plus puissants, ne manquant pas de générer l’euphorie collective dans le public ! Des frissons dans le dos, on se demande même si le chanteur prend le temps de respirer entre chaque phrase.  

Véritable point d’orgue du concert, arrivant au terme d’un rappel grandiose de trois titres, initié par le tant attendu “In ár gCroíthe go deo”, prenant aux tripes avec sa transition tonale à mi-parcours mise d’autant plus en valeur par des cœurs assurés à la perfection. “Boys In the Better Land”, qui complète cette triplette gagnante, viendra définitivement conquérir le public (et réveiller le batteur, sourire aux lèvres), avant d’aborder la parfaite conclusion (“I Love You”) déjà évoquée plus haut. 

C’est finalement un set de haute volée qui nous a été proposé ce soir, assuré par des musiciens rigoureux. Même si l’on aurait tout de même souhaité un brin plus d’interactions envers le public de la part de nos amis gratteux (quelques thank you discrets n’auront pas suffi), le charisme d’un Grian Chatten irréprochable nous fera garder un souvenir mémorable de cette véritable déferlante post-punk. Le déplacement en valait largement la chandelle, merci messieurs ! 

 

Setlist :

A Lucid Dream 

Hurricane Laughter 

Sha Sha Sha 

Roman Holiday 

I Don't Belong 

Chequeless Reckless 

Televised Mind 

Nabokov 

Big Shot 

Too Real 

How Cold Love Is 

Jackie Down the Line 

A Hero's Death 

Skinty Fia 

 

Rappel : 

In ár gCroíthe go deo 

Boys in the Better Land 

I Love You

 

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