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Critique d'album

Weezer


Weezer (Black Album)


(01/03/2019 - Atlantic - Power pop - Genre : Rock)
Produit par Dave Sitek

1- Can't Knock The Hustle / 2- Zombie Bastard / 3- High As A Kite / 4- Living In LA / 5- Piece Of Cake / 6- I'm Just Being Honest / 7- Too Many Thoughts In My Head / 8- The Prince Who Wanted Everything / 9- Byzantine / 10- California Snow
Note de 3/5
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Note de 2.5/5 pour cet album
"Un album bien léger, indépendemment des attentes qu'il déçoit"
Nicolas, le 13/03/2019
( mots)

En matière de critique plus encore que dans d’autres domaines, il apparaît primordial de ne pas juger par anticipation ni de baser son avis à l’aune d’une “mauvaise surprise”. Et Dieu sait qu’en la matière, Weezer a fait souffler le chaud et le froid sur sa carrière, et plutôt le froid si l’on se limite au buzz, à l’attente et l’envie suscitée par diverses interviews. Voir à ce propos la com pathétique ayant entouré leur section mid 2000, le peu reluisant enchaînement Make Believe - Red Album - Raditude (ou “Brown Album” pour les plus aigris, référence à… enfin, vous voyez à quoi) - Hurley. Néanmoins, la palme de la déception revient haut la main à ce Black Album, vanté de longue date par un Rivers Cuomo qui se voulait enthousiaste, confiant et intriguant. On nous promettait un grand disque, le miroir du White Album, un disque expérimental, profond, psychanalytique, explorant le versant sombre de la musique du carré de Boston ; et secondairement une galette qui ne pouvait s’acoquiner de la légèreté des morceaux qui ont fini par atterrir sur Pacific Daydream, sortes de “chutes de studio” trop peu élaborées pour justifier d’intégrer le fameux album noir. Comme finalement PD faisait plus que tenir la route (et son écoute rétrospective nous le confirme bel et bien), on s’attendait vraiment à du lourd, à du très lourd pour le Black Album, un nom qui fait tout de même référence à d’illustres prédécesseur, ceux de Metallica ou de Prince par exemple. Or on est loin du compte, oh qu’on en est loin. Le Black Album de Weezer ne s’avère ni expérimental, ni sombre, ni profond, ni psychanalytique. Il n’explore pas la face cachée de l’écriture de Cuomo - ou alors il vaudrait mieux qu’il la cache de nouveau à l’avenir. Le frontman n’y jure pas (à part un simple petit “bitch” exhalé du bout des lèvres au milieu de “Can’t Knock the Hustle”). En fait, le Black Album ne répond à aucune des attentes qu’il suscitait, aucune, c’est aussi simple que ça.


Dès lors, que faire ? On pourrait se contenter de tirer à boulets rouges sur le groupe et son œuvre pour tricherie sur la marchandise, ce d’autant qu’en parallèle on s’était montré plutôt affables envers les dernières réalisations wezzeriennes. Everything Will Be Alright In The End déchirait - n’en déplaise aux détracteurs du grand W, on a là affaire à un vrai bon disque de power pop qui ne souffre d’aucune critique -, le White Album se montrait à l’avenant ou presque, et Pacific Daydream, peut-être un peu en deçà, proposait un virage pop réussi, en tout cas bien plus probant que toutes les œuvres popisantes qui fleurissent dans notre actuel air du temps désespérément hostile aux grosses guitares. Même le Teal Album nous a mis le sourire aux lèvres il y a quelques semaines de ça en dépit de sa vacuité et de son inutilité intrinsèques (les disques de reprise, hein, bon). Donc oui, on pourrait se contenter de flinguer Rivers Cuomo et de le renvoyer à ses chères études, tout en lui conseillant d’arrêter, une bonne fois pour toute, de communiquer sur ses futurs bébés. Et puis on pourrait s’autoriser, tout simplement, à passer l’éponge sur l’ardoise. On fait fi de la com, on oublie le passé du groupe, on tire un trait sur nos attentes, et on aborde ce disque d’un œil neuf, curieux, inquisiteur. C’est cette option que l’auteur de ces lignes a choisi - et qu’il devrait d’ailleurs choisir à chacune de ses futures critiques.


Le Black Album est un disque pop, et en cela, autant EWBAITE et le White faisaient vibrer la même corde, autant PD et le Black se trouvent sur la même longueur d’onde. Ce qui, en soi, n’a rien de péjoratif, attention, d’autant que l’angle d’attaque se révèle un rien différent. Moins axé sur les claviers, il s’essaye à des arrangements plus fins signés aux côtés de Dave Sitek, le faiseur des indies TV On The Radio. En fait, indie pop serait l’adjectif qui collerait le mieux à cette rondelle noire. À son écoute, on pense, pêle mêle, à The Shins dans leur section mainstream (pas la meilleure, malheureusement), à Broken Bells - le side-project alliant James Mercer et Danger Mouse -, à Death Cab For Cutie (“I’m Just Being Honest” qu’on croirait presque élaboré par Ben Gibbard à Seattle, Gibbard que l’on sait grand fan de Weezer - la boucle est bouclée), à TV On The Radio donc, voire, soyons fous, aux premiers Foals. Mais, et c’est là que le bât blesse en cette heure où les Poulains d’Oxford viennent tout juste de livrer une cinquième réalisation studio assez impressionnante sur le plan de la profondeur et de l’écriture, le nouveau Weezer brille par sa légèreté, dans tous les sens du terme. C’est un disque qui, en dépit de la manière dont on a pu le vendre, flotte entre nos conduits auditifs sans laisser de réelle empreinte. Certes, on fredonnera peut-être le refrain latino de “Can’t Knock The Hustle”, titre gentillet avec ses trompettes mexicaines et son phrasé scandé. Certes, la ritournelle légère de “Zombie Bastards” avec son joli canevas de guitare sèche nous trottera peut-être dans l’encéphale, pendant un temps tout du moins. Certes, “I’m Just Being Honest” témoigne d’une vraie sensibilité et d’une subtile finesse pop rock avec sa jolie réverb’ intelligemment utilisée - merci à Pacific Daydream pour les essais. Certes, “Too Many Thoughts In My Head” touche au but, couplets harmonisés, rampe de lancement, grand refrain pop qui éclate avec force et majesté sur de troublantes guitares vrillées, mais, mais… à part ça on peine vraiment à garder en tête un titre du Black Album.


Manque de chair, d’âme, de guitares ? Sans doute. Alors que l’écriture de Pacific Daydream, dans un genre assez semblable, sortait du lot justement par cette mise à nu tant scripturale qu’instrumentale, ce thème récurrent du chanteur isolé et désabusé qui cache son marasme au milieu de la gaieté ambiante, Cuomo, en dépersonnalisant son songwriting et en le truffant d’images bizarres (“I'm High As A Kite” - “je plane comme un cerf volant”, sans rire ? Faut redescendre sur terre, mec), ne parvient pas à nous intéresser vraiment à la musique qui enrobe ses chansons. “High As A Kite”, donc, petite berceuse ressassée et plan plan, “The Prince Who Wanted Everything” qu’on prendrait pour une chute dispensable de Make Believe, “California Snow” qu’on sent venir à des kilomètres et qui pour le coup surjoue la carte production avec un refrain trop plein de pathos artificiel et un couplet, euh, voilà quoi. “Living in L.A.” semble de prime abord intéressant avec son côté dansant, mais là encore le refrain finit par tomber à plat. Les limites des logiciels de songwriting ? On sait Rivers Cuomo friand de ce genre d’outils numériques, mais à trop vouloir renouveler la recette artificielle du tube, ne manquerait-il pas un brin de cœur là-dedans ? Et guère plus d’enthousiasme à l’écoute de “Piece Of Cake”, petite balade rythmée par un binaire balancé au son de flûtes sereines.


Rien d’indigent, rien de mauvais. Tout sonne juste, pas de faute de goût, rien de criard, de m’as-tu-vu, c’est propre, clair et net, ça s’écoute tout seul et l’ensemble se révèle franchement “pas mal”. “Sympa”. Mais on n’a pas forcément envie d’y revenir, d’enclencher la fonction repeat all, comme on ne gardera pas franchement en mémoire ce disque aussi formellement réussi qu’oubliable. Gageons que les deux prochains albums de Weezer, que Cuomo nous promet pour cette année (ce qui porterait à quatre le nombre de disques affublés du W ailé en 2019, gloups), feront mieux. Ou pas. L’embellie EWBAITE - White (- PD pour les moins regardants) n’aura hélas pas duré bien longtemps. Dommage...

Avis de première écoute
Note de 2.5/5
Après avoir apprécié les virages pop du White et surtout de Pacific Dreams on pouvait espérer un retour au rock avec ce Black Album au titre si connoté. Cuomo et consorts en ont décidé autrement. Au final un disque ni génial ni catastrophique mais dont on risque de peu se rappeler. On retient Can't Knock The Hustle et... ce sera tout.
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Commentaires
simonritchie, le 22/04/2019 à 19:02
1er morceau de l'album: ah sympa du nouveau Weezer ! 2ème morceau de l'album: ah pas mal aussi, on retient bien le refrain. 3ème morceau de l'album: mouais bof... 4ème morceau: ouais non en fait c'est bon on peut s'arreter là. En fait comme pour les 5 albums précédents... (je ne compte pas l'album de reprise qui était rafraichissant mais pas essentiel). Bref Weezer, depuis 2009, ils auraient pu sortir un seul album et ça aurait suffit... Le Weezer qu'on aimait est mort.
Lulu, le 14/03/2019 à 07:01
J'arrive toujours à trouver deux ou trois chansons bien sympa sur chaque album ou presque. Mais sur celui là, je n'ai même pas envie de l'écouter une troisième fois...
MaximeL, le 13/03/2019 à 17:43
Tout le souci vient des effets d'annonces, je suis d'accord. Ils auraient appelé cet album différemment sans en faire des caisses avant, les attentes auraient été toutes autres et le ressenti bien meilleur.. La force de Weezer est de créer des refrains qu'on semble avoir toujours connu, mais on s'en lasse de fait beaucoup plus rapidement...