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Critique d'album

Jonathan Hultén


Chants From Another Place


(13/03/2020 - Kscope - Folk Sylvestre - Genre : Chanson / Folk)
Produit par

Note de 5/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Une sublime ode à la nature, onirique et pleine de grâce"
Quentin, le 23/05/2023
( mots)

On sait à quel point les arts, et la musique pour ce qui nous rassemble plus particulièrement ici, peuvent parfois nous permettre de fuir la morne routine de l'existence et d'oublier la grisaille des tracas quotidiens pour se réfugier le temps d'une écoute dans un havre de paix et de sérénité. Et fort heureusement, il existe des albums qui ont ceci d'enchanteurs que les premières notes suffisent à vous transporter dans des contrées lointaines, comme ces "chants venus d'un autre lieu" contés par Jonathan Hultén.


Suédois de son origine et ancien guitariste du groupe de Death Metal occulte Tribulation qu'il a quitté en 2020, Jonathan Hultén a su se réinventer comme peu d'artistes en sont capables avec une musique très éloignée du répertoire de son groupe précédent pour mettre en boite une petite merveille, rassérénante, intemporelle et pleine de grâce. Seulement armé sur la grande majorité des titres de sa voix (magnifique) doublée d'effets en tout genre et d'une guitare acoustique qui se fend de quelques accords ou arpèges, le Scandinave dessine en 12 bal(l)ades sylvestres d'une pureté désarmante une ode à la nature aux ambiances feutrées et délicates dont il avait déjà proposé un avant-goût sur l'EP The Dark Night Of The Soul paru en 2017.


Âme en peine gothique et androgyne errant sans fin dans les vastes étendues d'un monde étrange, Jonathan Hultén propose un voyage au sein des grands espaces évoquant successivement forêts sacrées peuplées de mythes, terres désolées ou montagnes immaculées mais nous invite également à un cheminement personnel plus introspectif et spirituel où il est question de mort et de renaissance intérieure, d'aventure et d’accomplissement de soi. L'écoute religieuse des 12 titres de l'album se vit d'ailleurs comme un voyage initiatique et son instrumentation dépouillée et minimaliste fait émerger un véritable sentiment d'intimité et de fragilité.


Dès l’ouverture du disque, on est ainsi happé par la ritournelle mélodique de "A Dance in the Road", les sonorités indiennes en arrière-plan et les harmonies vocales radieuses qui s'envolent aux 2/3 du morceau. Les bases sont posées et Jonathan Hultén peut dérouler sa musique mystique en hommage à la terre et aux esprits avec des ambiances aussi feutrées que magnifiques, usant de sa voix comme un instrument aux multiples facettes et à l'infinie variété. On se laisse ainsi porter par les chœurs délicats de "the Moutain", les canons fredonnements de "Holy Woods", la solennité profonde et crépusculaire de "Deep Night ou les croisements de lignes de chant a capella sur "Ostbjorka Brudlat", comme un hommage aux chants traditionnels de son pays. Le Suédois ne fait cependant jamais d'excès dans ses vocalises et privilégie une interprétation pleine de pudeur et de subtilité qui magnifie l'atmosphère unique de "Wasteland", le petit bijou du disque, aérien et lumineux, qui nous accueille avec réconfort dans une enveloppe radieuse et sereine.


Si Chants From Another Place peut apparaître comme un écrin minimaliste et contemplatif, le Suédois sait également apporter du dynamisme et de la variété à son répertoire avec la rythmique folk remuante de "Next Big Day", les clins d’œil appuyés à l'Americana des soleils couchants sur "Where Devils Weep" et son sifflement digne d'un western, le piano à la Yann Tiersen sur "The Fleeting World" ou l'orgue majestueux de "The Call to Adventure" qui nous pousse à partir en quête de nos rêves et de nos propres limites pour mieux nous accomplir. L'ancien guitariste de Tribulation renoue également avec des sonorités plus électriques qui rappellent les compositions sinueuses de son précédent groupe sur le très bel interlude instrumental "Outskirts".


Tantôt bucolique et léger, tantôt obscur et mature, Jonathan Hultén développe donc au travers de ce premier album un univers qui lui est propre au croisement de diverses influences : la poésie vivante et le minimalisme de ses compositions évoque indubitablement Nick Drake, la beauté de sa voix et la sensibilité de son interprétation rappelle celle d'Anohni (la chanteuse d'Antony and the Johnsons), son attachement à célébrer la nature le rapproche de la folk chamanique d'Hexvessel, de l'onirisme lumineux du superbe Through Shaded Woods de Lunatic Soul et de la délicatesse des ballades de Berlin Heart sur The Low Summit, l'aspect progressif en moins.


En définitive, le Scandinave s'offre une véritable renaissance musicale et s'affranchit avec brio des influences de son ancien groupe pour proposer au travers de ce premier effort un voyage éblouissant au cœur de la beauté sylvestre. Reste à savoir s'il s’agit là d'une unique fulgurance ou de la première pierre d'une carrière solo dont on ne demande qu'à voir la suite. Et si vous vous êtes laissé envoûter par ce premier album, nous vous invitons à tendre l'oreille aux versions enregistrées par l'intéressé en pleine forêt qui contribuent à renforcer encore la magie de ces "chants d'ailleurs" pleins de grâce et remplis d'âme.


A écouter : "the Call to Adventure" / "Wasteland" / "Outskirts" 

Commentaires
FrancoisAR, le 23/05/2023 à 07:29
J'étais tombé sur cet album à sa sortie, attiré par la pochette et l'origine géographique, et aussi parce que JH faisait la première partie d'Halläs en Scandinavie (si je me souviens bien). Je dois avouer que c'est bien fait, mais je n'arrive pas à ne pas m'ennuyer.