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Critique d'album

Soft Machine


Bundles


(22/05/1975 - Harvest - Jazz Rock Psychédélique - Genre : Rock)
Produit par

1- Hazard Profile Part 1 / 2- Hazard Profile, Part 2 / 3- Hazard Profile Part 3 / 4- Hazard Profile, Part 4 / 5- Hazard Profile Part 5 / 6- Gone Sailing / 7- Bundles / 8- Land of the Bag Snake / 9- The Man Who Waved At Trains / 10- Peff / 11- Four Gongs Two Drums / 12- The Floating World
Note de 4/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Soft Mahavishnu Orchestra"
François, le 04/05/2025
( mots)

Comme s’il s’agissait de mettre fin à une série maudite, Soft Machine abandonne l’idée d’intituler son huitième album Eight, préférant Bundles et une pochette moins conceptuelle au profit d’une illustration signée Reg Cartwright, au style évoquant aussi bien Botero que Sempé. "Maudite", le terme est un peu fort, mais depuis Third, la Machine molle s’était enfermée dans une esthétique jazz de plus en plus hermétique, non sans être académique, tant et si bien que l’on regrettait la magie et l’originalité de l’entreprise canterburyenne des premiers temps. La machine se serait-elle enrayée ?


Or, au moment même où Caravan allait montrer ses premiers signes de faiblesse (avec Cunning Stunts, dont le principal mérite est sa contrepèterie), Soft Machine relève la tête sans pour autant retrouver son orientation canterburyenne. Et c’est tout le paradoxe de Bundles : celui d’être un très bon album, mais de ne pas exactement coller à l’image de Soft Machine telle que le public pourrait l’attendre, au risque d’en décevoir une partie.


Cette mue artistique est comme souvent, partiellement due aux évolutions formelles du combo, parmi lesquelles on évacuera vite le changement de label (Harvest, soit EMI, plutôt que CBS) qui provoque surtout un retard dans la production. Bundles est le premier album enregistré avec le guitariste Allan Holdsworth (ex-Tempest, et compagnon d’Ian Carr), virtuose (les mots sont pesés) intégré au groupe à la fin de l’année 1973, dont les chorus assoient cette orientation jazz-rock 1970’s canal historique. Autres changements notables, la présence accrue des claviers, interprétés par deux musiciens (Karl Jenkins et Mike Ratledge) et une mise en retrait des instruments à vent, soit autant d’éléments qui participent à cette transition stylistique.


Celle-ci n’est jamais aussi bien réalisée que sur la première face de l’album constituée des cinq parties de la suite "Hazard Profile", et notamment sur la première d’entre elles, la plus longue, qui commence par un riff électrique groovy et des claviers cisaillant, pour monter en puissance malgré sa répétitivité apparente. Dans un premier temps, le titre s’avère finalement plus rock que jazz, tout du moins avant que la basse ne prenne le dessus pour accompagner un solo de guitare virtuose et véloce dans un registre plus rigoureusement jazz-rock – entendez-là dans la lignée de Return to Forever ou du Mahavishnu Orchestra, Alan Holdsworth valant bien Al di Meola ou John McLaughin. La deuxième partie est plus tamisée en étant dominée par le piano et la guitare acoustique, puis vient un troisième mouvement cotonneux, en contraste avec la lourdeur de son successeur, quand enfin, la dernière partie renoue avec le jazz-rock dynamique (voire grandiloquent dans sa dernière minute), avant une brève conclusion aux aspérités zen faites d’harmoniques ("Gone Sailing").


Sans reconnaître son unicité, la seconde face développe en réalité une seule et même longue suite également, qui commence avec "Bundles", à la progression initialement camelienne tournant au tourbillon instrumental, immédiatement prolongé de façon serpentine par "Land of the Bag Snake". Soft Machine sait diversifier ses approches, passant du jazz tamisé ("The Man Who Waved at Trains") à des ambiances plus contrastées et énervées ("Peff"), sans se refuser ni un exercice de style aux percussions ("Four Gongs Two Drums"), ni une piste méditative (le bien nommé "The Floating World", aussi aérien que Jade Warrior).


Le chroniqueur audacieux pourrait être deux fois provocateur en qualifiant Bundles de meilleur album de Soft Machine et de l’histoire du jazz-rock – nous n’irons pas jusque-là, mais tout de même, quel ouvrage !


À écouter : "Hazard Profile Part 1", "Hazard Profile Part 5", "Peff", "Bundles"

Commentaires
yessongs, le 31/01/2022 à 20:39
Un régal la guitare de Allan Holdsworth !