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Critique d'album

The Amazons


21st Century Fiction


(09/05/2025 - Nettwerk Music Group - Rock & Roll UK - Genre : Rock)
Produit par

1- Living A Lie / 2- Night After Night / 3- (Panic) / 4- Pitch Black / 5- My Blood / 6- ?(Shake Me Down) / 7- Wake Me Up / 8- ?(Intermission) / 9- Joe Bought a Gun / 10- Love Is a Dog from Hell / 11- The Heat! Pt.2 / 12- Heaven Now / 13- Go All the Way
Note de /5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Fini de jouer"
Quentin, le 04/06/2025
( mots)

On pensait que les amazones de Reading étaient, comme tant d'autres groupes, destinées à végéter dans le ventre mou du rock. Un espace bondé, encombré de formations parfois sympathiques mais toujours un peu lisses et dont il est difficile de parler, en bien ou en mal, tellement leur musique semble offrir peu d’aspérités.


Après un premier brûlot électrisant et deux opus plus négligeables, sans prise de risque et donc sans réelle prise critique, on n'attendait honnêtement pas grand-chose de ce quatrième album. Et pourtant, le chanteur Matthew Thomson, sur le devant de la scène depuis le départ du batteur et fondateur Joe Emmett, parle volontiers de ce nouvel album comme d'un changement de braquet complet marqué par une forme de liberté retrouvée. Vendu par le groupe lui-même comme leur opus le plus heavy, ce 21st century fiction délaisse effectivement la douceur un peu fade de son prédécesseur pour lui opposer un rock alternatif diablement plus flamboyant. Plus sombre aussi, puisque Matthew Thomson exprime sans détours ses désillusions de trentenaire désabusé par l'état du monde. Il expose ainsi ses questionnements face à l’hypocrisie sociale et des standards de masculinité qui évoluent et dont les contours paraissent de plus en plus brouillés. Une situation d'insécurité émotionnelle qui ne correspond pas à l'idée que le gosse des années 1990 qu’il était se faisait de son futur, expliquant dès lors cette idée de "fiction du 21ème siècle" en décalage avec la réalité vécue.


Cette ode au désenchantement est mise en musique avec un panache renouvelé, qui surpasse de loin tout ce que le groupe avait pu composer jusqu'à alors et offre une nouvelle dynamique à sa carrière. En effet, si ce nouvel opus permet au groupe de passer un palier en termes d'écriture, il lui offre également la possibilité de séduire un public plus large grâce à un son plus charnu et affirmé, dans l'air du temps des productions actuelles. Ce caractère plus catchy et immédiatement accrocheur, qui a d'ailleurs su séduire immédiatement plusieurs membres de la rédaction, est également lié à la participation des producteurs Catherine Marks et Peter Hutchings. Rappelons que ce  dernier est l’auteur de collaborations remarquées avec Royal Blood (en particulier sur leurs deux derniers albums), mais également Foals, Himalayas ou encore Nothing but Thieves. Un savoir-faire à-même de redonner un coup de fouet aux compositions du groupe avec une accroche plus directe et accessible. Mais si The Amazons partage indéniablement des similarités avec ces groupes, il possède néanmoins une personnalité propre.


Le premier élément frappant est sans conteste l'incroyable dynamisme des parties de chorales féminines qui se marient de la plus belle des manières avec le chant de Matthew Thomson. La participation d’Ella McRobb est mise en valeur dès l’ouverture "Living a Lie" armée de sa lourdeur percussive écrasante qui rythme la déconstruction des petits mensonges qui font tourner le monde. La complémentarité des vocalistes s’avère d’emblée stupéfiante et offre un supplément d'âme aux compositions, d'autant plus qu'elle est secondée par un enrichissement notable des textures et des instrumentations. La section rythmique se veut plus musculeuse, la guitare tient le haut du pavé tant sur des riffs abrasifs que sur des soli astucieux, et diverses saillies électro contribuent à densifier l’ensemble avec un goût prononcé pour l’épique.


La première partie de l’album se dévore littéralement grâce à la puissance de "Night After Night" et son urgence fiévreuse qui atteint son paroxysme sur un break syncopé absolument fracassant ou encore "My Blood" et son héroïsme triomphant coproduit par Royal Blood et qui bénéficie de la participation de son cogneur en chef, Ben Thatcher. Mais le titre qui nous a définitivement scotché à l’album est certainement "Pitch Black" qui transforme l’air de "Come Together" en ritournelle bluesy sombre et hypnotisante laissant éclater toute sa force sur les refrains. Chris Aldertonn y signe d’ailleurs le meilleur solo de l’album, particulièrement entêtant. Plus loin, "The Heat, pt.2" séduit également grâce à son riff chaloupé tandis que "Heaven Now" force un peu le trait du Royal Blood réchauffé.


Ces décharges électrisantes qui parsèment l'album sont contrebalancées par des interludes très réussis qui permettent à l'auditeur de respirer entre deux moments de bravoure. C'est notamment le cas avec "Intermission", interlude orchestral qui permet de faire le pont entre le mid-tempo "Wake Me Up" - véritable cri de détresse sublimé par la fée électricité - et la montée en puissance furieuse de "Joe Bought a Gun", axé sur la peur de l’autre et les flambées de violences qui en découlent. Éclectique, 21st century fiction n'oublie pas de nous entraîner sur un terrain plus léger avec le sautillant "Love is a Dog from Hell" inspiré par la version de "Mule Skinner Blues" de Dolly Parton et marqué une nouvelle fois par un excellent travail à la six-cordes.


En définitive, on tient là des musiciens qui assument leur orientation grandiloquente et qui ont souhaité aller au bout de leur démarche, à savoir fournir un authentique album fédérateur, appliquant ainsi à la lettre le mantra vibrant énoncé en conclusion de l'album sur l’épopée "Go all the Way". Ce dernier titre, tout en élégance mélodique et influencé par les poèmes de Charles Bukowsi, mêle arrangements de piano classieux et harmonies vocales ravissantes avant une formidable envolée riffesque. Certainement le meilleur morceau du groupe, qui porte de surcroît un message positif et inspirant invitant à l'abnégation et au dépassement de soi.


21st century fiction est ainsi un véritable album charnière qui permet au groupe de se dégager d'une image qui ne leur correspondait pas, ou plus. Passer l'épreuve du miroir et abandonner cette "fiction" pour revenir à une réalité plus douloureuse a finalement été une décision porteuse d'un élan créatif salvateur. Les amazones ont lâché la bride pour passer à l'étape supérieure. Grand bien leur en a pris.

Avis de première écoute
Note de 3.5/5
Avec 21st Century Fiction, The Amazons signent un retour flamboyant, à l’image des cuivres triomphants de "My Blood" : conquérant, épique et porteur d’espoir. Un espoir bienvenu, tant on craignait Matt Thomson et sa bande définitivement égarés dans un rock FM bien trop lisse. Ce quatrième album, impeccablement structuré, se distingue par des interludes finement intriqués (exercice souvent périlleux, ici parfaitement maîtrisé), mais surtout par une salve d’hymnes rock puissants et accrocheurs ("Night After Night", "Wake Me Up", "Joe Bought a Gun"). Un disque solide et inspiré, qui redonne à The Amazons leur juste place dans le paysage rock britannique actuel laissant entrevoir un futur bien plus prometteur pour un groupe que l’on croyait en perte de vitesse.
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