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Critique d'album

Silhouette


Les Dires de l'Âme


(20/10/2024 - Antiq - Black Metal - Genre : Hard / Métal)
Produit par

1- L'Appel / 2- Catalepsie / 3- Dialecte Onirique / 4- Silhouette / 5- Adoubée des Etoiles / 6- Les Dires de l'Âme / 7- Une Lame Eprise / 8- Litanie Contre la Peur / 9- Dysthymie / 10- L'Eveil
Note de 3.5/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Cauchemar éveillé"
Julien, le 26/10/2024
( mots)

Ils réclamaient le soir, il descend, le voici. L’obscurité encercle désormais les âmes. L’heure est venue pour celle des cartésiens de s’effacer pour laisser place à l’onirisme. Les ombres peuvent se libérer : corps agrippants façonnés dans la noirceur. Formes inquiétantes qui habillent les peurs, les tourments, les angoisses.   


Deux ans après son premier EP, Silhouette s’extirpe des Retranchements pour débuter sa révélation dans les paysages nocturnes avec Les Dires de l’Âme, un album aux préceptes oniriques. Les ambiances intimes restent le mantra de sextet français. Pourtant, l’évolution est saisissante comparativement à l’effort précédent. Des certitudes, une conviction accrue dans cet opus semble habiter la formation montpelliéraine. Une confiance que le groupe expose visuellement avec le clip extrait du titre de clôture "L'Éveil" dont le soin apporté dans la réalisation souligne les émulations mystiques du morceau incarnées par la voix de Ondine. La chanteuse de Silhouette, à la voix si charismatique, si envoûtante, qui aurait pu se contenter d'exposer ses aptitudes originelles pour gager de la qualité de ce nouvel album. Mais là encore, à l'image de l'ensemble du groupe, ses protagonistes vont plus loin et le chant cristallin s'ouvre à plus de profondeur, comme on peut l’entendre sur "Dysthymie" pour une parenthèse à la lourdeur mélancolique captivante. Une sensation chamanique habite le propos vocal de la chanteuse. Une approche qui, quand elle est partagée sur des morceaux qui voient Odine évoluer seule derrière le micro ("Adoubée des Étoiles"), renforce le cadre atmosphérique inhérent à la musique des Montpelliérains pour élargir un spectre nocturne qui sait aussi s'exposer au détour d'un regard contemplatif.
La singularité de Silhouette vaut par le partage vocal de Ondine avec le chanteur Yharnam. La progression de ce dernier, comparativement à l'opus précédent, est flagrante. D'un monstre de souffrance hurlant sa douleur, le chanteur nous partage, avec Les Dires de l'Âme, des cris affirmés, rageurs. Les Retranchements n'avait pas laissé entrevoir une férocité telle qu'on peut la retrouver sur "Litanie contre la Peur" et son introduction pétrifiante. Yharnam regarde chaque once du mal et se les approprie pour les faire rejaillir sur l'auditeur. Sa souveraineté n'est sans doute pas étrangère à la sensation de violence qui se dégage du disque. Le titre éponyme "Les Dires de L'Âme" catalyse cette tempête d'une délicieuse agressivité pour l'un des instants marquants de l'album.
Silhouette passe de l'antagonisme alchimique de ses chanteurs à une juxtaposition symétrique de ses personnalités. Ondine et Yharmam prolongent leurs intentions mutuelles dans une quête incessante de l'extinction de la lumière. Le songe nocturne sera le domaine de la noirceur ténébreuse.
Enfin, les instruments répondent également à cet appel d'un règne obscur. Le travail dans la production est à souligner tant il participe à cette traversée dans un cauchemar éveillé. La batterie sur "Catalepsie" se charge d'éteindre instantanément la lueur du jour quand les arpèges de "Silhouette" révèlent, avec un peu plus de profondeur, le scintillement froid et lointain des étoiles. 


Si on pouvait envisager que Silhouette s'ouvre sur plus de lyrisme et de douceur, dans le but de s’émanciper vers un public plus large, à l'aide du charisme vocal de sa chanteuse ; il n'en est rien. C'est même un presque opposé à cette intuition que les Montpelliérains exposent avec leur premier "vrai" album. Le groupe appuie son black-metal qu'il nous partage sous un ciel nocturne dessiné au contour de morceaux contemplatifs. Les Dires de l'Âme étonne par la rapide et probante évolution de ses auteurs. La plus évidente d'entre-elles vient de son chanteur Yharnam qui transforme le marchand de sable en marchand de ténèbres. La violence de son propos s'accompagne d'une chanteuse à la voix ensorcelante pour une odyssée onirique unique qui mérite d'être expérimentée en concert, pour vivre un véritable cauchemar éveillé. 


A écouter : "Les Dires de l'Âme" ; "Dysthymie" ; "Litanie Contre la Peur" ; "Silhouette"

Commentaires
Rockman70, le 01/11/2024 à 12:40
Une pure horreur musicale pour Halloween.....