The Black Angels
Clear Lake Forest
Produit par
1- Sunday Evening / 2- Tired Eyes / 3- Diamond Eyes / 4- The Flop / 5- An Occurrence At 4507 South Third Street / 6- The Executioner / 7- Linda's Gone
D'abord vendu en exclusivité lors du Record Store Day 2014, Clear Lake Forest de The Black Angels arrive ces temps-ci dans les bacs plus classiques et moins glamours. Tout à fait représentatif de l'évolution du groupe, l'EP montre que le groupe va dans le bon sens de manière louable et courageuse pour un résultat sans intérêt.
C'est vraiment triste, a priori ils ont pourtant tout bon. Après s'être perdus dans Directions To See A Ghost en se reposant totalement sur leurs effets (son monolithique et chant incantatoire mais zéro chanson), les Black Angels cheminent vers une musique de plus en plus pop, totalement passéiste mais régulièrement bien composée ("River Of Blood", "Don't Play With Guns"). L'EP Clear Lake Forest est un aboutissement de cette démarche. Les longs morceaux tripants ont disparu pour céder l'espace à des vignettes gentiment désaxées, portées par un clavier acide. Les toms tribaux ne rythment plus des processions funéraires et accompagnent un binaire triomphant ("Tired Eyes"). Ça fait bizarre mais les Black Angels sont un peu primesautiers et réussissent l'exploit d'être encore moins originaux qu'avant.
Faut dire que le groupe ne s'est pas transformé en machine à tubes. Une fois mis de côté ce qui faisait sa personnalité (et ses limites) il ne lui reste plus grand-chose pour s'affirmer face aux sixties si pesantes. "The Flop" c'est du psyché débile pour faire danser Austin Powers et ses groupies en minijupes à imprimés floraux. Les Black Angels n'ont jamais été de grands originaux mais ce pastiche de Pink Floyd période Syd Barrett sur "The Executioner" c'est vraiment pas possible. Clear Lake Forest développe un pop rock tellement révérencieux qu'il en devient totalement cliché dans ses clins d’œil appuyés aux glorieux aînés (The 13th Floor Elevators, The Doors). Le comble du ridicule, c'est ce "Linda's Gone" qui pompe aveuglément le Velvet Underground. L'hommage tourne à la parodie, c'en devient gênant. La voix d'Alex Maas se fait plate, la batterie minimale est chiante comme la pluie. C'était bien la peine d'étaler ça sur plus de 6 minutes.
Difficile de dire si Clear Lake Forest annonce la suite de la production des Black Angels ou s'il s'agit d'une petite récréation avant le retour aux choses sérieuses. Il faudrait juste que le groupe cesse de croire qu'il doit, pour chaque album, payer son tribut à ses influences. Fort de ses propres accomplissements, il n'est plus uniquement l'enfant de ses parents.