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Critique d'album

Mercury Rev


Deserter's Songs


(29/09/1998 - V2 Records - dream-pop - Genre : Rock)
Produit par

1- Holes / 2- Tonite It Shows / 3- Endlessly / 4- I Collect Coins / 5- Opus 40 / 6- Hudson Line / 7- The Happy End (The Drunk Room) / 8- Goddess on a Hiway / 9- The Funny Bird / 10- Pick Up If You're There / 11- Delta Sun Bottleneck Stomp
Note de 5/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"La bande-son d'un rêve"
Quentin, le 05/11/2025
( mots)

Après un début de discographie obscure bâtie sur d’incontrôlables flots de guitares fuzz qui laissait une large place aux délires et expérimentations bruitistes de son ingérable chanteur David Baker, Mercury Rev réalise un tournant majeur avec la sortie en 1998 de Deserter’s Songs. Délesté de son principal élément perturbateur après avoir survécu à ses innombrables excès (le groupe fut interdit de vol après que son chanteur a tenté en plein ciel d'énucléer le guitariste avec une cuillère et chaque apparition sur scène engendrait un véritable chaos), le groupe américain pouvait mener à bien une transformation radicale avec See You On The Other Side, paru en 1995, synonyme de flop magistral.


L’affaire paraissait alors mal engagée et la troupe menée par Jonathan Donahue, ancien guitariste des Flaming Lips et nouveau chanteur à la voix perchée comme un Neil Young gonflé à l’hélium, se réfugie dans les montagnes Catskills, chaînes bossues au nord de la Grosse Pomme. Epaulé par le multi-instrumentiste Grasshopper et le producteur Dave Fridmann (également producteur des Flaming Lips), le groupe fabrique sa légende à travers onze morceaux emplis de mélo et emphatiques au possible. De ce passé sulfureux de Sonic Youth du pauvre, il ne reste plus le moindre écho sur cet album devenu culte qui aligne une poignée de sucreries pop symphoniques à la légèreté féerique.


D’entrée de jeu, "Holes" installe une atmosphère rêveuse et romantique au sein de laquelle Donahue chante (faux, souvent) avec la naïveté d’un poète adolescent, pendant que l’orchestration désuète faite de mellotron et de scie chantante se charge d’ouvrir la voie pour une escapade onirique d’une quarantaine de minutes. Des entrechats naïfs et élégants de la délicate berceuse orchestrale "Tonite It Shows" aux chœurs surnaturels tirés d’un monde surnaturel sur "Endlessly" en passant par les arrangements qui sonnent bon la pop des 60’s sur "Opus 40", tout respire la légèreté. Si tous les titres n’affichent pas le même niveau de composition, à l’instar du retro "Hudson Line" qui voit Grasshopper prendre le micro, on reste pantois devant "Goddess On A Hiway", petit joyau de ballade pop entêtante et "The Funny Bird", superbe titre de rock symphonique fiévreux où des lignes de guitares en rupture s’enroulent autour de la voix trafiquée de Denahue. Les quelques interludes contribuent à façonner cette atmosphère irréelle tandis que les nappes de claviers plus sombres de l'instrumental "Pick Up If You're There" amènent du contraste avant le conclusif "Delta Sun Bottleneck Stomp" et son clavecin sautillant qui s’échappe pour danser une dernière fois avec des bruits d'orchestre dérangé.


Petit chef d’œuvre de pop baroque et volte-face inattendu pour un groupe que l’on n’attendait pas sur ce créneau, Deserter’s Songs a indéniablement influencé le son d’autres groupes alternatifs orchestraux à l’image d’Arcade Fire qui sort son premier album deux ans plus tard. Avec cet opus devenu culte, on peut dire le groupe originaire de Buffalo dans l’Etat de New York a approché à sa manière le rêve américain…

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