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Critique d'album

Subterranean Masquerade


Mountain Fever


(14/05/2021 - Sensory Records - Metal progressif - Genre : Hard / Métal)
Produit par Tomer Pink et Subterranean Masquerade

1- Snake Charmer / 2- Diaspora, My Love / 3- Mountain Fever / 4- Inwards / 5- Somewhere I Sadly Belong / 6- The Stillnox Oratory / 7- Ascend / 8- Ya Shema Evyonecha / 9- For The Leader, With Strings Music / 10- Mångata
Note de 4/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Aventureux, dépaysant, revigorant : laissez-vous tenter par le metal aux sonorités orientales de Subterranean Masquerade"
Franck, le 06/08/2021
( mots)

Il est fascinant de constater à quel point la musique est capable de faire abstraction de toute frontière géographique et culturelle. De ce fait, il nous arrive de découvrir des œuvres atypiques, aussi passionnantes que dépaysantes, réalisées par des artistes trouvant dans les musiques traditionnelles une inspiration salvatrice. On pensera forcément au dernier album en date des Polonais de Lunatic Soul, ces derniers nous ayant conquis l’an dernier avec leur pop progressive teintée de folk celtique (Through Shaded Woods, 2020). Certains genres comme le metal s'avèrent même être un terrain de jeu idéal pour oser les associations les plus improbables : du folk metal, associant musiques folkloriques et grosses guitares, jusqu’aux plus marginaux "viking metal" et "pirate metal" (si si ça existe !), il y en a clairement pour tous les goûts. 


Aussi, nous nous fourvoierons en pensant que le rock - et plus particulièrement le metal - est une exclusivité occidentale. Ce serait en effet mal connaître la scène israélienne, qui dès le début des années 1990 développa le genre "metal oriental" par l’intermédiaire de groupes comme Orphaned Land, Melechesh ou Salem.


Avec son metal progressif aux sonorités orientales, Subterranean Masquerade résume parfaitement cette fusion des genres et cette liberté créative. Formé en 1997 autour du guitariste Tomer Pink (le premier album ne voyant le jour qu'en 2005), cette formation israélienne a su s’illustrer avec des concepts musicaux variés allant puiser dans les influences jazz, heavy et avant-gardiste de ses membres. Avec ce quatrième album intitulé Moutain Fever, le groupe démontre une nouvelle fois toute l’étendue de son savoir-faire pour un résultat à la hauteur de ses ambitions.


Dès le morceau "Snake Charmer", la combinaison inhabituelle de sonorités orientales avec la théâtralité d’un heavy metal au refrain 80’s pose le décor d’un album coloré et sans concession, exploitant à bon escient une large gamme d’instruments traditionnels (du bouzouki jusqu’au bulbul tarang en passant par tout un panel de percussions) et en poussant le concept jusqu’à proposer un morceau entièrement chanté en hébreu ("Ya Shema Evyonecha").


Sans pour autant verser dans un registre purement oriental comme leurs compatriotes cités précédemment, les membres de Subterranean Masquerade s’amusent à varier les genres à travers des morceaux aux structures peu conventionnelles. On assistera régulièrement à des grands écarts stylistiques à l’image de "Diaspora My Love", morceau pop dont les mélodies langoureuses - rappelant par moment un groupe comme Blackfield - finissent par basculer brusquement dans un registre beaucoup plus incisif ; ou encore "Somewhere I Sadly Belong", petite bombe au flow ravageur, laissant émerger un refrain blues des plus inattendus porté par des chœurs féminins. La mascarade ne s’arrête pas là, puisque nous aurons droit à de nombreux passages tout aussi insolites: la rythmique ska-punk de "Mountain Fever" ou l’apparition d’un chant diphonique sur le progressif "For the Leader, With Strings Music".


Forcément, une telle abondance de styles n’est pas sans risque. La première écoute de Mountain Fever pourra clairement déconcerter, tant le groupe donne parfois l’impression de partir dans tous les sens avec des compositions un peu fourre-tout. Mais en insistant un peu, ce grand bazar organisé devient rapidement revigorant et addictif tout en proposant une belle profondeur d’écoute.


Autre performance, et pas des moindres : celle du chanteur de Davidavi Dolev. Rares sont en effet les vocalistes en mesure de proposer un si large panel de possibilités : à l’aise avec le chant clair (aigu ou plus rugueux) mais aussi avec le chant guttural (allant du growl jusqu’à un chant hurlé), le chanteur israélien s’accorde à merveille avec le désir d’expérimentation et de polyvalence prôné par le groupe. Prestation d’autant plus élogieuse, qu’il s’agit ici de sa première collaboration avec le groupe ; le combo s’étant en effet séparé de son duo vocal originel pendant les quatre ans qui séparent Mountain Fever de l’album précédent.


Malgré une équipe en partie remaniée, les Israëliens de Subterranean Masquerade nous livrent un quatrième album de grande qualité qui impressionne par sa diversité et son envie de s’affranchir de toutes limites créatives. Véritable singularité au sein d’une scène metal favorisant l’ouverture culturelle, Moutain Fever se pose clairement comme une des sorties les plus réjouissantes de l’année et prouve que le genre peut tout à fait s’associer avec la musique orientale.

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