Vendetta

C'est étrange comme on peut être idiot avec nos préjugés. On entend un truc, et si on accroche pas, alors ça s'arrête là. C'était un peu ma situation avec Vendetta. Les radios ont passé en boucle le titre "French Kiss", et même si j'avais trouvé le titre sympathique au départ, il m'a vite fait penser que Vendetta se donnait dans la pop gentillette un peu niaise. Mais quelle erreur !

Sur son premier album, Vendetta nous livre un florilège de onze titres, tout sauf niais. Onze morceaux d'une pop légère et intelligente saupoudré d'électro, et emmené par la voix délicate de la jolie Sylvie Hoarau. Cela rappellerait facilement un Dolly auquel on aurait enlevé son côté noisy et ses guitares criardes, pour retrouver un son plus frais et peut-être aussi plus populaire, sans rien enlever de l'énergie. Le titre "Drôle d'idée" est sûrement l'exemple le plus frappant de cette petite ressemblance. L'ensemble est tellement fluide et agréable que même le "French kiss" prend alors une autre dimension et devient plaisant. Bien plus qu'entre une pub et un tube néo-métal.

Fort d'une maturité musicale déjà trouvée, Vendetta possède aussi les cartouches pour étonner. Comme sur cette étonnante rencontre sur le titre "Viens" avec un Arthur H toujours aussi charismatique, rien qu'avec le son de sa voix. La participation de Calogero sur "La plage" s'accorde quant à elle parfaitement avec le reste de l'album. D'ailleurs si ce n'était pas noté sur la pochette, il n'y aurait pas moyen de le savoir.
L'album se conclut sur une note de douceur avec "Elle et moi". Toujours avec cette légèreté enivrante, malgré le côté tabou du sujet abordé.

Au bout du compte je ne peut que rougir d'avoir pensé, ou plutôt imaginé, que la musique de Vendetta n'était pas faite pour moi. Avec une avalanche de tubes pop-rock comme ceux-là, le groupe ne se limite à aucun auditoire. C'est revigorant, c'est frais, c'est percutant... qui n'y trouverait pas son compte ?