Jukebox Club

Soyons honnêtes. Le phénomène électro-rock n'a, jusqu'à présent, jamais réussi à trouver grâce à nos yeux. Cette envie de vouloir à tout prix rabibocher les chevelus amateurs de bière et de sueur et les adeptes du look qui tue, cette tendance à vouloir faire se fusionner les pistes de danse et les arènes de pogo nous a toujours laissé de marbre. Un brin dubitatif sur le bien fondé de la chose, se demandant au fond s'il était vraiment bien sain de laisser ce mouvement se propager. C'est vrai quoi ! Depuis quand le rock, le vrai, avec sa paire de burnes et son cuir élimé, a t'il besoin de se badigeonner les cheveux de gel et de s'enfermer dans un jean trois fois trop petit pour lui ? Depuis quand a t'il sa place sur les dancefloor ? Faut pas déconner non plus...

Alors quand le premier EP quatre titres de Jukebox Club a atterri dans ma boîte aux lettres, vous pouvez facilement imaginer mon scepticisme. Et il aura finalement fallu une fin de soirée, de celle ou la curiosité prend enfin le pas sur les a priori, pour jeter une oreille à la galette. Et quand, bien malgré vous, le plus barbu de vos potes et vous même vous retrouvez en train de dodeliner joyeusement de la tête, vous vous dites qu'il y a peut être quelque chose à gratter. Comme ce refrain diablement accrocheur ou vous vous retrouvez à beugler "Hey hey, was the fuck...." par dessus le chant de Racha sur ce titre hommage à Marianne Faithfull ("Marianne").

Entre guitares catchies et limite rageuses ("T. Time"), synthés volages ("It Girls") et lignes mélodiques aux effets immédiats ("Baby In The Corner"), Jukebox Club réussi malgré tout quatre titres glamours, acidulés et kitch à souhait qui, si ils ne brillent pas par leurs originalités, on au moins l'avantage de ne pas se prendre au sérieux. Rien de tel finalement pour passer un peu de bon temps.