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Moleskin
Generator
Produit par
1- Twilight Fever / 2- A Voice In My Head / 3- Out Of Control / 4- Scream My Name / 5- Blind Enough / 6- Save My Soul
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Une idée pas plus con qu’une autre : lever le pouce pour rejoindre le bolide poussiéreux des quatre lascars de Moleskin. Bien que tirant son nom d’une chanson de Noir Désir ("A l’arrière des taxis"), cette formation parisienne puise la plupart de ses influences du côté des anglo-saxons. Si l’on en croit la bio , la bande se fixe pour objectif de lier la mélodie des Beatles et la puissance de Metallica . Ouch ! Bonjour la rupture de ligaments… Prosaïquement, Moleskin se fait le chantre d’une musique puissante et charpentée, caressant les riffs robustes mais ne dédaignant pas les rengaines efficaces. Bien que le quatuor ait les santiags solidement ancrées dans l’esprit seventies (Led Zeppelin, Pink Floyd), il serait restrictif de le classer fissa dans l’écurie stoner, le groupe en ayant manifestement plus sous la semelle, même s’il ne boude pas les ambiances désertiques comme l’illustre la pochette de ce premier EP.
Fort de 6 titres, Generator constitue une réjouissante entrée dans l’univers du combo. "Twilight Fever" convainc rapidement. Des guitares revêches, une batterie lourde parfaitement mixée, une production cossue. Sans cesse sur le point de se briser, la voix haut perchée de Julien Babin étonne lors des premières écoutes, mais son timbre, assez inhabituel dans de genre de production mais sachant s’affirmer, finit par remporter l’adhésion. Sur une base sonore solide pétrie de relents grungy ( Pearl Jam n’est jamais loin), Moleskin officie dans un power rock fougueux, aussi gracile que riche en testostérone. Lancinant, "A Voice In My Head", vient tancer l’auditeur au moyen d’une rythmique accablante de lourdeur. Aussi fluide que reptilien, "Out Of Control" joue avec malice entre dévidage de bitume et ahurissement calorifère. Jamais avare d’un solo perfusé à la wah-wah, David Vincent sertit chaque titre de sa marque ("Scream My Name"). Le voyage s’achève sur l’homérique "Save My Soul", couvant comme une cocotte-minute poussée dans ses derniers retranchements avant d’exploser sous les assauts d’un rock héroïque à la U2 qui ourdirait ses charges depuis le désert du Nevada. Moleskin a du coffre et de l’allure, on squattera donc la banquette arrière avec plaisir.