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Critique d'album

Tangerine Dream


Cyclone


(00/03/1978 - - Krautrock - Genre : Rock)
Produit par

1- Bent Cold Sidewalk / 2- Rising Runner Missed by Endless Sender / 3- Madrigal Meridian
Note de 3.5/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Tempête esthétique"
François, le 16/09/2025
( mots)

La sortie de Stratosfear marque une nouvelle étape dans l’histoire de Tangerine Dream, aussi bien sur le plan esthétique que dans sa dynamique générale. En effet, le groupe rencontre enfin un succès outre-Atlantique, le graal pour toute formation européenne, et parvient même à signer la bande-son du film Sorcerer de William Friedkin. Avec cette première collaboration avec le septième art, Tangerine Dream marche dans les pas de Can et de Popol Vuh, pionniers dans l’élaboration des liens entre Krautrock et grand écran, et inaugure le premier volet d’une très longue série d’OST à venir.


À cela s’ajoute une tournée américaine, immortalisée dans le live Encore (1977), à l’issue de laquelle Peter Baumann finit par s’en aller pour tracer son propre chemin. Intègrent ainsi le groupe le batteur Klaus Krüger et le claviériste multi-instrumentiste Steve Jolliffe, ancien membre de Steamhammer dont le succès en Allemagne avait été inégalé par ailleurs. L’Anglais apporte ses compétences aux instruments à vent, notamment à la flûte, mais également au chant, une grande nouveauté pour Tangerine Dream qui déconcerte son public.


En effet, Cyclone poursuit les explorations vers le rock progressif qu’inaugurait Stratosfear, tout en ajoutant cette dimension vocale inédite. La particularité de l’album n’est jamais aussi bien mise en œuvre que sur "Bent Cold Sidewalk", introduit par des voix robotiques dont se rappelleront les futurs Daft Punk – preuve de l’aspect novateur du groupe et d’une proximité avec la scène de Düsseldorf. L’ajout du chant rapproche le groupe de Pink Floyd voire, à cause des synthés, du futur rock néo-progressif : ils sonnent parfois comme une fanfare moderne, plus tard agrémentée de l’instrumentation acoustique maîtrisée de Jolliffe (qui brille à la flûte), en parfaite symbiose avec les machines. Les voix altérées, inquiétantes et incantatoires, et parfois même des cris, nous entraînent du côté de la dystopie.


À côté, les vingt minutes de "Madrigal Meridian" apparaissent plus convenues au regard de la discographie du groupe : une entrée orchestrale, des évolutions orientalisantes, des modulations hypnotiques, un martellement électronique au rythme presque (proto-)techno, et une dernière phase étonnante, qui renoue avec l’esthétique progressive symphonique avant une dernière minute tamisée très émouvante aux violons. La force du titre est de se situer entre deux eaux, de réaliser un effort de synthèse entre le tout électronique et les velléités (rock) progressives. Reste "Rising Runner Missed By Endless Sender", au son et à l’énergie New Wave avant l’heure, qui anticipe l’œuvre sombre et lancinante des Stranglers dans les années 1980.


Toute compréhensible qu’elle fût, la perplexité avec laquelle avait été reçu Cyclone à l’époque de sa sortie ne saurait être encore à l’ordre du jour. Il semble même que les années passant, il finisse par être complétement réhabilité et que ses qualités intrinsèques soient enfin reconnues.


À écouter : "Bent Cold Sidewalk", "Rising Runner Missed By Endless Sender"

Commentaires
DanielAR, le 16/09/2025 à 09:27
Très heureux de voir cet album réhabilité dans (et par) le webzine. J'avais adoré en son temps l'audace du groupe qui, au risque de déstabiliser ses fans hardcore, avait choisi de "révolutionner" sa musique jusqu'alors électronique. Ce n'est pas le sommet de leur discographie mais ça mérite un "coup d'oreille" et ça a plutôt bien mûri avec les années.