Comedian Rhapsodie - Thomas VDB
264 pages. Flammarion. 20eur.
Laissez-moi vous prévenir tout de suite: cette chronique ne sera pas très objective.
Le bouquin a provoqué un tel sentiment d’appartenance, similaire à l'impression qu'une chanson s'adresse à vous pile poil au moment opportun de votre vie, qu'il est difficile de prendre assez de recul.
Les points communs étaient relativement nombreux avant la lecture: débit de paroles façon machine à coudre, dégaine jamais à la mode, tronche de caricature...et au fil des pages, l'effet miroir se précise au fil des souvenirs du trublion: remplir au taquet ses K7 compil', se fringuer comme on peut, comprendre certaines choses en décalage, redoubler la seconde pour finir en fac d'anglais, revendre (avec plus-value) des cd d'un disquaire à un autre, fantasmer sur des boulots inaccessibles (celui qui illustre les reportages télé en musique!). Cerise sur le space cake, la seule photo du bouquin a été prise à deux pas de chez moi...
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Bref, au delà de ce sentiment personnel, tout quarantenaire qui est tombé dans la musique avec les années 90 esquissera un paquet de sourires grâce aux reliques narrées par VDB. Avec sa gouaille qui gicle des pages, Thomas (oui c'est mon pote maintenant) enchaîne les anecdotes qui passent de drôles (Toys Story...) à hilarantes (le jeans ramené des USA...)
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Niveau musique, après Queen et The Cult, ses deux premiers kiffs, VDB évoque son adolescence en tant que fondateur du fanclub officiel français de Korn et des portes que cela a entre-ouvertes, jusqu'à un vrai boulot de journaliste, alors qu'entre-temps il est devenu très fan de Weezer.
Les choses vont très vite pour lui, et il nous rend rapidement envieux quand il s'envole pour Seattle, ébahi et aux frais de la princesse Rocksound, interviewer Chris Cornell (Soundgarden). Tout ça entre deux représentations de ses spectacles de théâtre de rue dans sa province natale.
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Entre deux histoires de pantalon, on croise Pleasure Fuckers, Max Cavalera (Sepultura), Freddy Coudboul, Rammstein en slip de bain, Dez Fafara ([g]Coal Chamber[/g]), Waikiki, les Red Hot Chili Peppers, Rivers Cuomo (Weezer) Chino Moreno (Deftones) à la cantine etc
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La dernière partie, un peu moins légère, porte sur la fin des illusions professionnelles d'un self made man, quand la culture remplie des bennes à ordures... La mise en abîme nous revient dans le museau tel un boomerang: "C'est donc à ça que ça ressemble un journaliste, quand on est un artiste, à un mec seul qui ne veut pas déranger."
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PS: la fille de Viviane brûlera en enfer.