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Compte-rendu de concert

DIIV


Date : 27/09/2016
Salle : Trabendo (Paris)
Première partie :

Un moment hors du temps où Zachary Cole Smith et DIIV ont réussi à instaurer une sorte de magie, doublée d'une énergie rock pure

Erwan, le 29/09/2016
( mots)

Dans le monde de la musique, il y a deux catégories d’artistes : ceux qui à chaque concert passent leur temps à remercier le public "le plus formidable qu’ils n’ont jamais vu", et ceux qui à chaque concert passent leur temps à remercier le public "le plus formidable qu’ils n’ont jamais vu". La différence entre ces deux catégories vient seulement de nous. Car il y a une partie de ces artistes qu’on a envie de croire. Mardi soir, DIIV a fait partie de cette catégorie d’artistes. Parce que nous aussi avons eu le sentiment de vivre quelque chose d’exceptionnel.

Passons sur le DJ set de Novorama que nous ne sommes simplement pas apte à juger et qui nous a laissé plutôt indifférent. Ces 45 minutes d’électro ont au moins eu le mérite de faire descendre les curieux de la terrasse du Trabendo pour venir se masser devant une scène encore bien clairsemée.

Aux alentours de 20h30, un sans-abri monte sur scène et commence tranquillement à poser ses petites affaires et ses bières sur un ampli. On comprend en le voyant s’emparer d’une basse qu’il s’agit en réalité de Devin Ruben Perez, membre du groupe, rapidement suivi d’Andrew Bailey à la guitare, Ben Newman derrière les fûts et Colin Caulfield au clavier/guitare. Zachary Cole Smith surgit lui de l’ombre, vêtu de noir, et coiffé d’un chapeau lui aussi noir, qui créé un joli contraste avec son visage d’ange et ses cheveux blonds comme les blés.

Mais trêve de remarques vestimentaires. DIIV entame avec "(Druun pt.2)", un morceau instrumental de son premier album qui fait office de petit échauffement alors qu’en arrière-plan se lance un film vraisemblablement amateur mêlant diverses images de la vie quotidienne et quelques paysages urbains. Le groupe enchaîne avec "Is The Is Are" et Zachary Cole Smith s’empare du micro.

Instantanément, les têtes se mettent à remuer et les premiers rangs vont même jusqu’à légèrement pogoter. Les gens pogotent sur du DIIV, que dieu ait pitié de nos âmes. Pourtant, quelque chose d’assez magique se met rapidement en place. Les mélodies ultra réverbées et le jeu de basse hypnotisant de Perez instaurent une atmosphère ouatée propice à l’abandon de soi au rythme des chansons de DIIV. Comme dans un rêve, les mots de Smith deviennent alors de douces caresses, et la poésie du jeune chanteur prend tout son sens.

Une atmosphère que Smith s’amuse pourtant à casser régulièrement en laissant passer un certain temps entre les morceaux. Temps qu’il occupe en prenant la parole, longuement parfois, sur tout et rien. Sa joie d’être ici à Paris, la fashion week, le véganisme, la politique. Donald Trump aura droit à sa petite pique en fin de show. Mais si les interventions de Smith nous font redescendre sur terre, elles sont aussi l’occasion de découvrir un homme sensible, un peu lunaire, spontané et parfois touchant de maladresse. Dans ses errements, Bailey et Perez le ramènent à la réalité. Perez prend parfois à ses côtés la dimension d’un grand frère, cassant ainsi toute l’image de sale type dans laquelle il s’investit pourtant beaucoup. Après des moments difficiles, on sent Smith en pleine renaissance et certaines chansons l’émeuvent au point de lui amener les larmes au bord des yeux. "Je suis désolé, c’est juste incroyable. Je vous entends chanter plus fort que je m’entends moi-même. Vous êtes formidables". Le chanteur profite d’ailleurs d’un de ses nombreux spitch pour évoquer ses erreurs, et son grand démon la drogue, "une mauvaise décision que vous ne devez pas prendre".

A sa droite, son doppelgänger Adrew Bailey véhicule tout autre chose. Une grande énergie et un plaisir presque adolescent à être sur scène, devant ses parents et sa petite amie venus pour l’occasion. Si Smith est celui qui interagit le plus avec le public, c’est lui qui chauffe les premiers rangs pour lancer quelques slames, explosant de rire quand ces derniers se terminent en chute.

DIIV alterne quelques incontournables, "Dopamine" et "Valentine" de son nouvel album, "Past Lives" et "How Long Have You Know" de son premier. A trois ou quatre reprises, Smith demande au premier rang quel morceau veulent-ils que le groupe joue, et s’exécute. La démarche vient casser l’apparente rigidité du concert qu’avait installé le timer de la vidéo qui défile toujours en arrière-plan et qui s’était affiché quand celle-ci avait été lancée. Après nous avoir rendus à fleur de peau, DIIV fait passer énormément d’émotions dans chacune de ses chansons et de ce flot de sentiments nait une énergie rock imparable.

"J’aimerais que ce concert ne s’arrête jamais". Nous aussi. Pourtant il arrive une heure où le show doit bien s’arrêter, n’en déplaise à Zachary Cole Smith ou à Freddy Mercury. DIIV nous laisse après un rappel chaudement salué, dans un état de béatitude complet. Et sur les visages du public se lit la même chose que sur celui des membres du groupe. Quelque chose d’exceptionnel vient de se passer. Merci DIIV.

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