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Critique d'album

My Morning Jacket


My Morning Jacket


(22/10/2021 - ATO - Indie - Genre : Rock)
Produit par Jim James

1- Regurlarly Scheduled Programming / 2- Love, Love, Love / 3- In Color / 4- Least Expected / 5- Never in the Real World / 6- The Devil's in the Details / 7- Lucky to be Alive / 8- Complex / 9- Out of Range, Pt. 2 / 10- Penny for your Thoughts / 11- I Never Could Get Enough
Note de 3/5
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Note de 3.0/5 pour cet album
"Une nouvelle pièce taillée pour le live. Exclusivement ?"
Diego, le 10/01/2022
( mots)

Après presque un quart de siècle d’existence, le groupe de rock indépendant américain My Morning Jacket revient avec un album dense et fourni (plus d’une heure au compteur). L’idée de retour aux sources ou de renaissance plane autour du disque, dont le nom reprend sobrement le patronyme du groupe. Peut-on y voir un symbole que ce qui va suivre représente l’essence même de la bande à Jim James ?


Dans un premier temps, il s’agit surtout d’un retour en forme : les premiers titres sont incisifs, à l’image de "Love, Love, Love", qui mélange groove insaisissable via des cœurs bien placés, guitare rythmique rock traditionnelle et parties vocales convaincantes. Le solo qui termine le titre enfonce le clou du succès. "In Color" est une autre réussite. Oscillant entre couplets posés et refrain enlevé, le morceau contient tous les éléments d’une excellente chanson rock. Le lyrisme de James est simple voire simpliste : "there’s more in life, than just black and white, so many shades in between" / "il y a d’avantage dans la vie que blanc et noir, tellement de nuances entre les deux". Le message est suffisamment accessible directement et ne mérite peut-être pas autant de répétitions mais, une nouvelle fois, l’ensemble est solide. Le changement de tonalité sur la dernière partie du morceau permet à MMJ de cocher toutes les cases.


"Complex", troisième single ayant annoncé la sortie du nouvel opus, est également un passage assez jubilatoire : riff musclé et refrain exubérant se mêlent pour fournir une excellente expérience d’écoute. Seule la fin du titre et sa modulation ralentie inexplicable et injustifiée viennent ternir le tableau. Autre single, "Regurlarly Scheduled Programming" est un modèle d’introduction de concert. C’est d’ailleurs une coloration forte sur l’album, dont la plupart des chansons sont ancrées dans l’idée (non saugrenue) que MMJ est groupe live phénoménal. Cette qualité est cependant poussée tellement à l’excès qu’elle en devient une limitation pour le disque qui, parfois, se résume à un teaser pour la future tournée du groupe. Les parties finales de "Penny For Your Thoughts" et de "Out of Range Pt.2" font basculer de bons voire très bons moments en mélasse sonore tout droit sortie de sessions d’improvisation. Quand bien même ces-dernières sont de très bonne facture, un plus grand soin apporté à la structure des morceaux et à la production aurait été apprécié. Ceci étant dit, la pluie d’arpèges de guitare sur "Out of Range Pt. 2" reste un des points culminants du disque. 


Nul doute que le simple fait d’enfermer des musiciens du calibre de Carl Broemel (guitare) ou Bo Koster (clavier) et de presser le bouton « record » débouchera sur un résultat techniquement impressionnant. Cependant, il ne ressort pas toujours de véritable élément liant, de cohérence individuelle au songwriting ni de vision claire sur l’enchainement des différents titres. La performance technique peut même être sujette à débats, en particulier en raison du manque de présence de la partie rythmique sur nombre de titres. 


Le sens mélodique de James, principal compositeur du groupe, fonctionne plein régime et le plaisir des musiciens n’est (cette fois-ci) pas exclusif sur "I Never Could Get Enough". Le défaut se trouve ici plutôt du côté de la longueur du titre (9 minutes !) mais la jouissance musicale transpire au travers des enceintes et irradie l’auditoire, servant de bonne conclusion à un disque au final bien ficelé.


Malgré tout, My Morning Jacket commet quelques impairs qui impactent directement la qualité globale de l’expérience. Ainsi, l’hypothèse la plus probable pour l’un d’entre eux est que les vétérans du rock aient laissé un de leur neveu, stagiaire de troisième, en charge du mixage de "Never In The Real World". En plus de s’étendre sur quasiment 6 minutes, la chanson semble tout droit sortie d’une obscure session live dans les bas-fonds d’un pub du Kentucky tant la voix de Jim James est massacrée. Au rang des mystères jonchant la galette, "Devil’s in the Details" trône en maitre. 9 minutes de mélodie répétitive et une partie expérimentale décousue auront tendance à faire sortir complètement l’auditeur de l’ambiance. Même constat pour "Lucky to be Alive", qui tente de renouer avec les racines country du groupe (en les gavant de stéroïdes) mais peine à trouver un angle sérieux et dénote trop du reste des chansons. Un peu de diversité musicale ne fait certes en général pas de mal, mais ici le coup ne fait pas mouche. 


On notera toutefois l’irrésistible groove de "Least Expected", sur lequel My Morning Jacket revient au blues et propose un titre que les productions récentes des Black Keys auraient largement pu présenter.


On ne retrouve pas sur cet opus l’ambition et l’inventivité dont le groupe a fait preuve sur Z, ni les harmonies vocales de cathédrales à la Fleet Foxes et les guitares trempées dans la sauce Wilco de l’album It Still Moves. Cela dit, et en dépit des -nombreux- défauts listés dans cette chronique, MMJ ne passe pas loin de servir un des albums les plus enthousiasmants de l’année 2021. La prégnance des imperfections handicape le disque et l’empêche d’accéder à une postérité que, sans aucun doute, les prestations live futures rendront au groupe.


A écouter : "Out of Range Pt.2", "Complex", "I Never Could Get Enough"

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