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Critique d'album

Tennis


Young And Old


(13/02/2012 - Fat Possum - Indie Pop - Genre : Pop Rock)
Produit par Patrick Carney

1- It All Feels The Same / 2- Origins / 3- My Better Self / 4- Traveling / 5- Petition / 6- Robin / 7- High Road / 8- Dreaming / 9- Never To Part / 10- Take Me To Heaven
Note de 4/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Vous êtes bien sur AlbumIndiePop.net, votre webzine chill-pop indépendant. En tête de gondole du jour : Young And Old, petit bijou de Pop sucrée et confectionné par une moitié des Black Keys."
Maxime L, le 31/05/2022
( mots)

Les frontières d’albumrock sont décidément bien poreuses en ce qui concerne les styles abordés dans votre webzine préféré. De la scène heavy-rock suédoise d’Hallas aux confins du métal avant gardiste de Zeal and Ardor, en passant par le prog racé de Pure Reason Revolution, il y en a (et il en faut) pour tous les goûts. Le groupe au programme du jour est une nouvelle preuve de la ligne éditoriale très large définie par la rédaction ; à tel point que j’ai longtemps hésité à faire paraître cette chronique, dans les tuyaux depuis belle lurette, pensant justement qu’elle était trop éloignée des oeuvres abordées ici (et à la fois en cherchant bien dans les tréfonds du site, vous tomberez sur des reviews de Benjamin Biolay ou même de...toussotements de rigueur, Saez, comme quoi nul n’est parfait).


Pour ce qui est de Tennis (je vous fais grâce des jeux de mots autour de "jeu, set et match"), aucune trace de prog ou de métal dans leurs chansons (et encore moins d’avant garde cela va sans dire). C’est à peine si on pourrait définir cela comme du rock. Et plutôt que de s’évertuer à poser une étiquette sur leur musique (et vous inciter ainsi à lire ce papier en entier), penchons nous sur la formation en elle-même, surtout qu’elle est relativement inconnue dans nos contrées (sauf si vous connaissez la BO de Rick And Morty, dont ils ont signé une chanson dans la saison 5).


Derrière ce nom aussi simple qu’énigmatique (et pas franchement une riche idée en terme de marketing / recherche / référencement) se cache un duo, à la ville et à la scène : Alaina Moore (au chant) et Patrick Riley (guitare et claviers), dont la rencontre remonte à leurs années d’étude sur les bancs de l’Université de Denver dans le Colorado. Et là où des étudiants américains lambda auraient “simplement” fêté leurs diplômes par une gigantesque soirée sur la plage, nos deux tourtereaux poussent le cliché de l’American Way of Life un peu plus loin : en partant voguer en mer, seuls, pour un périple de 8 mois en Atlantique ; voyage qui donnera naissance à un premier album Cape Dory en 2011, dont les chansons narrent les aventures d’Alaina et Patrick sur leur voilier, et qui eut son petit succès d’estime dans certains cercles d’initiés à l’indie-pop lo-fi aux Etats-Unis (autant dire pas grand monde en valeur absolue).


À peine un an plus tard, Young And Old débarque dans les bacs, mais avec une ligne un peu plus épaisse sur la carte de visite : un des deux Black Keys à la production (c’est d’ailleurs grâce à cela que Tennis est tombé dans mon escarcelle). Si on connait le CV de producteur de Dan Auerbach (Jessica Lea Mayfield, Hanni El Khatib, Lana Del Rey ou Cage The Elephant pour ne citer que les plus renommés), le travail en dehors des Black Keys de Patrick Carney est infiniment moins connu. Et pourtant, l’ombrageux batteur du duo d’Akron est derrière quelques albums, si ce n’est de grosses stars, d’artistes qui comptent outre-atlantique : The Black Lips (pour Underneath The Rainbow), Michelle Branch (Hopeless Romantic), ou The SheepDogs (pour leur album éponyme en 2012), même si à chaque fois, il partageait les manettes avec d’autres producteurs. Pour autant, ce Young And Old est aux antipodes du blues-rock fiévreux des Black Keys. A dire vrai, c’est à peine pensable d’imaginer Patrick Carney prendre part à un disque aussi solaire et jovial, lui qui semble sourire quand il se brûle et qui n’est pas réputé pour son enthousiasme débordant. Car en ce qui concerne Tennis, il s’agit d’un groupe excessivement exalté et positif, loin des rythmiques bluesy et crasseuses de Carney et consorts.


Young And Old s’ouvre sur “It All Feels The Same”, et si les embruns marins de Cape Dory se font toujours délicatement sentir, on est cette fois-ci sur la Terre ferme, en longeant la côte Californienne, au volant de notre buick décapotable. La chanson fleure bon la surf-music américaine de la fin des années 50 ; et cette impression de doux voyage dans le temps va perdurer tout au long de l’écoute du disque. Et on se plait à se perdre dans cette Amérique d’antan, d’avant l’invasion des Beatles, d’avant le flower-power, avec ces galeries de personnages haut en couleurs : choucroutes permanentées et lunettes de soleil aux formes pas possibles, qu’on a toutes et tous vu dans une tripotée de films hollywoodiens (réussis ou pas, là n’est pas la question).


Musicalement, le premier single, “Origins” est une merveille : accords de piano tue-tête, ligne de basse charnue, motifs de claviers imparables ; en un mot et en poussant quelque peu le trait : une sorte de “Dreams” de Fleetwood Mac passé à la moulinette rétro-vintage. La voix d’Alaina Moore, impeccable, rappelant la grande Stevie Nicks n’y est sans doute pas pour rien, et un gros travail est fait sur les harmonies vocales et les choeurs, évoquant par endroits les fantaisies vocales Soul des Ronettes et autres grands noms de ce genre. Tennis s’est en outre offert les services d’un véritable batteur, en la personne de James Barone (entendu aussi chez Beach House, tiens tiens), qui va apporter beaucoup de relief à l’ensemble ; et ses percussions, souvent binaires, élémentaires mais rebondies, contribuent à rendre les compositions très entrainantes. Toujours irrésistiblement catchy et délicieusement sucrées, les chansons se dégustent telles de vrais cocktails d’été : c’est doux, coloré, rafraichissant et les morceaux parviennent à ne jamais tomber dans l’excès de sucre (on flirtera dangereusement avec cette frontière là sur les albums postérieurs, mais nous y reviendrons plus tard).


“Traveling” nous emmène, après quelques verres, l’esprit et le coeur léger, le temps d’une soirée au "bal de la féérie dansante des Sirènes"*, là où “Robin” et sa rythmique presque enfantine semble tout droit issue de la playlist diffusée dans les beaux jardins de la pension Kellerman** (j’avais prévenu pour les références cinématographiques). Le reste du disque est du même acabit, au sens propre : l’homogénéité de l’ensemble est une des grandes qualités de ce Young And Old, avec son efficacité : 33 minutes de musique pour 10 titres d’indie-pop-soul-rétro. 10 petites perles qui, fortes de leurs mélodies insistantes (mais jamais redondantes), n’ont d’autre prétention que d’apporter un peu de fraîcheur vintage très sixties avec ce qu’il faut de lumière et de paillettes pour déconnecter un peu, le temps d’un été, voire un peu plus.


À écouter : "My Better Self", "Origins", "Traveling", "Dreaming".


*en référence au film "Retour Vers Le Futur".


**en référence au village vacances de "Dirty Dancing".

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