Date : 13/10/2002
Salle : Zénith (Paris)
Première partie :
( mots)
Cétait promis ! Mon père en revenant dun concert mémorable dAnge, qui fêtait alors ses 30 ans de carrière mavait assuré que pour le prochain passage du groupe dans la capitale, on serait tous du voyage. Et la chance à voulu que ce soit pour un concert évènement, "la fête à Ange", donné au Zénith. Cest à 18h (wah cest tôt !) que le rendez-vous est fixé.
Aux abords du Zénith, le public est là ! Un public de tous âges, des vieux arborant des casquettes de marin (référence aux Captaine Cur de Miel), des moins vieux, des ados (plus rares quand même) et même des enfants.
Cest un Zénith modèle réduit qui nous ouvre ses portes et dans lequel on sassoit (oui oui ! on sassoit !) pour suivre un spectacle dont on ignore encore la démesure
Presque à lheure, dirigé par un Christian Décamps vêtu dun grand manteau noir et dun chapeau, le groupe (nouvelle génération) investit la scène et entame son set par "Nonne assistante à personne à Tanger", présent sur lexcellent album "Les larmes du Dalaï Lama". Il suffira de ce morceau pour que le public frissonne, et pour que je me laisse troubler par lexcellent guitariste quest Hassan Hajdi, habillé à loccasion comme un personnage de Matrix.
Les morceaux senchaînent, favorisant quand même "Culinaire Lingus" (dernier album), alors que la première surprise arrive quand Claude Demet (guitariste sur lalbum Guet-apens) vient rejoindre la troupe le temps dune chanson ("Virgule").
Pour les morceaux suivants, Christian annonce encore une surprise qui semble bien plus grosse. Alors que tout le monde se souffle des "Brézovar Brézovar !", cest Daniel Haas et Guénolé Biger, respectivement à la basse et à la batterie qui arrivent. Brézovar, quant à lui, ne sera pas de la fête ce soir (Brézovar et Haas font partie de la première génération, Biger, lui, est arrivé plus tard). Le bon vieux temps retrouvé, ils se lancent dans linterprétation de 3 morceaux cultes : "Ode à Emile", "Sur la trace des fées" et le génialissime "Au-delà du délire" que tout le monde chante en cur. Jattends avec impatience sur cette dernière le moment du solo de guitare. Un solo version Hassan finalement, peut-être un peu plus rapide, mais toujours aussi long, aussi bon !
Puis la scène se vide, laissant Tristan seul à son clavier, pour une interprétation plutôt impressionnante du "Bal des Laze", où ses envolées vocales un peu à la manière dun Jeff Buckley, imposent un silence de cathédrale.
En phase avec un public déjà plus que satisfait, le groupe revient avec entrain. Les mises en scènes dignes de mini pièces de théâtre dans lesquelles Caroline Crozat et Christian Décamps semblent samuser, donne un côté encore plus vivant au concert.
Puis cest au tour de Francis Lalanne dattraper un micro pour chanter "Shéhérazade" en duo avec le père Décamps. Le chanteur est habillé dun long manteau qui laisse quand même entrevoir un maillot de léquipe de France dont il est un fervent supporter. Pour le morceaux suivant, encore des nouveaux invités ! Ce coup-ci, cest Miro et Manu (Tryo) qui viennent soccuper des cordes et des percus sur un étrange "Si jétait le messie".
Quelques morceaux plus tard, après lavoir quittée, Christian Décamps regagne la scène dans un tout autre costume, celui du Captaine Cur de Miel. Les casquettes du premiers rang sont à lhonneur le temps dun morceau. Et quel morceau, durant presque un quart dheure, et pendant lequel Décamps père se fait refaire le portrait (brillamment dailleurs) par un peintre venu investir le coin de la scène.
Même lentre-rappel est un bon moment avec Ange. Un apprenti comique, sûrement très ami du groupe vient présenter chaque membre du groupe qui regagne donc la scène un à un pour se lancer dans un rappel de plus dune heure, durant lequel on aura le droit à "Ces gens-là", lexcellente reprise de Jacques Brel, et surtout à l"hymne à la vie", autre morceau culte en trois partie qui, rien que sur album, dure 13 minutes.
Alors que tout le monde croit le concert terminé, Ange revient pour nous offrir un cadeau dans la tradition du rock progressif. Claude Demet (Ange 1978) revient accompagné de Serge Cuenot (Ange 1982-87), de Jean-Pascal Boffo (Décamps & Fils) et de Norbert Krief (Trust) pour sinstaller avec Hassan Hajdi "Autour dun cadavre exquis". Un final à cinq guitares merveilleux ; malgré les soucis de son sur la gratte de "Nono" Krief ; qui encore une fois, mettra en avant limmense talent du jeune guitariste dAnge.
36,50 la place, ça paraissait bien cher à tous le monde. Mais au terme dun concert de 3 heures aussi énorme, la question nest plus, le public est aux anges (sans vilain jeu de mot) et gagne la sortie du Zénith, sans broncher, comme sil venait de faire un étrange rêve, dans lequel Ange retrouvait la gloire quil a connu dans les années 70. Le bon vieux temps diront certains !