↓ MENU
Accueil
Première écoute
Albums
Concerts
Cinéma
DVD
Livres
Dossiers
Interviews
Festivals
Actualités
Médias
Agenda concerts
Sorties d'albums
The Wall
Sélection
Photos
Webcasts
Chroniques § Dossiers § Infos § Bonus
X

Newsletter Albumrock


Restez informé des dernières publications, inscrivez-vous à notre newsletter bimensuelle.
Critique d'album

Viagra Boys


Viagr Aboys


(25/04/2025 - Shrimptech Enterprises - Post Punk - Genre : Ska / Punk)
Produit par

1- Man Made of Meat / 2- The Bog Body / 3- Pyramid of Health / 4- Dirty Boyz / 5- Medicine for Horses / 6- Waterboy / 7- Store Policy / 8- You N33d Me / 9- Best in Show pt. IV / 10- River King
Note de 3.5/5
Vous aussi, notez cet album ! (1 vote)
Consultez le barème de la colonne de droite et donnez votre note à cet album
Note de 3.0/5 pour cet album
"Quatrième prise et toujours pas de notice !"
Mathieu, le 09/05/2025
( mots)

Le groupe le plus décalé du post punk moderne est de retour. Après avoir assagi (et affûté) sa formule album après albums, Cave World, paru en 2022 posait les bases d’une nouvelle identité plus lisible et digeste, indéniablement plus efficace. Cette ouverture bien sentie leur aura valu une notoriété méritée, sans compromettre leur ADN déjanté et une réputation croissante. Le ton punk, râpeux et frontal de Street Worms, s’est peu à peu dilué dans des structures plus accessibles et une narration omniprésente, mais les paroles, elles, n’ont rien perdu de leur mordant. Sebastian Murphy, désormais capitaine bien installé à la tête son label Shrimptech Enterprises, continue de distiller son ironie grinçante comme une bière tiède un soir de teuf : amère mais franchement désaltérante.


Viagr Aboys, quatrième création du sextet de Stockholm, pousse un cran plus loin l’exploration de ce groove poisseux et s’habille cette fois d’une parure électronique plus affirmée.  Les synthés gagnent ici du terrain (le dansant “Waterboy”), tout comme les bidouillages numériques qui s’accumulent comme autant de clins d’œil à une forme de surréalisme sonore. “Best in Show Pt. IV”, conclusion apocalyptico-comique des interludes entamés depuis leurs débuts en est l’exemple le plus frappant : une odyssée absurde, oscillant entre théâtre radiophonique sous acide et jam psychotique. Le saxophone d’Oskar Kaarls, toujours en roue libre, continue de traverser les morceaux entre lyrisme et hystérie. Le groupe tente certes de nouvelles choses, mais il faut avouer que l’on s’y perd parfois un peu. “Store Policy” semble par exemple errer sans parvenir à trouver sa cible et dénote avec les extravagances de notre saxophoniste qui lorgne ici vers le jazz cosmique de The Comet Is Coming.


Les moments les plus rentre dedans n’ont cependant pas perdu de leur mordant à l’image du décalé et entêtant “You N33d Me”, notre dandy débraillé se baladant, moqueur, sur une ligne de basse bien gluante. “Man Made of Meat”, premier single et parfait déclencheur, déboule quant à lui comme une canette éventrée à coups de dents : ça mousse, ça dégouline, ça colle aux doigts mais on y revient toujours avec un sourire idiot.


Avec un peu de recul, c'est dans ses instants de relâchement que le groupe surprend ici le plus. Ce disque est sans doute leur plus vulnérable, leur plus humain, si tant est que ce mot ait un sens dans leur univers de supermarchés dystopiques et de cowboys camés. “Uno II”, court mais obsédant, se loge dans l’esprit comme une vieille chanson de bar, à la fois sucrée et un peu nauséabonde et agrémentera avec panache leurs setlists incandescentes. “Pyramid of Health”, qui lui emboîte le pas, joue la carte d’un minimalisme pop tout en tension contenue, porté par un refrain entêtant. Et puis vient “River King”, larmes dans la voix, tremblement dans la diction, Sebastian Murphy n’a jamais été aussi à nu. On croyait l’homme inébranlable, porté par le sarcasme, planqué derrière ses tatouages et ses verres teintés. Le voilà vacillant, presque attendrissant, et cela lui va étrangement bien


Ce projet, qui aurait pu passer pour une blague potache à ses débuts, une mauvaise farce post-punk, s’est finalement imposé en quatre albums comme un phénomène à part entière. Les Viagra Boys ont su façonner une esthétique bien à eux, un son, un ton et une forme de sincérité absurde. Viagr Aboys n’est peut-être pas leur plus grande réussite (Cave World siège un bon cran au-dessus), mais il est pour sûr leur album le plus ouvert, imprévisible et humain. Et si l’on en est déjà à notre quatrième cacheton bleu, on attend sans trembler la prochaine dose, parce qu’avec ces Suédois-là, même les effets secondaires valent le détour. 


 


A écouter : "Uno II", "You N33d Me", "River King"

Si vous aimez Viagr Aboys, vous aimerez ...
Commentaires
Soyez le premier à réagir à cette publication !