
The Divine Comedy
Foreverland
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1- Napoleon Complex / 2- Foreverland / 3- Catherine the Great / 4- Funny Peculiar / 5- The Pact / 6- To the Rescue / 7- How Can You Leave Me on My Own / 8- I Joined the Foreign Legion (to Forget) / 9- My Happy Place / 10- A Desperate Man / 11- Other People / 12- The One Who Loves You


Bien loin des cossus salons baroques de la haute société britannique, c'est dans sa terre promise à lui, la campagne irlandaise, que Neil Hannon a puisé l'inspiration de ce onzième album baptisé Foreverland. Un opus au passage fortement influencé par la défense de la cause animale portée par sa nouvelle compagne, Cathy Davey, qui officiait sur les chœurs de l'album précédent. Installé dans les environs de Dublin, Neil Hannon compose l'album dans une vaste bâtisse transformée en refuge pour animaux et puise son inspiration dans la compagnie des bêtes qui l'entourent. Preuve en est avec la plus belle pièce de l'album, le très réussi "To the Rescue", qui renvoie autant à ce combat porté en faveur des animaux qu'au drame vécu par les migrants qui affluent sur les côtes anglaises.
Moins extravagant que ses grands frères Fin de Siècle et Victory for the Comic Muse, Foreverland joue cependant dans la même cour et affiche une nouvelle fois ce petit côté humoristique décalé qui se double ici d'un attrait pour les figures historiques. De Catherine II de Russie à Napoléon, l'Irlandais tourne en dérision une galerie de personnages qui prennent vie pour quelques minutes autour de cordes majestueuses, de cuivres élancés, d'un clavecin étincelant ou de chœurs d'opéras flamboyants. Le ton est résolument badin et léger, à l'instar de ce duo charmant avec Cathy Davey sur "Funny Peculiar", de cette valse inspirée des chansons d'Edith Piaf avec "The Pact" ou encore de cette complainte pleine de swing formulée par un homme outragé sur "How Can You Leave Me On My Own".
Les ambiances sont changeantes et il est difficile de dire si la quête exaltante d'un lieu utopique est joyeuse ou grave à l'instar d'un "Foreverland" qui brouille les pistes du fait de l'alternance entre un accordéon à la tristesse infinie et des mouvements aériens exécutés par une flûte bucolique. Contraste également sur "My Happy Place" avec un refrain enjoué qui prend le pas sur des couplets plus mélancoliques et sur "A Desperate Man", une bossa nova décalée et aventureuse qui dénote un peu avec le reste de l'album. On passera rapidement sur les ballades de crooner impeccables que sont "I Joined the Foreign Legion (to Forget)" et le conclusif "The One Who Loves You" tant Neil Hannon a pour habitude d'exceller dans cet exercice.
Foreverland ou une réussite de plus pour le dandy irlandais qui fait preuve d'un discographie quasi-exemplaire avant la déception Office Politics. Mais un album prenant pour objet la politique pouvait-il faire autrement que décevoir ?