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Critique d'album

Vanilla Fudge


Vanilla Fudge


(01/08/1967 - Atco - Rock psychédélique / hard-rock - Genre : Rock)
Produit par Shadow Morton

1- Ticket to Ride / 2- People Get Ready / 3- She's Not There / 4- Bang Bang / 5- Illusions Of My Childhood - Part One / 6- You Keep Me Hanging On / 7- Illusions Of My Childhood - Part Two / 8- Take Me for a Little While / 9- Illusions Of My Childhood - Part Three / 10- Eleanor Rigby
Note de 4/5
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Note de 3.0/5 pour cet album
"Un tube de l'été 1967 retrouve une nouvelle vie 52 ans plus tard au cinéma : retrospective"
François, le 02/09/2019
( mots)

Est-ce manquer d’originalité d’être complètement emporté par l’œuvre de Quentin Tarantino ? De trouver excellents chaque nouvelle sortie qui, comme un chapelet qu’on perlerait, constitue une filmographie dantesque nous faisant devenir amateur du rosaire – pour continuer dans la métaphore religieuse - tant les visionnages sont répétés ? Peu importe, mais la sortie de Once Upon a Time in Hollywood était un événement dans le monde du septième art, et particulièrement en France où il a battu le nombre d’entrée des autres productions du réalisateur. Et comme d’habitude, la bande originale est monstrueuse, surtout si on est amateur de rock un peu classique : le film se déroule en Californie en 1969, et les musiques sont minutieusement choisies pour correspondre à l’époque. 


Je précise que je n’ai aucune envie de spoiler le lecteur, me contentant de rester évasif. A la fin du film, il y a une scène d’anthologie qui se déroule sur un morceau inoubliable, que notre oreille avait bien sûr déjà entendue. Mais impossible de mettre un titre dessus. Coup de bol, je tombe sur une interview de Vanilla Fudge dans Koid’9, et la révélation se fait : "You Keep Me Hangin’ On", bien sûr. Il ne restait plus qu’à ressortir le disque en question et à se le remettre en se remémorant les meilleurs moments du film. 


Alors petit retour en arrière. Vanilla Fudge est un groupe new-yorkais de rock psychédélique fondé au milieu des années 1960. En son sein, Tim Bogert et Carmine Appice qui se feront remarquer plus tard dans l’excellent groupe de hard-rock Cactus, et surtout pour leur trio avec Jeff Beck (Beck, Bogert & Appice) qui n’a abouti qu’à un seul album, mais quelle galette ! 


Le groupe sort donc son premier album en 1967, composé intégralement de reprises, et illustrant bien le phénomène de British Invasion puisque "Ticket to Ride", "Eleonor Rigby", et une expérience un peu loufoque de découpage de "Strawberry Fields Forever" encadrant les différents titres de la seconde face, font partie de la liste. 


Vanilla Fudge n’est peut-être pas le groupe du psychédélique le plus connu de la scène, bien qu’il soit incontournable, au même titre qu’Iron Butterfly, Jefferson Airplane ou encore 13th Floor Elevators. L’époque est à l’expérimentation, la recherche de la nouveauté, certes dans la découverte des possibilités offertes par les psychotropes, mais également dans l’exploration du spectre musical. C’est la fameuse cruche de Tommy Hall, les longues improvisations à n’en plus finir, les effets d’Hendrix sur ses six cordes, l’introduction d’instruments acoustiques ou de claviers électroniques … Dans cette aquarelle, Vanilla Fudge s’impose comme un point de passage vers le hard-rock. 


Leur musique se compose de claviers bien lourds, un orgue Hammond affûté et très présent, et des guitares aux distorsions remarquables pour l’époque. C’est lourd, heavy, parfois un peu crade, riche en chorus et en expérimentations, si bien qu’il peut être cité dans les albums marquant les premières influences progressives dans la musique rock. 


Est-ce l’album du siècle ? Clairement non. Il est incroyablement daté, parfois ennuyant ("People Get Ready", de Curtis Mayfield), le chant rappelle trop le style Beatles pour être totalement original, et la présence des claviers hurleurs pesante à terme. Mais certains titres sont tout de même très puissants. Exemples : "She’s Not There", son introduction chaotique, ses accords plaqués et son excellent solo de clavier, ou encore la reprise de "Bang Bang", très expérimentale, avec un passage musical de trois minutes avant l’arrivée du chant. 


Enfin, au-dessus du lot, "You Keep Me Hangin’ On", le clou de l’album. L’introduction touche au génie, basculant d’ambiance en ambiance avec un sens aiguë de la liaison : tout d’abord heavy et orientalisante, mystérieuse, elle débouche sur un riff lourd au rythme militaire, avant de retomber dans des nappes d’orgues, ponctuées par des accords, pour revenir sur une symphonie psychédélique. Le chant est bien plus maîtrisé sur ce titre que sur les autres, rendant le cœur du morceau accrocheur. La conclusion reprend l’introduction et finit en explosion de puissance. Où le groupe peut paraître un peu trop ancré dans son époque sur les reprises des 4 de Liverpool, il est ici absolument novateur. 


Nul doute que le groupe va vivre une seconde vie grâce au film, souhaitons qu’il entraîne dans sa lignée un intérêt renouvelé pour la scène psychédélique au profit des anciens bijoux comme des nouvelles formations qui agitent le revival du genre. 


 

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