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Critique d'album

Gleb Kolyadin


Mobula


(28/02/2025 - Kscope - Rock Progressif - Genre : Autres)
Produit par

1- Parallax / 2- Glimmer / 3- Afterglow / 4- Dawnlight / 5- Radiant / 6- Observer / 7- Transient / 8- Crystalline / 9- Fractured / 10- Tempest / 11- Nebular / 12- Shimmer / 13- Starfall / 14- Gaia
Note de /5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Piano aquatique"
Quentin, le 06/08/2025
( mots)

Avec la mise en sommeil d’Iamthemorning, c’est en solo et au Royaume-Uni que Gleb Kolyadin poursuit sa carrière marquée par une orientation néo-classique dénotant dans la globalité de la production progressive actuelle. Retravaillant d’anciens fragments de compositions éparpillés, le pianiste russe livre sur ce nouvel album la bande-son d'une odyssée océanique variée et prenante qui s’écarte assez largement de la complexité raffinée de The Outland. Laissant de côté les digressions progressives alambiquées entre jazz et classique, Mobula s’approche ainsi davantage d’un album concept très cinématographique découpé en quatorze titres instrumentaux assez courts qui sont autant de "récits sonores" s’aventurant parfois aux frontières de l’ambient. Très imagée, la musique de Mobula est ainsi avant tout un combustible pour l’imaginaire.


Pour façonner ces atmosphères changeantes qui font tout le sel (marin) de l’album, Gleb Kolyadin s’est entouré d’une troupe de choix qui amène la musique du Russe vers de nouveaux rivages. Tant les rythmiques du percussionniste Evan Carson et du bassiste Zoltan Renaldi que l’assortiment de sifflets et d’instruments exotiques de Ford Collier opèrent un rapprochement évident avec la chaleur et la légèreté des musiques du monde au détriment de l’approche néo-classique de tradition slave qui prédominait auparavant. Au centre des compositions, les différentes sonorités de claviers mettent en valeur le jeu subtil du pianiste russe et permettent de transmettre toute une gamme d’émotions, du piano à queue centenaire d’"Afterglow" où Kolyadin déroule ses gammes avec ravissement aux boucles électroniques des synthétiseurs à la Mike Oldfield qui nous ballottent au gré des rafales de pluie et de vent sur le bien-nommé "Tempest". Le jeu de Kolyadin se veut le plus souvent délicat et intimiste, notamment sur les courts interludes à l’atmosphère plus contemplative comme "Observer" et "Crystalline", deux titres à la pureté minimaliste ou encore sur "Nebular" et son balancement répétitif de deux accords. Le Russe imprime le tempo et confère également une tonalité plus épique aux morceaux dès lors que le piano se fait plus conquérant, à l’instar de la seconde partie de "Transcient".


Sur Mobula, la science de l’arrangement bat son plein et chaque musicien apporte une contribution remarquable à l’ensemble. Ford Collier est particulièrement en vue, qu’il s’agisse des envolées celtiques du Low Whistle évoquant l’immensité de l’océan sur le somptueux "Glimmer", du bansuri indien sur le non moins rayonnant "Radiant" ou de la bombarde bretonne sur le scintillant "Shimmer". Les cordes ne sont pas en reste, qu’il s’agisse du violoncelle aérien d’Ilya Izmaylov sur l’introductif "Parralax" qui répond aux envolées de guitare de Vlad Avy ou du violon sinistre d’Henry Isaac Bristow qui enveloppe les arpèges acoustiques graciles et lancinants "Fractured" d’un manteau sombre et inquiétant. Enfin, Charlie Cawood nous emmène au pays du soleil levant sur le bref "Dawnlight" avec les magnifiques sonorités d’un instrument à cordes japonais appelé Taishogoto (harpe de Nagoya) accompagné par Vlad Avy à la guitare. Autant de trouvailles astucieuses qui font assurément voyager l’auditeur et permettent à l’album d’éviter la redondance que ce type d’exercice peut parfois entrainer. La fin de l’album s’aventure largement dans le domaine de l’onirique avec "Starfall" et sa cascade de piano ornementée par l’Ebow (archet électronique) de Vlad Avy, puis par la langueur méditative de "Gaia" qui nous ramène à bon port sur la terre ferme.


Loin du lyrisme d’Iamthemorning et des constructions progressives exigeantes de ses précédentes livraisons, Gleb Kolyadin livre avec Mobula une œuvre beaucoup plus apaisée comme un récit délicat invitant au voyage intérieur. Un détour par une forme de musique plus accessible qui tient ses promesses sans se départir d’une certaine originalité grâce à des arrangements particulièrement soignés et qui gagne en profondeur à chaque écoute.

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