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Critique d'album

Kahvas Jute


Wide Open


(00/01/1971 - Akarma - Rock psychédélique, blues rock - Genre : Rock)
Produit par

1- Free / 2- Odyssey / 3- Up There / 4- She's So Hard to Shake / 5- Vikings / 6- Steps of Time / 7- 23 / 8- Ascend / 9- Parade of Fools
Note de /5
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Note de 3.0/5 pour cet album
"En Australie il y a du rock, Aussie ..."
François, le 25/04/2021
( mots)

Plonger dans l’année 1971 permet également de décentrer le regard, d’aller au-delà des grands albums qui ont traversé les âges, mais aussi de sortir un peu du territoire dessiné par les deux grandes nations du rock, le Royaume-Uni et les Etats-Unis. L’unique album du groupe australien Kahvas Jute nous offre la possibilité de nous engager dans cette double-perspective. 


Les Australiens peuvent nous reprocher un manque de curiosité envers leur scène locale. Au-delà des Easybeats et d’ACDC (deux formations de l’écurie Young), puis des grands noms un peu plus grand-public comme Midnight Oil ou INXS, sauf exception, nous sommes peu nombreux à être au fait du vivier actif sur l’ile continent, pourtant bien réel. Les musiciens de Kahvas Jute se situent au cœur de la scène de Sydney, ses membres circulant au sein de nombreuses formations passées ou actives parallèlement (dont la plus connue, Tamam Shud). Une véritable émulation musicale existait donc dans la métropole. A l’écoute, on se rend compte de l’influence des grands courants esthétiques de la période, puisque l’Australie connaît à ce moment-là une vague psychédélique assez heavy, genre que promeut le groupe dont il est question ici. 


Autre élément qui peut susciter la curiosité, la circulation des musiciens, au-delà même des groupes locaux. Le parcours du bassiste Bob Daisley, en particulier, peut sûrement trouver votre intérêt puisqu’il quitta son pays pour jouer auprès de Mungo Jerry, Rainbow, Ozzy Osbourne, Uriah Heep, Gary Moore et Black Sabbath (dans l’ordre, durant les années 1970 et 1980). Une thèse pourrait être écrite sur les circulations internationales de musiciens au sein de la scène rock des seventies, avec entre autres, pour l’Australie, Bob Daisley ou Daevid Allen (Gong). A noter que le guitariste Tim Gaze participera à une autre gloire australienne dans les années 1980, Rose Tattoo. Finalement, si Kahvas Jute est une formation relativement obscure, elle s’inscrit pleinement dans la grande histoire du rock, et ce à l’échelle internationale. 


Circulation globale au niveau esthétique également, puisque musicalement, le groupe mêle rock psychédélique et hard-rock avec un savoir-faire certain, sans pour autant déborder d’originalité. Ainsi, Cream s’avère être la grande référence du groupe - on a d’ailleurs droit en bonus à une reprise de "Politician" (Wheels of Fire, 1968) – si bien que "Parade of Fools", où la guitare domine, sonne comme la bande de Clapton, de même que l’énergique "She’s So Hard to Shale" ou le très bon "Odyssey" (écoutez la basse multiplier les notes). Il faut avouer qu’il y a des parallèles à dresser au niveau du timbre. Mais Kahvas Jute regarde également vers la Côte ouest des Etats-Unis ("Ascend", "Vikings"), tout en variant les approches, en accompagnant les chorus de rythmes jazzy lors des chorus de ("Twenty Three" ou "Up There"). 


Le groupe met en avant les parties instrumentales et les moments où s’exprime le soliste. Le goût pour les belles phrases de guitare empruntant parfois ses sonorités aux Byrds, de façon souvent un peu plus saturée ("Free"), et les interventions de la six-cordes qui sont toujours ciselées, rappelant presque les sonorités sudistes, sont les éléments les plus mémorables de l’album. Les nuances entre folk et électrification apportent de belles harmonies ("Steps of Time", une réussite) qui méritent l'attention. 


Kahvas Jute propose ici un unique album assez solide, à défaut d’être réellement novateur ou complétement exaltant. Il permet au moins de prendre en considération une histoire longue du rock australien (et mutatis mutandis, la place de l’Australie dans l’histoire du rock), souvent méconnue au-delà des grandes figures. 


 

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