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Chronique Livre

L’année du rock français et autres scènes actuelles, 2014-2015


Spécialiste de la scène nantaise, Laurent Charliot nous propose de nous replonger dans les succès du rock français en 2014.

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Raphaëlle, le 02/02/2015
( mots)

Si comme moi, vous avez grandi en écoutant Ouï FM, vous connaissez probablement Gilles Verlant et Thomas Caussé et leur émission culte, la discothèque parfaite de l’Odyssée du rock. Dans le genre de la chronique rock, le livre qu’ils en ont tiré constitue un must-have absolu. C’est avec ce modèle en tête que je commence la lecture du livre édité par Laurent Charliot : 2014, l’année du rock français. Dès le début du livre, la boucle est bouclée avec un bel hommage à Gilles Verlant, décédé en septembre 2013.

Le parti pris est audacieux : nous montrer qu’en 2014, le rock français est un genre musical au mieux de sa forme. En prenant le livre entre leurs mains, les puristes lèveront un sourcil circonspect : pourquoi mettre Fauve en couverture ? Pourtant, on ne peut pas soupçonner l’auteur d’amateurisme. Le bonhomme, spécialiste de la scène nantaise, retrace pour nous l’histoire du rock hexagonal, livrant ainsi quelques pistes pour comprendre les influences des petits nouveaux. L’objectif est de rappeler quels ont été les grands succès de 2014, tout en dressant un panorama de la scène française, tous styles et lieux géographiques confondus. Vaste programme !
Heureusement pour lui, Laurent Charliot est aidé dans sa tâche par une bande de chroniqueurs au pedigree tout à fait respectables : rédacs chefs des Inrocks, de Magic ! ou de Rockawa, collaborateurs pour Rolling Stone, Rock&Folk… Je tique un peu devant ce panel d’experts 100% masculin mais après tout, le monde de la musique n’est pas connu pour être un modèle de parité.

Les succès de 2014
Le livre entame sa remontée de 2014 avec un chapitre plein de consensus: "les ténors de 2014". Fort de nombreuses interviews, il revient sur les succès de Fauve, Shaka Ponk et Skip The Use. Je regrette le manque de distance critique de cette première partie. Même s’il indique que Fauve ne fait probablement pas du rock (étiquette dont eux-mêmes se défendent lors de l’interview), c’est eux que Laurent Charliot choisit de mettre en avant dès le début de l’ouvrage. Et Shaka Ponk, ténor de 2014, vraiment ? Pour les chroniques de Daho, Gaetan Roussel, Detroit et de Miossec, c’est plutôt le format d’une chronique d’album qui est choisi. Ici les auteurs savent rester objectifs face à Détroit, pourtant un cas sur lequel on s’est tous arrachés les cheveux. Surprenant aussi, ce parti d’ignorer totalement Johnny Halliday, sauf pour citer le titre de Miossec lui a écrit! Personne ne peut décemment nier le poids qu’il occupe dans la chanson française.

On entame un catalogue de 78 chroniques d’artistes. Vous vous demandez où trouver 78 succès dans le rock français en 2014 ? C’est justement là où l’auteur faire preuve de cohérence par rapport aux choix éditoriaux qui m’ont étonnée plus haut. En vérité, c’est bien plus un panorama de la musique en France qu’il nous livre. D’ailleurs, le titre du livre est l’année du rock français et autres musiques actuelles ! Pas vraiment sectaire (au cas où vous n’auriez pas fait le lien, le live report du concert des vieilles Canailles, c’était bibi), j’applaudis ce choix avec ferveur. Citer des poids lourds de l’électro comme Mr.Oizo et Gesaffelstein, quelle bonne idée ! On a plaisir à feuilleter ce guide qui rappelle qu’on a laissé passer quelques pépites en 2014. Je passe ainsi la matinée à écouter le dernier Sébastien Tellier en boucle. Le livre est bien écrit, d'un rythme qui arrive à intéresser le lecteur sans verser dans une description trop technique du son. Il faut aussi saluer l'effort de mise en page et en particulier sur la qualité des photos.

Mais pourquoi a-t-on laissé tout sens critique au vestiaire ? Evidemment, l’auteur rappelle les succès de 2014 donc on s’attend à un propos plutôt laudatif. Mais à trop en lister, on frôle l’indigestion de génies musicaux. Quand j’arrive à la fin de la section "ils ont fait l’actu en 2014", j’ai désespérément envie qu’on me parle des ratés de 2014. Manque de pot, on enchaîne avec les come-back (dont celui de FFF) et l’actualité des poids lourds dont on n’avait pas encore parlé (Dominique A, Eiffel, Dionysos…). Comme ça, pas de jaloux ! Même si vous n’avez rien fait en 2014, vous avez quand même un petit encart dans le livre.

Une section concert un peu légère
La chroniqueuse concert que je suis se désole de ne voir qu’une dizaine de pages réservées aux concerts. Et encore! La double page consacrée au live ne rapporte que huit d’entre eux, dont majoritairement des vétérans: FFF, Téléphone, Daho, Miossec, Detroit… Et Fauve, encore eux ! Pour une fois, j’en viens même à regretter l’absence de Shaka Ponk, dont les concerts méritent tout de même un petit mot. Aucun mot non plus sur les vieilles canailles alors que le guitariste était tout de même Yaroul Poupaud, qui officie dans FFF ! Les petits jeunes aussi savent faire des concerts extraordinaires. On pense aux performances scéniques millimétrées de Christine and the Queens, à l’explosive Hollisiz, sans parler de Deluxe que j’avais vu à Solidays… Quant aux festivals, une seule page leur est consacrée. Pourtant, les chiffres qui sont rappelés donnent le vertige !

Dernière partie en ouverture
Les quelques oublis qui émaillent les chapitres précédents sont d’autant plus étonnants que la fin de l’ouvrage fait preuve d’un effort notable d’ouverture. On parcourt ainsi différents styles : l’électro, le métal, le punk, le raggae, la chanson, la french pop et le rap. Les amateurs regretteront probablement que le métal soit une énième fois confiné à une seule page alors qu’il y aura tant à en dire. Personnellement, je regrette plutôt les pages sur la chanson française et la pop française. Outre le manque de distinction qui permette de s’y retrouver, au bout d’un moment ce sont les mêmes noms d’artistes qui reviennent (Florent Marchet, Granville, Aline, Vanessa Paradis, Da Silva). Sans parler de Daho dont on nous répète régulièrement qu’il est une influence fondamentale pour la nouvelle pop incarnée par Lescop !

L’intérêt de cette section est plutôt le focus ville par ville, évitant ainsi l’écueil du parisiano-centrisme. Paris, Lyon, Marseille, Lille, Nantes, Rennes, Bordeaux, Strasbourg, Clermont-Ferrand, Reims et Toulouse sont ainsi passées au crible en multipliant les témoignages. La section regorge de bons plans et de nouvelles salles à découvrir. C’est vraiment l’autre point fort du livre !

Petite mention enfin à la conclusion en forme d’ouverture sur 2015. On retrouve des noms cités plus tôt dans le livre comme Feu!Chatterton ou ALB, accentuant encore le sentiment de redite. Mon plus grand regret, c’est que mes petits chouchous de 2014 ne soient pas plus mis en avant. On ne parle pas du tout de Saint Michel, qui produit pourtant une fort jolie pop. Et surtout, une seule phrase sur Grand Blanc ! Espérons qu’en 2015 ils aient droit à une page rien que pour eux.

Conclusion
Laurent Charliot brosse pour nous un panorama richement documenté de l’un des courants musicaux majeurs de l’hexagone. L’ensemble est agréablement mis en page, avec des efforts notables sur les polices et la qualité du papier. Le tout forme un recueil instructif qui, malgré ses faiblesses, donnera surtout envie de (re)écouter les bonnes surprises de 2014.


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