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Critique d'album

Morcheeba


Fragments of Freedom


(01/08/2000 - China Records - Trip-hop devenu pop - Genre : Pop Rock)
Produit par

1- World Looking In / 2- Rome Wasn't Built In A Day / 3- Love Is Rare / 4- Let It Go / 5- A Well Deserved Break / 6- Love Sweet Love [featuring Mr. Complex] / 7- In The Hands Of The Gods [featuring Biz Markie] / 8- Shallow End / 9- Be Yourself / 10- Coming Down Gently / 11- Good Girl Down [featuring Bahamadia] / 12- Fragments Of Freedom
Note de 4/5
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Note de 2.0/5 pour cet album
""
Aurélie, le 19/05/2004
( mots)

En 1996 et en 1998, Morcheeba nous avait régalés de deux albums, Who can U Trust? et Big Calm, dans lesquels les sonorités trip-hop s'alliaient parfaitement à la voix fluide et chaude de Skye Edwards. Pourtant, après ces deux opus qui laissaient présager le meilleur pour le trio, Morcheeba décida de changer radicalement de direction en l'an 2000 : même si l'on retrouvait dans Fragments of Freedom les éléments électroniques qui avaient fait le succès des albums et singles précédents, plus de place était maintenant accordée aux mélodies. Avec Fragments of Freedom, le groupe faisait donc le pari d'un nouveau millénaire plus pop et optimiste que torturé et planant... Pari dangereux, que le combo londonien semble avoir, avec le recul, bel et bien perdu...

L'album en soi est sympathique et agréable à écouter : les titres s'enchaînent sans heurts, la voix d'Edwards emportera facilement l'auditeur vers des contrées ensoleillées tandis que les tubesques "World Looking In", avec sa guitare langoureuse, "Rome Wasn't Built in a Day", à la mélodie quasi parfaite, ou encore le funky "Shallow End" sont là pour assurer à l'album un miminum de tenue. La production est soignée, et Fragments of Freedom bénéficie par ailleurs de brillantes collaborations comme avec Bahamadia sur "Good girl down" qui y fait plus qu'une simple apparition.

Malheureusement, l'ouverture du groupe à des influences soul, pop et rap aboutit dans la majorité des cas à des morceaux décevants, dont l'hybridité ne peut que frustrer le fan de la première heure ("Be Yourself", "Love Sweet Love", en duo avec Mr Complex, ou l'instrumental "Coming Down Gently"). Les paroles sont si pâles et creuses, les arrangements R'n'B si mous et boîteux que l'on ne peut s'empêcher d'attendre le moment où le groupe va soudain éclater de rire et introduire la vraie musique. Mais non : le groupe est sérieux lorsqu'il balaie d'un revers de la main cinq années de travail ! En témoignent ces propos de Ross Godfrey (guitariste) : "Nous souhaitions retrouver dans cette album les tempos qui nous bercent depuis longtemps, de la pop à la soul music. La voix aérienne de Skye se prête très bien à ce genre d'exercice auquel elle apporte une richesse certaine. Nous avons moins travaillé dans l'urgence par rapport à Big calm. Notre univers musical est riche de nombreuses influences que nous souhaitions incorporer à nos chansons".

Mieux eût valu s'abstenir... "Let It Go," avec ses choeurs faussement inspirés et ses synthés tièdes, ressemble plus à de la musique d'ascenseur qu'à un hymne pop. Idem pour le titre suivant, qui copie à la perfection la musique des îles telle que nous la vendrait un CD de chez Nature et Découvertes. Là encore, on attend un signe rassurant d'auto-parodie... en vain. Lorsqu'entre en scène le rappeur Biz Markie, sur un titre court et dans le style "old-school", il est déjà trop tard pour sauver ce CD de l'abîme où il plonge avec délices. Fragments of Freedom ressemble au final à une tentative inutile et vénale de toucher un public plus large. Le résultat est aussi appétissant qu'une barbe à papa trempée dans du sirop d'érable et recouverte de glaçage à la vanille qui serait ensuite tombée dans le sable.

La déception est donc au rendez-vous de ce troisième opus, qui sombre dans une soupe R'n'B / FM sans aucune originalité. Mais où sont donc passés le groove lancinant et la voix aérienne de Skye Edwards ? Avec Big Calm, Morcheeba avait réussi l'alliage d'un trip-hop cérébral avec une sensualité à fleur de peau. Un million de ventes et une tournée plus tard, incapables de se renouveler, ils ont sombré dans la facilité. Dommage. Ce LP risque de continuer longtemps à prendre la poussière dans ma discothèque. Le vrai trip-hop est bien mort : il nous aura transportés exactement cinq ans.

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