
Not Dead Yet de Phil Collins
Quand on est né dans les années 80 comme moi, on réalise que Phil Collins a toujours fait partie du paysage musical qui nous était offert (ou qu’on subissait, c’est selon). Pas besoin de creuser longtemps dans nos souvenirs pour faire resurgir ”Another Day in Paradise”, ”In the Air Tonight” ou ”Against All Odds”. Que l’on ait aimé ou détesté ces tubes, souvent les deux à la fois, ils ont rythmé notre enfance et notre adolescence. Autant dire que lire l’autobiographie de Collins, ”Not Dead Yet”, revient un peu à feuilleter l’album souvenir d’une décennie pas tout à fait comme les autres.
Mais Phil Collins, ce n’est pas seulement cette bande son là. C’est aussi et surtout plus de cinquante ans de carrière au service de la musique, de la batterie… et des pensions alimentaires. Car oui, il est aussi question de ça aussi. C’est l’histoire d’un homme, d’un père, d’un mari, souvent tout à la fois, rarement en même temps, qui se livre avec honnêteté, sans chercher à se racheter une conduite. Quitte à finir par apparaître comme un bien meilleur batteur qu’époux.
Le livre foisonne de détails, notamment sur la carrière de Genesis, racontée sans la moindre aigreur ni la moindre amertume sur aucun des membre du groupe. Une rareté dans les autobiographies de musiciens à l’ego surdimensionné, à plus forte raison pour un groupe de cette longévité.
Toute sa vie est balayée avec précision : son enfance et sa découverte de la batterie, ses cours de théâtre (Collins se destinant initialement à être comédien), ses déboires amoureux, les ponts d’or de Disney, la susceptibilité de Tony Bennett, jusqu’à ses sérieux problèmes de surdité, de santé et d’alcoolisme tardif. Qu’on aime ou pas le musicien, le récit est raconté avec une franchise désarmante et ce flegme anglais qui fait passer les pires galères pour des histoires de pub.
“Not Dead Yet”, c’est aussi l’assurance de lire des chapitres entiers sur des feuilletons et/ou anecdotes qui ont façonné l’histoire de la musique. De sa participation discrète (à 19 ans) mais mythique au All Things Must Pass de George Harrison (qui démontre également l’extraordinaire drôlerie du Beatle*), au Live Aid de 1985 et sa fameuse traversée de l’Atlantique en Concorde pour aller (mal) jouer avec Led Zeppelin**, Collins a été partout, souvent au bon moment, parfois à ses dépens.
Not Dead Yet n’est peut-être pas un livre pour les fans hardcore de Genesis, ils en connaissent déjà les moindres coulisses. C’est plutôt un récit, passionnant, pour les amateurs d’Histoire de la musique internationale, ou pour les personnes de ma génération qui ont grandi avec Collins sans vraiment le choisir. Pas les derniers arrivés donc, mais pas tout à fait fans non plus.
**Les vidéos du Live sont disponibles sur Youtube. Pour sa défense, Phil Collins n’a pas été le seul à mal jouer ce soir là.
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