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Critique d'album

Amyl and the Sniffers


Cartoon Darkness


(25/10/2024 - B2B Records/Virgin Music - punk rock / hardcore - Genre : Ska / Punk)
Produit par Nick Launay

1- Jerkin' / 2- Chewing Gum / 3- Tiny Bikini / 4- Big Dreams / 5- It's Mine / 6- Motorbike Song / 7- Doing in Me Head / 8- Pigs / 9- Bailing on Me / 10- U Should Not Be Doing That / 11- Do It Do It / 12- Going Somewhere / 13- Me and the Girls
Note de /5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Libre, pertinent et impertinent"
Arthur, le 14/05/2025
( mots)

En la personne d’Amy Taylor tout un monde peut trouver sa nouvelle héroïne. Sa formation et elle ont sorti leur dernier album, Cartoon Darkness, à la fin du mois d’Octobre, et c’est un petit bijou.


Le groupe se démarquait déjà en 2021 avec Comfort To Me qui promettait avec fureur un avenir radieux à la scène punk australienne. Cartoon Darkness en est le prolongement – l’aboutissement peut-être. Comme le rappelait Amy à l’antenne de Triple J il y a quelques mois, le titre de ce nouvel opus n’est pas sans suggérer une certaine ambivalence : la légèreté des cartoons combinée à la noirceur des perspectives actuelles pour le commun des mortels. Amy en parle lors de ses interviews : crise climatique, criminels de guerre et changements de paradigme ne vont ménager personne pour les années à venir. Mais la force de son œuvre, portée avec brio par les garçons du groupe, c’est justement de hurler cette réalité tout en préservant le feu de la vie au lieu de s’en résoudre à dépérir silencieusement. Maintenant pourquoi l’album est-il un coup de cœur ?


D’abord Amyl and the Sniffers vous balance tout à la figure, ce qui est vous est annoncé d’emblée avec "Jerkin’". Sans aucune concession ni dans les paroles, ni dans le son, ni les même dans cette manière qu’a Amy de gesticuler dans ses clips. Cette dernière n’est pas seulement une chanteuse, c’est une artiste qui sait mêler à la perfection le chanté, le braillé, l’égosillé, les minauderies (Tiny Bikini) ou même une certaine douceur grave quand il s’agit de passer l’épreuve de compositions plus sensibles ("Bailing On Me" ou "Big Dreams"). On retrouve ainsi l’élan vital du punk rock. “Are you sure that you’re living free? Every day you work and sleep - but not tonight” emmené par une section rythmique qui ne se cache pas et combiné à un jeu de guitare qui se veut à la fois créatif et agressif. On notera un certain goût pour des riffs combinant chromatismes et éléments percussifs ainsi que des leads pleins d’effets et aux accents psyché.


Si on devait choisir un titre phare à cet album, peut-être serait-ce "Chewing Gum", petite chanson au texte enfantin plaqué sur des accords saturés et sur une batterie qui roule comme un malabar au fond de la bouche. La voix de la chanteuse y semble duetter avec les lignes mélodiques incisives proposées par la guitare ça et là. Et puis le morceau s'achève sur un couplet vindicatif qui nous enjoint à nous positionner : pour ou contre cette passion puérile, certes, mais qui nous dévore et pour laquelle nous serions prêt à donner n'importe quoi. C'est tout un questionnement musical parsemé de fuzz, que ce soit sur la guitare ou peut-être aussi la basse, qui pétille ainsi dans les oreilles. On comprendra ainsi que les "solos" ne soient pas élaborés plus que ça, ce sont surtout des ornements festifs.


Amyl and the Sniffers c’est une sublimation d’énergie, c’est la conversion d’une profonde amertume en une joie étincelante. La rancœur contre d’arbitraires diktats ("U Should Not Be Doing That") qu’on renvoie à la figure de la société au lieu de gentiment les intérioriser. Amy crie qu’elle peut faire le tour du monde à poil si ça lui chante, elle elle chantera et elle s’en fout. Nonobstant, la force de ses chansons ce n’est pas simplement de crier quelque chose qui était alors enfoui, c’est surtout d’inciter l’auditeur à lui-même laisser jaillir la propre lumière qui sommeille en lui. Certaines chansons sont directement écrites pour des gens qui, peu importe ce qu’ils font, font ce qu’ils font avec passion, comme "Going Somewhere". Il y a de ces êtres qui vont quelque part et qu’on a toujours envie de suivre. Et cela même à travers des temps troublés, les temps du Cartoon Darkness. Cet album n’est pas seulement un coup de poing revivifiant pour les amateurs de musique électrique, c’est un message d’espoir. Il y a volonté de vivre et de s’affirmer en tant qu’individu dans chaque crissement de guitare et dans chaque vilain mot. Il y a la force d’être soi-même dans un monde qui vous incite à vous rhabiller. Il y a l’indépendance d’esprit de jouer la musique qu’on veut dans un business où des injonctions viennent de part et d’autre. Est-ce trop punk ? Pas assez ? Là n’est pas la question. Si l’album doit se clôturer avec un hymne riot grrrl aux bizarres chœurs de vocoder, qu’il en soit ainsi. "You and the boys you shut the fuck up". La musique dit toujours quelque chose mais rares sont ceux qui savent faire passer le message comme Amy Taylor. 

Avis de première écoute
Note de 3.5/5
Amy Taylor et ses sbires ont sniffés la bonne occasion pour taper un grand coup sur la table du punk international avec ce troisième album saisissant. Depuis 2016, le quatuor de Melbourne a su faire évoluer la gouaille de son punk brute de décoffrage porté par la rage de sa leader, au charisme saisissant (Sebastian Murphy au féminin ?). C'est ici un savant mélange de hard-rock, punk 'n' roll et riot grrl qui s'offre à nous, dévoilant tout son potentiel dans les moments les plus apaisés - ou moins agités, c'est selon ("Big Dreams", "U Should Not Be Doing That").
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